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Irène Némirovsky - Suite Française -

Commentaire de texte : Irène Némirovsky - Suite Française -. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Avril 2022  •  Commentaire de texte  •  1 100 Mots (5 Pages)  •  241 Vues

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Suite Française, Irène Némirovsky – Commentaire de texte (1ere Générale)

« Ce n’est pas notre faute. Qu’on nous laisse tranquilles… ».

Tel est le cri de détresse que pousse Irène Némirovsky, au travers de son personnage Lucile, dans son roman Suite française, écrit durant la Seconde Guerre mondiale. Après la déportation de l’auteure à Auschwitz, son manuscrit ne fut publié qu’en 2004.

Dans l’extrait proposé, Lucile est en proie aux tourments psychologiques induits par la guerre et l’hostilité de son entourage à l’égard de l’officier allemand, installé chez sa famille, avec lequel elle s’est liée d’amitié. Nous pouvons ainsi nous demander comment le texte démontre l’oppression de la guerre. Dans un premier temps, nous verrons que la guerre apparaît comme étant une source de malheur qui réduit les libertés individuelles. Ensuite nous analyserons la révolte du personnage central qui revendique le droit au bonheur.

Lucile est avant tout bouleversée par la situation de guerre qui la prive de liberté et ne lui permet pas d’être heureuse.

En effet, la guerre est décrite comme une source de malheurs qui tourmentent Lucile. « Elle se bouchait les oreilles pour ne plus les entendre » l.2. « Elles la troublaient, elles lui déchiraient le cœur, elles ne lui permettaient pas d’être heureuse » l.3. Dans cette dernière phrase, Lucile n’est que le COD passif tandis que la guerre, sujet actif, apparaît quant à elle comme la cause d’une torture psychologique. C’est la monotonie de ces images de guerre qui les rendent si insupportables à ses yeux. « Tout le jour étaient passés des chevaux et des hommes » l.1. L’antéposition du complément circonstanciel de temps accentue son sens et donne une impression d 'étirement du temps. Cette impression est encore renforcée par l’énumération qui suit : « Eh bien, oui, la guerre, se disait-elle, eh bien, oui, les prisonniers, les veuves, la misère, la faim, l’occupation » l.5. La répétition de « eh bien, oui » montre la fatalité que Lucile perçoit dans ces souffrances.

Par ailleurs, ces tourments engrangent un sentiment d’impuissance face à la guerre, puisque Lucile se considère elle-même comme « une pauvre femme inutile » l.21. Elle se lamente de la condition de la population : « des esclaves nous devenons » l.22. Dans cette proposition l’antéposition du mot « esclaves » permet de le mettre en valeur et de signifier au lecteur que cette condition d’esclaves tend à devenir plus importante que celle d’êtres humains. De plus, la suite de la phrase indique que la guerre est personnifiée puisqu’elle semble avoir une volonté propre : « la guerre nous envoie ici ou là, nous prive de bien-être, nous enlève le pain de la bouche » l.23. « la guerre » est ici le sujet de la phrase, faisant une nouvelle fois de la population (« nous ») le COD passif.

Enfin, Lucile déplore l’ « esprit communautaire » existant car les gens ne vivent pas pour leurs propres convictions mais pour celles de leurs dirigeants. « ils ne sont mêmes pas conscients de leur esclavage, se dit-elle en écoutant le bruit des hommes et des chevaux » l.26. La notion d’esclavage, utilisé à plusieurs reprises  dans le texte « Des esclaves nous devenons » ; « Un esclave ? Cela vaut mieux qu’un chien qui se croit libre quand il trotte derrière son maître » suppose une ignorance de sa propre condition. De plus, les hommes les les chevaux sont rabaissés au même rang d’animaux (chevaux et chien). Il vaut donc mieux, selon elle, être conscient de sa condition que sombrer dans l’asservissement sans même s’en apercevoir.

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