Incipit de bel-ami

L'incipit de Bel-Ami

Quelles sont les caractéristiques de cet incipit ?

I. La présentation du héros :

1. Un séducteur

Comme il portait beau, par nature

beau soldat

une moustache retroussée, qui semblait mousser sur sa lèvre,

des yeux bleus, clairs,

des cheveux frisés naturellement

 Beauté physique naturelle...

il cambra sa taille, frisa sa moustache d'un geste militaire et

familier,

 Un homme qui joue de ses qualités physiques...

+ Traces de son ancienne vie de militaire – au service de la

séduction.

une certaine élégance tapageuse, un peu commune, réelle

cependant.

 Il soigne ses vêtements – mais Maupassant mêle les éléments

positifs et négatifs ("tapageuse" : il en fait trop, il souhaite être

remarqué ; "un peu commune" : il manque de raffinement ; un côté

populaire.

et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire,

un de ces regards de joli garçon qui s'étendent comme des coups

d'épervier.

Les femmes avaient levé la tête vers lui,

 magnétisme...

2. Un homme "tombé dans le civil".

 La déchéance...

pièce de cent sous

gargote à prix fixe.

trois francs quarante pour finir le mois.

Cela représentait deux dîners sans déjeuners, ou deux

déjeuners sans dîners, au choix.

 Des repas sacrifiés... Incapable de vivre complètement.

La nourriture : besoin essentiel - à moitié assuré, seulement !

son chapeau à haute forme assez défraîchi

Quoique habillé d'un complet de soixante francs (ce n'est pas

très cher, "Quoique" le prouve).

et il se mit à descendre la rue Notre-Dame-de-Lorette.

Il marchait ainsi qu'au temps où il portait l'uniforme des

hussards, la poitrine bombée, les jambes un peu entrouvertes

comme s'il venait de descendre de cheval...

 Une "mise à pied" symbolique... Le soldat avait des revenus que

le civil n'a plus.

3. Une force évidente

 Début in medias res...

Un personnage qui marche...

Toujours des verbes d'action - sauf, il demeura un instant

immobile.

Brutalité :

et il avançait brutalement dans la rue pleine de monde,

heurtant les épaules, poussant les gens pour ne point se déranger

de sa route, Il inclinait légèrement sur l'oreille son chapeau à haute

forme assez défraîchi, et battait le pavé de son talon. Il avait l'air de

toujours défier quelqu'un...

Rancoeur, sans doute... Allure menaçante, provocante... Sans

adversaire défini - ou plutôt tous les passants sont des ennemis.

Marcher : battre le pavé...

il ressemblait bien au mauvais sujet des romans populaires.

Le statut de héros est donné par Maupassant… mais de quel héros

s'agit-il, et quelles sont les intentions de Maupassant :

mauvais sujet des romans populaires :

Double dégradation :

a) Comme personnage : le "méchant" est caricatural, immoral, et il

doit normalement échouer à la fin du roman, pour que la morale soit

sauve.

b) Comme type littéraire : Le "roman populaire", c'est justement ce

que Maupassant ne veut pas faire, il a d'autres ambitions.

Maupassant invite donc le lecteur à se représenter un personnage

caricatural, dégradé.

En outre, Maupassant suggère à son lecteur qu'il existe, dans la

réalité, des hommes qui peuvent ressembler à des personnages de

mauvais romans… Comment l'auteur va-t-il continuer un récit réaliste

avec un personnage qui semble

...