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L'Etranger, Albert Camus

Fiche de lecture : L'Etranger, Albert Camus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Mars 2015  •  Fiche de lecture  •  2 069 Mots (9 Pages)  •  829 Vues

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L'Etranger, Albert Camus – Lecture analytique n°4

Epilogue « Alors je ne sais pourquoi » jusqu'à la fin

Scène finale de l'Etranger, Roman qui retrace une partie de la vie de Meursault, personnage narrateur qui raconte sa vie au jour le jour. Un jeu de circonstance l'amène à tuer un arabe, et il est condamné à mort. Peu de temps avant l'exécution, un aumônier pénètre dans sa cellule et tente de le réconforter et de lui faire accepter Dieu et la repentance. Mais ses paroles de douceur et d'espoir mettent Meursault hors de lui. Après une longue et terrible révolte, Meusault à une révélation qui lui permet enfin de trouver le bonjeur.

Nous tenterons donc de voir comment, en découvrant dans ce monologue tragique toute l'absurdité de la condition humaine, Meursault parvient à la paix et à l'acceptation de soi.

Un monologue tragique

A. Une construction très rigoureuse

Construction en deux parties, très nettement séparées dans l'extrait : « alors, ... » et « lui parti, j'ai retrouvé mon calme »

S'articulent autour de la précense et l'absence de l'aumônier. C'est l'opposition entre l'homme confonté à autrui, et l'homme seul avec lui-même.

Première partie : Discours indirect libre (DIL, rapporte les paroles sans les verbes de parole, les temps verbaux sont modifiés : au passé, ex : « il avait l'air si certain, n'est-ce pas ? »). Fait entendre la voix même de Meursault, rends la révolte encore plus vivante, plus violente. Permet de voir à quel point il s'en à l'aumônier + oralité du discours presque théâtral ici. Effet de réel très net avec l'interruption de la dernière phrase, qui mime l'étouffement ressenti.

De la révolte à la paix. Chacune des deux parties s'articule autour de ces deux thèmes : noter les deux champs lexicaux très présents.

B. Une véritable catharsis

Rappel : Catharsis (féminin, « purgation des passions ») La catharsis est l'une des fonctions de la tragédie selon Aristote. Il s'agit de libérer les spectateurs de leurs passions en les exprimant symboliquement.

-C'est par ce mouvement en deux parties qui ressemble fort à la terreur à la pitié de la catharsis antique que Meursault peut s'affirmer comme homme.

-Première partie montre déjà cette affirmation de soir dans la violence : « Moi, j'avais l'air », « Mais j'étais sûr de moi », « Oui, je n'avais que cela », etc. relever la très forte présence de la première personne, la construction parallèle des phrases et l'opposition aux autres qui n'apparaissent que comme des figurants.

-Dans la deuxième partie, c'est l'acceptation : « Et moi aussi, je me suis senti prêt à tout revivre. Comme si cette grande colère m'avait purgé du mal ». On relève le verbe « purger » qui rappelle bien la purgation cathartique, et la notion du « mal » bien sûr. Libéré de ces mauvaises passions, Meursault est enfin libre : « je m'ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde », « j'ai senti que j'avais été heureux et que je l'étais encore ».

L'absurde paradoxe de la condition humaine

A. La disparition de la linéarité du temps

-Tout au long du roman, nous avons vu que Meursault était sans arrêt prisonnier d'un temps insolant : son champ d'action et de pensées semble se limiter au temps présent et au passé ou futur très proche.

-Dans la première partie de notr extrait, la temporalité semble particulièrement importante « j'avais eu raison, j'avais encore raison, j'avais toujours raison. J'avais vécu de telle façon et j'aurai pu vivre de telle autre. J'avais fait ceci et je n'avais pas fait cela. » L'utilisation du plus-que-parfait, de différents futurs, est ici novatrice. Pour la première fois, le narrateur envisage sa vie dans un champ temporel beaucoup plus large, et pire encore, n'hésite pas à imaginer un nouveau futur : « j'aurai pu vivre », ou encore « du fond de mon avenir...les années pas plus réelles que je vivais ». C'est éminemment paradoxal, étant donné qu eseules quelques heures le séparent de son exécution ! Or, au moment de mourir, sa vie prend une importance dans le temps encore inédite, voire même fantastique : voir image du « souffle obscur » qui « remonte » du futur.

B. La fin des certitudes

-Si le temps perd ses repères habituels, c'est également le cas de tout ce qui fait le monde sensible.

-Plus aucune vérité ne semble acceptable, plus aucune certitude : « il avait l'air si certain, n'est-ce pas ? Pourtant, aucune de ses certitudes ne valait un cheveu de femme ». Renouvellement intéressant de la comparaison : il ajoute « de femme », comme pour donner plus d'importance à la femme, celle dont i lrêve, celle qu'il a trouvé dans Marie ? Rend plus humaine cette comparaison.

- »il 'nétais pas sûr d'être en vie puisqu'il vivait comme un mort. » Derrière l'évidente critique des dogmes religieux et particulièrement catholiques, on a aussi la perte de cette certitude : quand est-on mort ? Quand vit-on ? Il semblement qu'on puisse être mort en vivant – si on refuse l'idée de la vie soudain admise par Meursault.

-Autre nouvelle certitude : plus aucune échelle de valeur n'est valable chez les hommes : tous sont équivalents ; « Le chien de Salamano...nouveau Meursault ». Chaque personnage du romant est cité, mais tous sont équivalents, interchangeables. Leur relation à Meursault est indifférenciée, ils font partie du « les autres aussi ». L'être humain se retrouve seul finalement face à une multitude de détails tous sur le même plan.

C. La mort comme unique gage de valeur de la vie

-Finalement, « rien, rien n'a d'importance ». C'est la « morale » de ce discours à l'aumônier. Et la seule chose qui à la fois enlève toute valeur aux événements de la vie et leur

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