« Finding Vivian Maier » de John Maloof

Littérature

La recherche de soi – Vivian Maier

• Sur le documentaire de John Maloof

Le documentaire « Finding Vivian Maier » de John Maloof retrace les étapes de découverte de ce personnage dans l’ombre depuis trop longtemps. John Maloof, tombé par hasard sur quelques négatifs qu’il décide d’acheter à un brocanteur, tombe très vite amoureux de ces mystérieux clichés et du potentiel de l’artiste derrière ces créations. Il cultive sa collection, et finit par récolter environ 120 000 négatifs en tout ! Bobine par bobine, une biographie semblait s’écrire, celle d’une certaine Vivian Maier, encore inconnue aux yeux du monde. Grace aux intenses recherches de John Maloof, en quête de tout témoignage possible et moyens d’éclairer le passé de cette mystérieuse femmes aux clichés cachés.

Quand John Maloof apprit le décès de Vivian Maier le 21 avril 2009, quelques jours seulement après la découverte de ses photos, il comprit que cet être ne pourra jamais être dévoilé dans sa totalité, des questions resteront sans réponses. Le documentaire est construit de manière relativement chronologique, il retrace d’abord la découverte et le développement de certaines photos. On peut y voir des cartons remplit de bobines, Vivian Maier se révélait être une femme qui gardait énormément, elle stockait beaucoup. Étant gouvernante d’enfants, une chambre dans la maison de ceux pour qui elle travaillait lui était dédié, et les témoignages rapportent qu’il était formellement interdit aux autres personnes de la maison d’y accéder. Elle ne supportait pas cela. Cachait-elle quelques choses ? Si c’était ses clichés, pourquoi ne pas vouloir les partager ? Il sera révélé plus tard par une lettre trouvé écrite par Vivian Maier qu’elle aurait voulu, si ses photos sont trouvés après sa mort, que quelqu’un les développe d’une manière qu’elle tenait à préciser. Aurait-elle voulu se faire connaître uniquement après sa mort ?

Elle semblait beaucoup aimer les enfants, des témoignages de parents ou commerçant lui trouvait un coté enfantin à elle-même, c’est à dire qu’elle marchait par exemple en balançant ses bras, était très vite dissipée. Elle en photographiait énormément, certains joyeux, d’autres tristes, et le documentaire remet beaucoup en question son amour pour les enfants, était-ce vraiment de l’« amour » ? De plus, son air froid, son sourire absent, rien ne semblait pédagogique en elle. Le documentaire nous donne au premier abord une bonne image de Vivian Maier, mais qui se dégrade au fur et à mesure. Plus des questions sont posées, plus nous avons de chances de découvrir qui était-elle, mais a trop vouloir la chercher, nous avons peut-être trop trouvé. Une sorte de facette ténébreuse à vue le jour à l’issue de ce documentaire, son infini « mystérieux » se devait d’être révélé par des réponses, mais les réponses donnés dans ce documentaire gâche la part mystérieuse (qui ne l’est donc plus) de Vivian Maier et de ses photos.

• Sur l’exposition

 La complexité du soi, un vague sujet qui peut nous faire tourner en rond très rapidement. Le « soi-même » est très difficile à définir car c’est tout et rien en même temps. Certains nous dirons que c’est ceci ou cela, mais par définition principale, c’est un moi propre, ce qui nous représente par nature et ce que nous sommes à l’intérieur. Car finalement, que suis-je ou qui suis-je ? Le « soi-même » est comme un très grand puzzle, avec des pièces éparpillées un peu partout et que nous arrivons à assembler au fur et à mesure avec le temps, et qui une fois entièrement constitué aura une forme bien plus concrète et évidente, ce qui n’était pas le cas au départ.

     Cette idée de puzzle rejoint bien l’idée de fragmentation, un petit bout de soi, ci et là, reviennent à créer un lien qui améliorera la perception du Je.

Cette photo prise devant une vitrine contenant des miroirs semble être une invitation à créer ces liens malgré la complexité de l’image. La forme ronde des miroirs rappellent l’art abstrait, cela révèle une interprétation cachée du soi, le soi-même devient quelque chose d’abstrait d’où sa complexité. Chaque miroir reflète une partie de Vivian Maier, l’un sa tête et l’autre son appareil. Seraient-ce alors d’après l’artiste ce qui la compose et la représente le plus ? De plus, les reflet constitue l’artiste « à l’envers », le corps en haut et la tête en bas. Ce jeu visuel pourrait être interprété comme la complexité de se trouver, trouver la place que nous avons et la signification de ce qui compose notre esprit, c’est une invitation à regarder tout les miroirs mais surtout à en voir la complexité du jeu de reflets, les miroirs pouvant être nos différentes parties abstraitement représentées et leur reflet le sens et place que nous devons leur trouver.

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