L'humanisme

L’humanisme

Intro :

L’Humanisme est un mouvement culturel et intellectuel qui est né en Italie au XIVe siècle mais qui n’atteindra la France que 2 siècles plus tard. Ce mouvement culturel est basé sur une nouvelle conception de l'homme et de l'Univers qui place l'homme au centre de l’attention.

Je vais vous parler de ses origines, de ses principes et de son étendue dans le monde.

1. Les origines

→ L’origine des termes « humaniste » et « humanisme » :

Au xvie siècle, un humaniste est un professeur qui enseigne les « humanités », c'est-à-dire la grammaire, la rhétorique et le commentaire de textes. Ces matières permettent aux étudiants de devenir des hommes au sens noble du mot, c’est-à-dire connaître le beau, le vrai et le bien. 
L'humanisme est une philosophie qui place l'homme et les valeurs humaines au-dessus de toutes les autres valeurs.

→ En Italie, le mouvement s’est étendu du poète Pétrarque au philosophe Pic de la Mirandole

Pétrarque est un poète du xive siècle (1304-1374) qui élabore une œuvre sur divers sujets sous forme de poèmes (Remediis Utriusque Fortunae) à la fois en latin et en italien. En parallèle, il travaille sur :

• la découverte de manuscrits ;
• la comparaison de différentes versions de textes ;
• la traduction (du grec en latin) ;
• l’élaboration de dictionnaires et de grammaires.

Le philosophe Pic de la Mirandole (1463-1494) définit la place de l’Homme dans le monde. Selon lui, l’Homme est optimiste, perfectible, harmonieux, qu’il faut éduquer et qui a soif de connaissances. Pic de la Mirandole est l’auteur de citations qui peuvent se comprendre comme des devises des humanistes « Dépendre de sa propre conscience plutôt que des jugements extérieurs », ou bien (le « je » est celui de Dieu, s'adressant à l'homme) : « Je ne t'ai donné ni lieu, ni délimitation, ni tâches fixes, afin que tu puisses assumer n'importe quelle œuvre et occuper la place que tu désires. »

→ Quant à l’origine grecque de l’humanisme, elle vient de la prise de Constantinople par les Turcs, en 1453, qui entraîne la fuite des savants grecs pour se réfugier en Italie emportant avec eux des manuscrits importants. L'imprimerie, qui apparaît à ce moment-là, facilite également la diffusion de la pensée grecque dans toute l'Europe. 

2) Les principes humanistes

On associe souvent l'humanisme en France à l’apparition de l'imprimerie même si l’humanisme n’est pas né avec, c’est l’imprimerie qui a permis de le développer.

→ Guillaume Budé, juriste, érudit et savant, a fondé le Collège Royal en 1530, sous l'impulsion de François Ier, devenu aujourd'hui Collège de France. Cette institution enseigne non seulement les matières traditionnelles, c'est-à-dire la grammaire et la rhétorique, mais aussi le latin, le grec, l'hébreu, la médecine, les mathématiques… En bref toutes les sciences humaines.

Le célèbre humaniste, Rabelais approuve ce programme, comme le révèle cette citation de Gargantua : « Maintenant toutes disciplines sont restituées, les langues instaurées ; grecque sans laquelle c'est honte qu'une personne se dise savant ; hébraïque, chaldaïque, latine… » (région en Mésopotamie).

Cette structure se démarque de la Sorbonne, et s'oppose même à elle : d'une part en proposant des disciplines nouvelles, d'autre part et surtout en osant approcher au plus près des textes sacrés. 

→ Une nouvelle ambition pédagogique

Ce collège a également des ambitions pédagogiques, c'est-à-dire la diffusion du savoir qui est l’essence même de l’humanisme.

Les manuels de grammaire, les traductions, les dictionnaires sont des outils essentiels mis à disposition des étudiants, mais aussi d'hommes de la bonne société qui souhaitent se cultiver.

L'humanisme veut également former des orateurs, c'est-à-dire capables de savoir bien parler.
Le langage peut avoir plusieurs registres, de l’humour à l’émotion en passant par la vérité. 
Le Collège se veut pluridisciplinaire, en intégrant notamment les sciences et les arts.

→ Du côté des artistes, Leonard de Vinci, à la fois ingénieur, architecte, peintre, anatomiste, etc. symbolise la curiosité et l'ouverture de ce monde. Même s'il n'a pas reçu une formation précisément humaniste, Vinci vit dans le même univers de valeurs que les érudits. Comme lui, les artistes sont fascinés par les mystères de l'univers. Tous désirent connaître mieux le monde.

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