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Introduction à la fantasy chez Robin Hobb - L'Assassin Royal

Mémoire : Introduction à la fantasy chez Robin Hobb - L'Assassin Royal. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Octobre 2021  •  Mémoire  •  7 935 Mots (32 Pages)  •  225 Vues

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Le genre de la fantasy s’inscrit sans conteste parmi les genres les plus populaires de ces dernières décennies, surplantant même celui de la science-fiction, dont il suivait il y a peu le chemin tracé par lui. Ce succès est dû principalement à Tolkien qui a su redonner un second souffle à la fantasy mais aussi à tous les auteurs qui l’ont suivi, dont Robin Hobb fait partie, et qui ont enrichi de leurs œuvres la fantasy.

Robin Hobb, de son vrai nom Margaret Astrid Lindholm Ogden, est une écrivaine américaine née en 1952 à Berkley en Californie. Elle commence sa carrière littéraire par écrire sous le pseudonyme de Megan Lindholm avec lequel elle signera en 1971 ses premières nouvelles pour des magazines pour enfant comme Humpty dumpty ou encore Jack and Jill. Sa première publication professionnelle sera une nouvelle intitulée Bones for Duluth et dans laquelle elle introduit deux des personnages qui reviendront par la suite dans ses univers : Ki et Vandien.

Megan Lindholm publie ainsi en 1983 un premier roman Harpy’s Flight dans lequel elle développe les personnages de Ki et Vandien. Ce premier roman sera suivi par trois autres : The Windsingers (1984), The Limbreth Gate (1984) et Luck of the Wheels (1989) qui témoignent déjà d’un appétit certain pour l’écriture de celle qui deviendra par la suite Robin Hobb.

Robin Hobb fait preuve donc déjà d’un imaginaire qui ne peut être mesuré qu’à la grandeur des univers qu’elle développe. Le cycle The Farseer Trilogy, qui prendra l’appellation de L’Assassin Royal, est un cycle se composant de trois romans : Assassin’s Apprentice (1995), Royal Assassin (1997) et Assassin’s Quest (1998) dans lequel elle développe l’histoire du personnage de Fitz, jeune bâtard de la famille régnante qui fait son entrée à la Cour du royaume des Six-Duchés en tant qu’assassin du roi. Cet univers trouvera sa suite dans le cycle de The Liveship Traders, traduit par les Aventuriers de la mer.

Notre intérêt pour le roman à l’étude, L’apprenti assassin, réside dans le fait que son premier roman s’inscrit dans la création d’un univers intéressant et attrayant mettant en scène des problématiques originales et inédites. Alors même que le paysage de la fantasy depuis Tolkien est chargé de romans se ressemblants de plus en plus et traitant toujours des mêmes motifs, Robin Hobb donne à voir par le prisme qu’elle lui appose une lecture renouvelée.

Comment la fantasy de Robin Hobb permet-elle une nouvelle approche de ce genre ? Comment se joue-t-elle des clichés et écueils de la fantasy pour donner à voir un roman original ?

Nous verrons dans une première partie comment se définit la fantasy, notamment au vu de ses sources créatrices desquelles elle puise sa matière. Nous verrons que la mythologie, qu’elle soit grecque ou scandinave, offre au même titre que les contes populaires et les contes de fées un intertexte fécond duquel les auteurs comme Robin Hobb tirent des motifs pour leurs histoires. Ces sources nombreuses, dont font partie des auteurs comme Tolkien ou Lewis, ont permis l’étoffement du genre de la fantasy de nombres de sous-genre qui permettent de l’enrichir. Un long travail de défrichement a été réalisé par les maisons d’éditions dans une volonté de profit de la vague lancée par Tolkien en 1970 avec ses romans et qui aura par conséquence la découverte et le classement de différents sous-genre de fantasy dont celui de la fantasy épique dans lequel se classe Robin Hobb. Ce sous-genre, le plus populaire, représente la plus grande frange des livres de fantasy si bien que certains lecteurs l’amalgament avec le genre entier, présente des codes que nous verrons et dans lesquels Robin Hobb puise pour les réinventer dans son roman.

Dans une seconde partie, nous verrons plus en détail comme Robin Hobb construit son roman en suivant la structure du roman d’apprentissage. Elle y livre un personnage jeune qui se découvre au monde de la cour et à son statut de bâtard de prince mais aussi à sa vocation d’assassin. Cet apprentissage sera appuyé par des personnages que l’on pourrait considérer comme clichés mais qu’elle réussit à réinventer. On retrouvera ainsi les figures de mentor fatigués par le temps ou celle plus énigmatique du prophète dont les prophéties parfois inintelligibles trouvent souvent leur sens dans les évènements qui suivent. L’évolution du personnage se verra aussi au travers des lieux qu’ils fréquentent et avec lesquels Robin Hobb s’amuse pour créer des situations décalées mais lourdes de sens. C’est ainsi que Fitz réussira sa première mission d’assassin, sans avoir à tuer ni à verser du sang, simplement en passant par les cuisines où le destin l’a rencontré.

Nous verrons enfin dans la dernière partie que même si Robin Hobb reprend certains des motifs en les maniant de manière originale, elle en détourne aussi complètement certains. C’est ainsi que Robin Hobb donne à voir au travers de son personnage principal Fitz un anti-héros loin des clichés habituels présent dans la fantasy épique. Elle campe un personnage qui ne cherche pas la gloire ou l’adulation du public grâce à des actions héroïques menées dans un but noble, mais plutôt un jeune garçon dont la vie est aliénée à celle de la couronne et pour laquelle il sacrifiera tout. Elle présente un personnage faible, que le destin malmènera et qui par plus d’une fois, évitera de justesse les pièges tendus par ses ennemis. Même le motif des ennemis trouve chez Robin Hobb une lecture particulière puisque loin du cliché des personnages manichéens pour qui seul le Bien ou le Mal existe. Elle présente des ennemis à différents niveau de lecture, tant pour la couronne que pour Fitz lui-même et rappelle que seuls les intérêts personnels de chacun comptent. Enfin, le motif habituel de la quête est inexistant dans son premier roman ; elle ne fixe aucun objectif à Fitz si ce n’est celui en filigrane de son identité à découvrir.

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PREMIERE PARTIE : La fantasy chez Robin Hobb

Le roman de L’apprenti assassin est un roman de fantasy dans lequel Robin Hobb développe l’histoire de son personnage, Fitz, qui évolue dans le royaume des Six-Duchés. L’auteur marque dans cette volonté de prendre la fantasy comme toile de fond de son roman, le moyen de pouvoir user des inspirations, sources et codes de ce genre qui lui confère une certaine liberté.

1) Définition de la fantasy :

Existe-t-il réellement une définition unique de la fantasy ? Plusieurs œuvres s’accordent à dire qu’il en existe plusieurs et la restreindre à une seule serait l’amoindrir,

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