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L'importance De La Piété Envers Les Dieux Dans L'Odyssée D'Homère

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Par   •  17 Novembre 2013  •  4 309 Mots (18 Pages)  •  1 048 Vues

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Dans l’Odyssée d’Homère, l’omniprésence des dieux dans la vie des humains tout comme celles des créatures est un fait incontestable. La piété est la dévotion religieuse s’incarnant en rituels funéraires, en sacrifices et libations et enfin en prières et supplications. La technique narrative permet de mettre en scène ces différentes manifestations de la piété connues de tous, mais qui pourtant, ne sont pas toujours respectées alors qu’elles sont toutes exactement codifiées. Dans les chants V à XIII qui sont au programme, ce manque de respect envers les codes de la piété sont curieux sachant que les grecs se dévouent complètement aux dieux qui rythment leur vie quotidienne. Il est donc intéresser d’étudier les modèles des différents rituels de la piété et de voir en quoi leurs violations entraînent irrémédiablement un sort tragique aux pêcheurs. On pourra répartir les personnages en deux catégories, les pieux et les autres, en suivant un plan thématique. En effet, il est intéressant d’étudier les trois différents groupes de la manifestation de la piété, en les classant selon leur fréquence d’utilisation dans l’œuvre et leur importance. En un premier temps, on étudiera donc les rituels funéraires, puis ensuite les sacrifices et les libations qui aboutissent enfin aux prières et supplications, qui eux, peuvent être utilisé dans un autre contexte que celui des sacrifices.

Comme chaque manifestation de la piété, les rituels funéraires sont extrêmement importants à l’époque d’Homère et cela se voit à travers l’Odyssée. Les grecs ont le souci immense de la mort et pensent que, sans une organisation de ce rite de passage entre la vie et l’Enfer, ils ne trouveront jamais la paix et que la colère des dieux sera terrible car cette manifestation fait partie de leurs lois. Il est donc intéressant de connaître en un premier temps le modèle du rituel funéraire des grecs de cette époque, de voir sa mise en scène et enfin de voir les répercussions de la narration du texte sur le non-respect de cette manifestation religieuse.

Dans le chant XI, lorsqu’Ulysse descend aux Enfers pour consulter le devin Tirésias sur la suite de son parcours, il tombe dans un premier temps sur l’âme de son compagnon défunt Elpénor, mort malencontreusement chez Circé en passant presque inaperçu, qui lui explique qu’il désire l’organisation d’un rite funéraire à son honneur. Il explique ce que doivent faire ses compagnons pour qu’il trouve la paix et pour qu’ils évitent un quelconque malheur des dieux qui verraient qu’ils ne respectent pas leurs lois : « Ne pars pas en m’abandonnant sans sépulture / et sans larmes, attirant la colère des dieux, / mais brûle-moi avec toutes les armes que j’avais, / dresse-moi un tombeau sur les rives de la mer grise / pour qu’il rappelle un malheureux aux hommes à venir. / Fais ces choses pour moi, sur mon tertre plante la rame / avec quoi je ramais parmi mes compagnons quand je vivais ! » La technique narrative utilisée est très claire et précise. La présence d’impératifs à chaque début de vers marque l’obligation de le faire, sans conditions. Il n’y aucune exception faite. L’utilisation d’impératifs connote aussi un peu de la supplication, comme si sa vie en dépendait. Il faut donc que le corps du mort repose dans un tombeau, avec la tristesse et les larmes de ses amis et compagnons, pour que son honneur soit sauf. Cela est encore plus mis en valeur avec le fait qu’il faut déposer des souvenirs de lui, dans le cas d’Elpénor il s’agit de ses armes et de sa rame, qui témoigne de son statut de combattant et de son rôle dans le voyage d’Ulysse pour qui il s’est dévoué. Le souci de la mort est très important, car ne pas mourir en héros ou avoir une mort glorieuse est très dévalorisant. Dans le cas d’Elpénor, il a été oublié par ses compagnons et les supplie de leur dresser une sépulture, et sans cela son honneur serait bafoué et il le regretterait, en sachant surtout que son corps a été abandonné et n’a pas encore disparu dans la nature. Le modèle du rituel funéraire que nous dresse Elpénor doit donc être appliqué pour tous les morts à l’époque d’Homère.

L’application du modèle du rituel funéraire doit parfaitement être respectée. Dans le cas d’Ulysse, au chant V, durant la tempête que déclenche Poséidon, il regrette le fait qu’il n’aura jamais de rite funéraire qui ne lui sera accordé parce qu’il croit mourir : « Plût au ciel que j’eusse trouvé la mort et mon destin / le jour que les Troyens en nombre m’accablaient / de leurs lances de bronze auprès du cadavre d’Achille ! / J’eusse obtenu les honneurs militaires, on eût chanté ma gloire… / Maintenant, le destin me livre à une atroce mort. » L’instinct de survie d’Ulysse agit à ce moment comme en rend compte la technique narrative qui instaure une ambiance désespérée et remémore au héros de Troie les vestiges d’un passé héroïque. Il serait mort en héros à cette époque-là, et le manque de rituel funéraire le blesse, car il sera oublié de tous et c’est donc une mort indigne, honteuse à ses yeux dans cette situation. Les regrets qui l’assaillent témoigne de ce côté humain qui pourtant, fait défaut dans le cas de la mort d’Elpénor. En effet, lorsqu’Ulysse revient chez Circé pour chercher des ultimes recommandations pour la suite de leur périple au début du chant XII, il ordonne aussi à ses compagnons d’organiser l’enterrement de son ami, auquel il participe. Tout se passe sans encombre : « j’envoyai de mes compagnons au palais de Circé afin qu’ils me ramènent le cadavre d’Elpénor. Ayant bûché du bois au plus haut lieu du cap, on l’incinéra tristement, pleurant à chaudes larmes. Puis, le mort consumé et les armes du mort, la terre amoncelée en tertre et la stèle érigée, sa bonne rame sur le tertre fut plantée. » Ulysse et ses compagnons suivent correctement les indications de leur ami défunt et la cérémonie est décrite seulement en quelques vers. Cela peut donc nous emmener à nous demander si elle aurait été décrite plus longuement s’il s’agissait du rituel funéraire dressée pour Ulysse. Effectivement, Elpénor n’a pas occupé une grande place dans l’Odyssée et la technique narrative permet d’en attester. Les personnages qui ont une grande importance dans l’œuvre voient leur nombre de vers consacrés très grand, à l’instant des personnages secondaires qui eux, n’ont droit qu’à seulement quelques vers. D’autant plus que sa mort passe inaperçue et que son rite funéraire n’a pas lieu tout de suite après sa mort, ce qui est dommage et déshonorant aux yeux du personnage. Il s’agit d’un pieu qui désire que les rites soient respectés à la lettre et

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