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Français, analyse littéraire de la pièce de théâtre Dom Juan de Molière

Commentaire d'oeuvre : Français, analyse littéraire de la pièce de théâtre Dom Juan de Molière. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Mai 2013  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 281 Mots (6 Pages)  •  803 Vues

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Religion

Les dévots viennent de faire interdire Tartuffe lorsque Molière écrit et met en scène Dom Juan, il saisira, bien sûr, cette occasion pour se moquer et critiquer implicitement les instances religieuses, celles-ci ne s’y tromperont pas et feront interdire la pièce en secret, après quelques semaines de succès, ils se serviront de la clôture pascale pour la faire disparaître de l’affiche, elle ne sera plus jouée pendant près de deux cent ans.

Dès l’ouverture, Molière s’en prend à ses éternels ennemis, la Compagnie du saint sacrement. Si l’éloge du tabac parait n’être qu’une parodie burlesque et un choix original pour surprendre le spectateur, il met aussi en lumière un objet de controverse. Le tabac à priser était, en effet, considéré par certains comme un remède mais il était condamné par la Compagnie du saint sacrement, en faire l’éloge est donc s’opposer à eux ostensiblement. De plus, associer les vertus morales prônées par le catholicisme à la prise du tabac est encore une façon de s’en moquer et de les ridiculiser.

Enfin, on peut aussi lire une attaque virulente dans le portrait de Dom Juan, car, par un procédé très usité par les humanistes et les libertins érudits, Molière met sur le même plan les croyances et superstitions et la religion dans son énumération, et dit que son maître ne croit « ni Ciel, ni Enfer, ni loup-garou ». A ce propos, celui qui est censé défendre la religion n’est d’ailleurs autre qu’un valet qui se ridiculise, par sa prétention et son usage de références érudites qui le dépassent et brille par sa lâcheté et son hypocrisie, être défendu par un tel personnage semble déjà une remise en cause, d’autant plus qu’il semble tenter par le modèle de son maître mais que c’est justement à cause de sa peur du « loup-garou » qu’il ne la met pas en pratique.

Libertinage

Comme l’a montré son portrait, Dom Juan est un impie et un libertin. Mais il ne se contente pas d’être un libertin de mœurs, ce à quoi on a trop souvent tendance à réduire le libertinage. Au 17ème siècle, être libertin signifiant avant tout être « rebelle aux croyances », l’association systématique avec un libertinage de mœurs ne sera le fait que du siècle suivant. Lors de l’énumération présentant son maître, il le nomme « pourceau d’Epicure », ce qui au-delà du cliché du libertin, renvoie à une philosophie redécouverte au siècle classique et qui ne se contente pas d’être une morale du plaisir, mais propose une véritable explication rationnelle et matérialiste du monde. En effet, l’épicurisme défendait une conception atomiste du monde, tout ne serait composé que d’atomes et refusait une vision spiritualiste du monde. La pièce est peut-être à lire sous ce signe, et le début de la scène en fournirait un indice. Quand Sganarelle fait référence à « Aristote », il peut simplement s’agir pour lui de passer pour érudit, comme le confirmerait l’exposé qui suit, ainsi que l’expression latine « inter nos », qui montre que Sganarelle cultive une image de lui-même comme de quelqu’un de savant. Or, il peu vraisemblable que dans le contexte de la pièce (cabale des dévots contre lui) Molière ait résisté à la tentation d’une provocation discrète et implicite. Remettre en question la philosophie aristotélicienne, celle que l’on accorde avec le catholicisme, c’est faire signe en direction du matérialisme et de l’épicurisme remis au goût du jour par Gassendi. C’est ce que semblera confirmer la formule cartésienne, « il ne croit qu’en deux et deux sont quatre, et en quatre et quatre sont huit », de la scène deux de l’acte trois. Si Molière semble condamner une forme aigue, provocante et impie du libertinage, incarnée par Dom Juan, Molière paraît néanmoins défendre un libertinage érudit, qui refuse de mettre en retrait son sens critique face à la religion.

L'homme est libre; mais il trouve sa loi dans sa liberté même 

Tout d’abord, dans la pièce Dom Juan, de Molière, le personnage principal

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