L'assommoir: Émile Zola

Question 01 :

Cet extrait est tiré du « L’Assommoir » d’Emile Zola. Ce roman publié en 1877 est le septième de la série « Les Rougons Macquart ». Il décrit assez crument la vie du monde ouvrier et il a d’ailleurs suscité de nombreuses polémiques lors de sa parution. Dans cet extrait Zola veut démontrer la violence que peut provoquer l’alcool sur un homme : « …dans ses yeux pâles, l’alcool flambait, allumait une flamme de meurtre » ainsi que la banalité de ce genre de scènes : « …laisse-les se tuer… ». Mais l’image la plus forte est celle de Lalie, fille du couple qui se bat, pas affolée qui a déjà vécue déjà tellement de scènes comme celles-ci qu’elle a aujourd’hui un regard d’adulte. Il semble que Zola veuille montrer que la véritable victime ici, c’est cette petite fille. Il accentue cet aspect en le mettant en avant par les pensées de Gervaise plus tard : « La blanchisseuse, en redescendant, au milieu de la maison calmée, voyait toujours devant elle ce regard d’enfant de quatre ans, grave et courageux comme un regard de femme ».

Question 02 :

Ce texte est très dur et très violent. Il est cru, mais représente il me semble, la réalité. Il montre les différentes victimes des violences conjugales, et de l’abus d’alcool. En conséquence, je pense que ce texte pourrait effectivement servir de support à une campagne contre les violences conjugales. En effet, si nous prenons exemple sur les actuelles campagnes pour la sécurité routière, on peut y voir des scènes d’une extrême violence, voire même choquante, afin de toucher les cibles visées. Dans ce sens, l’extrait de l’Assommoir pourrait tout à fait convenir. En revanche, ce qu’il manque à cet extrait est un peu de finesse. Il ne laisse pas de place au suspens, à la réflexion. Le spectateur est au cœur de la scène, dans le vif du sujet, certainement choqué par une scène d’une telle violence mais il ne réfléchis pas, il ne s’interroge pas et finalement, il en est moins choqué que s’il avait dû se poser des questions

. De plus, le rapport du public avec les violences conjugales à changer depuis. S’il en existe certainement autant, les femmes sont honteuses et ne le révèle pas. La discrétion est de mise, les gens s’enferment beaucoup plus sur eux même. Il parait aujourd’hui impossible que des voisins se rendent compte des violences et ne préviennent pas les services spécialisés. Ainsi ces deux bémols semblent réellement être des obstacles à la création d’une campagne contre les violences conjugales.

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