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Incipit : Bérenger

Note de Recherches : Incipit : Bérenger. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Avril 2013  •  700 Mots (3 Pages)  •  760 Vues

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JEAN, venant de la droite. - Vous voilà tout de même, Bérenger. BÉRENGER, venant de la gauche. - Bonjour, Jean. JEAN - Toujours en retard, évidemment ! (Il regarde sa montre-bracelet.) Nous avions rendez-vous à onze heures trente. Il est bientôt midi. BÉRENGER. - Excusez-moi. Vous m'attendez depuis longtemps ? JEAN. - Non. J'arrive, vous voyez bien. (Ils vont s'asseoir à une des tables de la terrasse du café.) BÉRENGER.- Alors, je me sens moins coupable, puisque ... vous-même... JEAN.- Moi, c'est pas pareil, je n'aime pas attendre, je n'ai pas de temps à perdre. Comme vous ne venez jamais à l'heure, je viens exprès en retard, au moment où je suppose avoir la chance de vous trouver. BÉRENGER.- C'est juste... c'est juste, pourtant... JEAN.- Vous ne pouvez affirmer que vous venez à l'heure convenue ! BÉRENGER.- Évidemment... je ne pourrais l'affirmer. (Jean et Bérenger se sont assis.) JEAN.- Vous voyez bien. BÉRENGER.- Qu'est-ce que vous buvez ? JEAN.- Vous avez soif, vous, dès le matin ? BÉRENGER.- Il fait tellement chaud, tellement sec. JEAN.- Plus on boit, plus on a soif, dit la science populaire... BÉRENGER.- Il ferait moins sec, on aurait moins soif si on pouvait faire venir dans notre ciel des nuages scientifiques. JEAN, examinant Bérenger.- Ça ne ferait pas votre affaire. Ce n'est pas d'eau que vous avez soif, mon cher Bérenger... BÉRENGER.- Que voulez-vous dire par là, mon cher Jean ? JEAN.- Vous me comprenez très bien. Je parle de l'aridité de votre gosier. C'est une terre insatiable. BÉRENGER.- Votre comparaison, il me semble... JEAN, l'interrompant. - Vous êtes dans un triste état, mon ami. BÉRENGER.- Dans un triste état, vous trouvez ? JEAN.- Je ne suis pas aveugle. Vous tombez de fatigue, vous avez encore perdu la nuit, vous bâillez, vous êtes mort de sommeil... BÉRENGER.- J'ai un peu mal aux cheveux... JEAN.- Vous puez l'alcool ! BÉRENGER.- J'ai un petit peu la gueule de bois, c'est vrai ! JEAN.- Tous les dimanches matin, c'est pareil, sans compter les jours de la semaine. BÉRENGER.- Ah non, en semaine c'est moins fréquent, à cause du bureau... JEAN.- Et votre cravate, où est-elle ? Vous l'avez perdue dans vos ébats ! BÉRENGER, mettant la main à son cou. - Tiens, c'est vrai, c'est drôle, qu'est-ce que j'ai bien pu en faire ? JEAN, sortant une cravate de la poche de son veston. - Tenez, mettez celle-ci. BÉRENGER.- Oh, merci, vous êtes bien obligeant. (Il noue la cravate à son cou.) JEAN, pendant que Bérenger noue sa cravate au petit bonheur. - Vous êtes tout décoiffé ! (Bérenger passe les doigts dans ses cheveux.) Tenez, voici un peigne ! (Il sort un peigne de l'autre poche de son veston.) BÉRENGER, prenant le peigne.- Merci. (Il se peigne vaguement.) JEAN.- Vous ne vous êtes pas rasé ! Regardez la tête que vous avez. (Il sort une petite glace de la poche intérieure de son veston, la tend à Bérenger qui s'y examine; en se regardant dans la glace, il tire la langue.) BÉRENGER.- J'ai la langue bien chargée. JEAN, reprenant la glace et la remettant dans sa poche. - Ce n'est pas étonnant !... (Il reprend aussi le peigne que lui tend Bérenger, et le remet dans sa poche.) La cirrhose vous menace, mon ami. BÉRENGER, inquiet - Vous croyez ?... JEAN, à Bérenger qui veut lui rendre la cravate.- Gardez la cravate,

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