L'image De La Femme

III) L’image de la femme en quête de liberté

En général et cela avec tous les auteurs en partant d’Aïcha Mohamed Robleh, puis Choukri Osman et enfin Abdi Ismaël, le thème de la femme est central à des degrés divers. Si Choukri fait une simple satire sociale, Abdi Ismaël et Aïcha Robleh ont une volonté claire de faire bouger les mentalités. Il est clair qu’Aïcha Mohamed Robleh, elle ne cache pas son féminisme agressif qui met la femme en opposition avec l’homme. Dans tout les cas, tous les auteurs s’évertuent à donner de la femme l’image de quelqu’un de libre. Et cela à plusieurs égards. Tout d’abord, ils mettent presque tous en scène des femmes émancipées car elles osent prendre la parole, elles sont aussi éduquées et enfin elles sont indépendantes. Mais il ressort également que cette liberté passe souvent par la transgression et cela en peut prendre des formes diverses : La révolte, le divorce, la fuite ou même l’adultère.

A) L’image de la femme émancipée

Beaucoup de rôle tenus par des femmes sont des personnages émancipés. Cette émancipation passe par le souci de donner la parole aux femmes, paroles qui leur est souvent confisquée. Mais aussi par l’éducation qui elle-même aboutit sur l’indépendance financière tant recherchée par les femmes.

1) L’image de « la femme-voix ».

On peut faire un constat assez rapide à la lecture de toutes pièces. On y voit des femmes converser allègrement, discuter et même comploter. On a démontré auparavant que la femme n’a pas droit à la parole en société et qu’elle doit rester cachée, dans l’ombre. Or justement dans la majorité des dialogues, il y a toujours une femme qui y voit y participe et dans les discussions sont exclusivement féminins. Ainsi dans Tous contre elle Zam-Zam, Zeinab, Nasro et Nadira discutent ensemble de leurs problèmes conjugaux. Un sujet tabou qu’une femme digne de respect ne doit en aucun cas étaler. Ainsi, Zam-Zam apprend qu’elle battue par son mari. « Tu sais Ziad ne rentre qu’à quatre heure du matin. Impossible de lui alors la moindre remarque (…) Tu veux qu’il me batte. (…) ces derniers temps, je ne supporte plus qu’il pose ses mains sur mon corps (Acte I, scène 4, Tous contre elle). Ici Aïcha Robleh en nous faisant pénétrer dans l’intimité des femmes, nous fait entendre leur voix. Parler, pour mettre des mots sur les problèmes qu’elles vivent. « les femmes ont longtemps été privées de paroles, cette privation n’est hélas pas toujours le fait des hommes (…) Cette privation à la parole est plutôt une censure et même une auto censure de la parole en mettant tout ce qui doit être dit sous le contrôle de l’autorité des hommes » dit Fatouma Kane dans son article « La femme et la littérature en Afrique : Un engagement socioculturel et politique. En effet, en donnant la parole à la femme, ou lui donne une tribune pour dire et mettre des mots sur les problèmes de la femme. La parole, premier acte de libération de la femme. De plus, le théâtre le dit Aïcha Robleh au théâtre on peut tout dire « car ce n’est que du théâtre » (waa Riwaayad !!!). Les pièces à tonalité comiques permettent de faire, presser le message sur le ton de l’humour. Cette parole se libère totalement dans L’oiseau houha qui déchante son bonheur où Ilhan n’hésite pas à employer des mots crus, voire choquant pour la société Djiboutienne. Une fois la cérémonie du mariage terminé, les deux époux Salah et Ilhan sont seuls et doivent passer leur première nuit ensemble. Or contrairement à ce que l’on peut s’attendre ce n’est pas Salah qui est pressé de passer à l’acte mais bel et bien Ilhan. « Alors on y va Salah ? Au lit bien sûr mon chéri adoré : (…) Et puis tu sais le fougui-fougui, ça, sera la première fois pour moi… Alors j’ai hâte d te voir à l’œuvre mon grand chéri adoré (…) Théoriquement, je sais comment faire. Passons donc maintenant à la pratique ». (Acte I, scène 2, l’oiseau houha qui déchante

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