L'univers De Meursault et son univers

Meursault et son univers

L’habitude est un trait caractéristique de la vie de Meursault. Dans le port, les cargos accostés ne l’incitent pas à voyager. La seule pensée que provoque en lui le grand large, qui s’étend devant lui, est le sel de la mer qui lui fait désirer Marie. Meursault déteste le changement même après la mort de sa mère. Le seul déplacement effectué est son voyage à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d’Alger. Le bureau, le restaurant de Céleste, la rue, les quelques connaissances, l’appartement limitent bien son univers. Sa vie est plongée dans la routine car il ne fait que travailler, dormir, rester assis sur une chaise contemplant les passants.

Meursault est un prisonnier. Quand il était libre, il vivait plongé dans «la chaîne des gestes quotidiens» qui le conduisait à la mort. En prison, Meursault «tuait son temps» en dormant ou en détaillant les objets qui meublaient sa cellule.

Après le départ de sa mère pour l’asile, Meursault vivait dans la «chambre» de l’appartement. Même en prison, il a passé ses premières nuits dans une «chambre», comme il caractérise sa cellule. C’est pendant sa détention qu’il évaluera la distance qui le sépare du monde extérieur.

Ce qui surprend chez Camus et surtout dans L’Étranger, c’est que l’auteur ne précise pas la date durant laquelle l’événement décrit a eu lieu. Tout est flou : Meursault rencontre Marie un samedi, l’enterrement a lieu la veille donc un vendredi après la réception du télégramme le jeudi. Entre «aujourd’hui» jeudi et le dimanche tragique du meurtre de l’Arabe, dix-huit jours s’écoulent. Le meurtre a probablement eu lieu en juillet puisque Meursault envisage de passer le mois d’août en compagnie de Raymond et des Masson. Après le meurtre, l’instruction dure «onze mois» et le procès, qui dure deux jours, se déroule à la fin du «mois de juin».

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