L'inondation, Émile Zola

Émile Zola met en scène le malheur de la famille du fermier Louis Roubieu en lui arrachant tout ce qu’elle a de plus cher. En effet, après quatorze ans de misère, cette dernière est devenue la famille la plus aisée de la commune. Elle ne manquait de rien et elle connaissait une chance et un bonheur qui permettaient au grand-père de nourrir sans crainte les dix autres membres de son ménage. Cependant, l’inondation soudaine de la Garonne a repris cette chance en détruisant les champs et le bétail dont jouissait ce foyer : « Ah ! c’était bien la ruine ! les récoltes perdues, le bétail noyé, la fortune changée en quelques heures ! » (p.16) Cette phrase exclamative permet à Zola d’exprimer le désespoir et le malheur que la famille du narrateur ressent, car elle est privée de sa source de bonheur et de sa source de survie première. Mais il y a plus, avec l’inondation, les membres de la famille ne perdent pas seulement leurs champs, ils perdent aussi les leurs. Une fois coincés sur le toit de leur demeure, ils succombent l’un après l’autre en commençant par Cyprien jusqu’à Marie. Seul Louis Roubieu a eu la malchance de survivre, car « [l]es eaux ont eu la cruauté de ne pas [l]'emporter après tous les [siens] ». (p.31) La personnification des eaux, qui désirent faire souffrir la famille Roubieu, met en évidence la douleur extrême que ressent le grand-père en voyant ses proches mourir devant ses yeux. Bref, l’auteur exprime le malheur de la famille Roubieu par la privation de ses sources de bonheur principales, et ce, en détruisant ses récoltes, puis en y amenant la mort.

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