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L'étranger , Camus , La Fin

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Par   •  10 Juin 2013  •  1 292 Mots (6 Pages)  •  2 036 Vues

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Séquence 2 – Séance 6 : LA n°4 : l’épilogue de L’Étranger

Situation de l’extrait: dans le chapitre V de la deuxième partie, Meursault reçoit la visite de l’aumônier, qui tente de le convertir à la foi en Dieu en invoquant la peur qu’inspire la proximité de la mort. Mais Meursault affirme qu’il ne croit pas en Dieu, qu’il n’a aucun espoir en une vie après la mort et que toutes les vies, tous les êtres se valent, étant donné que rien n’a d’importance, puisque la vie est absurde. Après s’être révolté violemment contre les propos de l’aumônier et s’en être pris physiquement à lui, Meursault se retrouve seul dans sa cellule, la nuit précédant son exécution.

Problématique : comment, à travers ce monologue, Meursault accède-t-il à la paix ?

I) Un passage lyrique

A) La quiétude enfin retrouvée

En cette fin de roman, M semble livrer pleinement ses sentiments et sensations personnels au lecteur, comme le montrent les expressions « montaient jusqu’à moi » (l. ), « rafraîchissaient mes tempes » (l. ), « entrait en moi » (l. ), « je me suis senti » (l. ), « j’ai senti » (l. ), dans une sorte de monologue où la première personne est associée à des verbes de perception.

Le premier sentiment qu’il exprime est alors un sentiment d’apaisement, dû au départ de l’aumônier, et au fait qu’il se soit retrouvé seul : « Lui parti, j’ai retrouvé le calme » (l.1). Le déchaînement verbal et pulsionnel auquel il s’est livré semble l’avoir vidé de toute animosité (« j’étais épuisé », l.  ; « Comme si cette grande colère m’avait purgé du mal, vidé d’espoir » l. ), de sorte qu’il s’endort (« Je crois que j’ai dormi », l. ). On a l’impression que ce sommeil, en plus d’être réparateur, symbolise une sorte de renaissance du personnage, qui se réveille calme et tous les sens en éveil, dépourvu de toute crainte liée à sa mort prochaine.

Le cadre temporel est d’ailleurs favorable à cette quiétude : il fait nuit («étoiles », l. ; « à la limite de la nuit », l. ; devant cette nuit chargée de signes et d’étoiles », l. ), et M, lorsqu’il parle de sa mère, présente ce moment comme celui privilégié d’« une trêve mélancolique » (l. ).

B) La fusion lyrique avec le monde

Bien qu’enfermé dans sa cellule, Meursault semble entrer en communion avec la nature, comme le montre le fait que chaque évocation de la nature est rattachée à la personne de M, à son corps (« avec des étoiles sur le visage », l. ; « Des bruits de campagne montaient jusqu’à moi », l. ; « Des odeurs de nuit, de terre et de sel rafraîchissaient mes tempes », l. ; la comparaison l. ). L’attachement du personnage aux sensations transparaît bien ici : on note la référence à des sensations visuelles (l. ), auditives (l. ) et olfactives (l. ), comme si, au moment de mourir, la vie prenait une importance inédite, comme si chaque chose acquérait une certaine valeur.

Il semble ne faire plus qu’un avec le monde, et se livre entièrement pour la première fois, comme le souligne l’emploi du verbe pronominal « s’ouvrir » : « je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde » (l. ). L’oxymore « tendre indifférence » signale que le personnage accepte l’absence de sens, l’absurdité de l’existence et qu’il l’envisage comme salvatrice.

C) Le lyrisme de l’écriture

Le lyrisme est renforcé par le style de Camus qui, aux nombreuses comparaisons (l. , , …), allie des répétitions (« pourquoi », l. et ; « si pareil… si fraternel », l. et ) et des anaphores (« Là-bas », l. ; « Personne », l.  ; « pour que », l.), ce qui accentue l’intensité

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