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Hugo- Les Chatiments

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Par   •  15 Mai 2013  •  566 Mots (3 Pages)  •  640 Vues

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Texte 2 : Hugo, Les Châtiments, 1853, « Souvenir de la nuit du 4 »

Lorsqu’il écrit Les Châtiments, Victor Hugo est en exil à Guernesey pour s’être opposé à Napoléon III

qui gouverne la France. En effet, ce dernier a pris le pouvoir par un coup d’Etat le 2 Décembre 1851. Suite à

cette prise du pouvoir par la force, une insurrection républicaine se déclare le 4 Décembre qui donne lieu à des

émeutes et à une violente répression du pouvoir de Napoléon III.

Souvenir de la nuit du 4

L’enfant avait reçu deux balles dans la tête.

Le logis était propre, humble, paisible, honnête ;

On voyait un rameau bénit sur un portrait.

Une vieille grand-mère était là qui pleurait.

Nous le déshabillons en silence. Sa bouche,

Pâle, s’ouvrait ; la mort noyait son œil farouche ;

Ses bras pendants semblaient demander des appuis.

Il avait dans la poche une toupie en buis.

On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies.

Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ?

Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend.

L’aïeule regarda déshabiller l’enfant,

Disant : « Comme il est blanc ! approchez donc la lampe !

Dieu ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe !

Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux.

La nuit était lugubre ; on entendait des coups

De fusil dans la rue où l’on en tuait d’autres.

– Il faut ensevelir l’enfant dirent les nôtres,

Et l’on prit un drap blanc dans l’armoire en noyer

L’aïeule cependant l’approchait du foyer

Comme pour réchauffer ses membres déjà roides.

Hélas ! ce que la mort touche de ses mains froides

Ne se réchauffe plus aux foyers d’ici bas !

Elle pencha la tête et lui tira ses bras,

Et dans ses vieilles mains prit les pieds du cadavre.

« Est-ce que ce n’est pas une chose qui navre,

Cria-t-elle ! monsieur, il n’avait pas huit ans !

Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents.

Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre,

C’est lui qui l’écrivait. Est-ce qu’on va se mettre

A tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu !

On est donc des brigands

...

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