« Il N'existe Aucun Raccourci Qui mène Aux Endroits Qui En Valent La Peine » Beverly Sills

Bien souvent, les aléas de la vie poussent à s'interroger sur ce qu’est réellement le bonheur ou plutôt sur les différents chemins qui nous y mènent. « Il n’existe aucun raccourci qui mène aux endroits qui en valent la peine. » a dit Beverly Sills, soprano américaine qui gravit les échelons un à un jusqu’à la consécration à l’âge de 37 ans avec le rôle de Cléopâtre dans Giulio Cesare de Haendel. Nous pouvons alors nous interroger sur cette route qui nous conduit à ce que nous rêvons tant ; le bonheur. Existe-t-il des raccourcis qui nous permettent d’éviter tous ces obstacles, tous ces combats qui nous rendent vulnérable à court terme ? Un tel sujet, nous pousse à nous demander s’il est vraiment nécessaire d’emprunter les chemins les plus longs et les plus sinueux pour arriver à destination du bonheur ? Chaque décision et chaque choix que nous prenons, nous conduit-il irrémédiablement à destination de ce que nous souhaitons ? La difficulté et la persévérance dans les différentes étapes de la vie nous procurent-ils une plus grande satisfaction des choses acquises ? Pour cela, nous étudierons tout d'abord le principe de causalité, puis nous analyserons les changements de perspectives qui nous poussent à modifier notre vision de la vie et enfin nous déterminerons si les victoires sont plus appréciées lorsque nous devons affronter des obstacles pour les décrocher.

Pour commencer, notre société cultive depuis des centaines d’années le mythe de la destinée à travers des recueils philosophiques ou bibliques. En effet, cette théorie implique que chaque personne a un destin, un chemin qui lui incombe de suivre presque inconsciemment et qui la mène aux portes de son bonheur. Malgré nos remises en question perpétuelles, notre destinée serait alors un lieu qui nous serait imposé et dévolu. Selon le psychanalyste Sigmund Freud, chaque événement est déterminé par un principe de causalité étant un véritable fil conducteur encré dans notre subconscient qui nous mène irrémédiablement aux endroits auxquels nous appartenons. A partir de cette thèse, les raccourcis n’existent pas car chaque chemin que nous prenons, qu’il soit long ou court, nous est destiné.

Si nous nous penchons maintenant sur un aspect purement rationnel, il est évident qu’il est possible d'atteindre le même but par des manières très différentes d’où l’expression « tous les chemins mènent à Rome ». En effet, cela implique que l’être humain est visionnaire, qu’il est à la recherche des moyens les plus rapides pour parvenir à atteindre ses objectifs. Mais l’homme peut aussi se révéler être un être indécis lorsque les choses sont acquises, c’est pourquoi ces raccourcis que nous prenons peuvent être bénéfique lorsque nous voulons changer de cap. Par exemple, nous pouvons citer Robinson Crusoé dans l’œuvre de Tournier qui pense que son bonheur est dans l’administration de l’île jusqu’à ce qu’il se rende compte que son bien-être passe par la vie en symbiose avec l’île. Robinson doit prendre quelque virage et essuyer quelques échecs pour arriver à cet « endroit qui en vaut la peine ».

Par ailleurs, ces raccourcis dont parle Beverly Sills nous rappellent l’absence d’obstacles et de relief qui nous font apprécier la vie. En effet, les plus belles

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