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Jean Bruller

Fiche de lecture : Jean Bruller. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Janvier 2014  •  Fiche de lecture  •  1 029 Mots (5 Pages)  •  708 Vues

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En 1952, Jean Bruller, connu sous le pseudonyme de Vercors, publie Les Animaux Dénaturés, initiant le genre de la science-fiction en France. En effet, avant cela, on évoquait des «récits d’anticipation», comme certaines œuvres de Jules Verne en furent un brillant exemple. La science-fiction permet une projection de l’Homme dans un monde qui n’existe pas, ou pas encore. Il ne s’agit pas d’y raconter une simple histoire, mais bel et bien de mener le lecteur à une réflexion sur la condition humaine présente et sur un future possible. Ainsi, dans Les Animaux Dénaturés, l’auteur s’essaie à une définition de l’Homme : « L’animal fait un avec la nature. L’homme fait deux. Pour passer de l’inconscience passive à la conscience interrogative, il a fallu ce schisme, ce divorce, il a fallu cet ar- rachement. N’est-ce point la frontière justement? Animal avant l’arrachement, homme après lui? Des animaux dénaturés, voilà ce que nous sommes. » Vercors définit l’Homme, ici, par opposition à l’animal. C’est à dire qu’il distingue un état primitif d’un état plus évolué. La structure de la citation met en parallèle «l’inconscience passive», désignant l’animal, et la «conscience interrogative», désignant l’Homme. Il y a donc, au-delà d’un simple éloignement de la nature, un changement de conscience. Celui-ci serait donc dû, d’après Vercors, à «l’arrachement» de l’Homme à la nature, une séparation qu’il juge nécessaire pour permettre à l’animal de passer à un niveau de conscience plus évolué et ainsi atteindre un état d’Homme. Les mots qu’ils utilisent pour décrire cette séparation semblent être négatifs. L’arrachement est un mot fort de sens car il est violent, tant au terme physique que psychologique. Le schisme représente plutôt la séparation dans un contexte religieux et donc spirituel. La citation semble nous dire que cette séparation se produit brutalement et à plusieurs niveaux : physiquement et mentalement. Toutefois, si l’auteur évoque bien un «schisme», qui sans aucun doute sépare l’animal de l’Homme, il n’en révèle aucunement la nature. Son origine reste donc inconnue pour le lecteur. C’est pourtant bien là que semble se poser l’interrogation la plus essentielle : L’animal est-il devenu un Homme parce qu’il a pris conscience qu’il devait s’écarter de la nature pour en devenir un, ou bien la prise de conscience de l’animal l’a-t-elle poussée à s’écarter de la nature pour devenir un Homme? Pourtant, il est possible de faire partie de la nature, tout en étant Homme. Si nous prenons l’exemple des Aborigènes d’Australie, nous observons un peuple en harmonie avec la nature. Ils vivent un peu à la manière des animaux, car ils chassent pour manger, ils se servent de ce qu’ils trouvent et ils ne gaspillent rien sans raison. D’un regard extérieur, nous pourrions penser qu’ils ressemblent à des animaux de par leur méthode de vie et leur relation avec la nature, à la différence près, qu’ils ont une culture spirituelle complexe. Ils croient en quelque chose. Selon la définition de Vercors, les animaux n’ont pas une conscience si évoluée. En effet, les religions ou toutes formes de croyance que pratiquent ces Aborigènes font partie de, ce qu’a nommé Vercors, la «conscience interrogative». Cependant, nous n’avons aucune manière de vérifier actuellement si un

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