L'étranger, Albert Camus

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INTRODUCTION

Publié en 1942, L’étranger est le premier roman d’Albert Camus qui n’avait écrit que des essais. Juste après sa sortie, l’œuvre connaît un immense succès au prés du public qui découvre une nouvelle notion: celle de l’absurde. D'autres thèmes paraissent aussi Dans cette œuvre, en occurence "  LA société". Procéder à l'analyse de ce ladit notion sera l'objet de notre étude

DEVELOPPEMENT

Dans L'Etranger, Albert Camus utilise le parcours de Meursault pour critiquer les attentes rigoureuses de la société et son manque de sincérité. Bien que Meursault descende d'une anomalie tolérable à un monstre sans âme aux yeux de la société, il développe en fait plus de réflexion émotionnelle et de sensibilité. Ce contraste est pertinent pour la critique de Camus sur l'insensibilité de la société à la réalité et son emprise sur ses propres jugements. Alors que la société est prompte à placer un individu dans une catégorie particulière, comme en témoigne la supposition de l'ensemble du caractère moral de Meursault à partir d'un nombre limité de rencontres avec lui, Meursault ne cherche à juger personne d'aucune façon. Meursault n'est pas le citoyen idéal, mais ces divergences semblent démontrer la conviction de Camus que, si Meursault assassine quelqu'un et qu'il a une sensibilité émotive inhabituelle, un individu modeste et naïvement dangereux est préférable à une société de jugement et de condamnation.

Le roman commence avec la mort de la mère de Meursault, ce qui est essentiel dans sa caractérisation vis à vis de la sociéte. Meursault explique que même quand sa mère et lui vivaient ensemble, ils parlaient rarement, et elle «le regardait toujours» (5). Cette explication ne brosse pas l'image d'une relation étroite et affectueuse. L'honnêteté brutale de Meursault contraste fortement avec l'hypocrisie polie de la société, comme en témoigne le télégramme annonçant la mort de sa mère. Le télégramme, qui a déclaré "MÈRE DÉCÉDÉE. ENTERREMENT DEMAIN. SENTIMENTS DISTINGUÉS "(4), est merveilleusement vide de tout sentiment réel. Cette «sympathie profonde» semble être plus semblable à la politesse superficielle, puisqu'ils ne pouvaient même pas prendre la peine d'utiliser une phrase entière pour exprimer leurs «sentiments». Bien que Meursault et la société semblent être des opposés polaires, ils fonctionnent en réalité de la même manière; Meursault est simplement honnête au sujet de son manque de véritable souci des normes sociales et des sympathies vides.

Tout au long de L'Etranger, Meursault est dépeint comme tout ce que la société n'est pas. Comme le souligne Germaine Brée dans son article «Héros de notre temps: l'étranger», «[Meursault] agit dans une situation humaine comme si les relations humaines, et donc les responsabilités, n'existaient pas» (37). Il ne se préoccupe pas d'obtenir une promotion à son travail, car il vit déjà une vie avec laquelle il est à l'aise. Son patron semble légèrement insulté par cela après que Meursault ait déclaré son indifférence envers une nouvelle opportunité d'emploi, ce qui est probablement représentatif des sentiments de la société sur la question. De même, Meursault ne se préoccupe pas des futurs attachements affectifs, tels que le mariage, comme en témoigne son indifférence à l'égard de la proposition de mariage de Marie. Sa surprise devant son manque de réflexion sur des sujets plus profonds tels que l'amour ou le mariage reflète les sentiments de la société envers cette déviation. La déviation supposée de Meursault est même évidente dans son amitié avec Raymond. La société décrit Raymond comme un proxénète et une vie basse; La sympathie de Meursault à son égard et l'acceptation de son amitié sont tout simplement absurdes pour la société. Cette «connaissance» est l'une des failles fatales de Meursault. Avant ce point, il n'était associé à rien d'extraordinairement sinistre. Cependant, l'amitié de Raymond ouvre la porte à un jugement plus ouvert des choix de Meursault, qui, curieusement, semble s'exprimer en utilisant le personnage de la «petite femme à l'air étrange» (29).

Au chapitre V de la première partie, Camus présente cette étrange femme qui «est entrée et a demandé si elle pouvait s'asseoir à [sa] table» pendant que Meursault dînait chez Celeste (29). À première vue, cette femme semble être un personnage mineur et juste une autre bizarrerie dans la vie de Meursault comme une anomalie. Cependant, elle est présentée après que Meursault ait solidifié son amitié avec Raymond et a écrit la lettre à sa petite amie qui mènerait à son passage à tabac brutal. C'est à ce moment que beaucoup de gens croient que Meursault a atteint le point de non-retour. Arthur Scherr souligne que c'est l'exemple dans lequel il "commet son" acte "malfaisant, par inadvertance" (192),ce qui semble être exact selon les preuves. Le fait que cette femme étrange apparaisse à ce moment n'est pas une coïncidence, car elle est représentative de la société dans son ensemble. La femme, ou la société, demande poliment si elle peut s'asseoir à sa table, comme n'importe quelle personne civilisée le ferait. Camus fait en sorte que, avec l'acceptation de Meursault, il invite la société à «s'asseoir avec lui», pour ainsi dire, et à analyser ses actions. La femme «s'est déplacée d'une manière curieusement saccadée, comme si elle était sur des fils» (29), ce qui est une déclaration de Camus sur la nature robotique et non sincère de la société. La société condamne Meursault pour son manque d'émotion lors des funérailles de sa mère, quand le manque d'émotion de la société est simplement masqué par la politesse forcée et les manières rituelles. Le roman entier est une déclaration sur la nature hypocritement condamnable de la société, car elle est opposée à l'indifférence honnête de Meursault à ses attentes.

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