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Fiche De Lecture: le roman L'enfant de Vallès Jules

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Par   •  17 Novembre 2014  •  2 007 Mots (9 Pages)  •  2 072 Vues

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Vallès Jules, L'Enfant, Paris, Livre de Poche, 2011

Présentation de l'auteur.

Né en 1832, Jules Vallès est un enfant du XIXe siècle. A l'instar de Zola ou Balzac, il n'a cessé tout au long de son existence de dénoncer les travers de la nouvelle organisation sociétale engendrée par l'industrialisation. En effet, d'origine paysanne, ses parents se sont battu toute leur vie pour leur ascension sociale, au point d'inculquer une éducation violente à leurs enfants, ce que Jules Vallès va dénoncer dans le roman L'Enfant. Le parallèle entre cette éducation et l'émergence du capitalisme aux dépends des plus humbles, est rapidement fait par le jeune homme. Il s'engage avec ferveur dans la politique portant le drapeau républicain d'extrême gauche. La plume est son arme. Il écrit de nombreux articles et crée quelques revues qui ne durent pas. En 1871, il participe à la rédaction de l'Affiche Rouge appelant à l'insurrection des parisiens. Son activité de communard le condamne à mort par Contumace et il s'exile à Londres jusqu'à son amnistie en 1881.Lorsqu'il meurt en 1885, plusieurs dizaines de milliers de parisiens suivent le cortège, dont de nombreux communards... Il est écrit en épitaphe sur sa tombe « Ce qu'ils appellent mon talent n'est fait que de ma conviction. »

Présentation du roman

L'Enfant fait partie de la littérature classique du XIXe siècle. Il s'agit d'une autofiction bien que ce terme apparaisse un siècle après la mort de Jules Vallès. Il est le premier tome d'une trilogie : L'Enfant (1879), Le Bachelier (1881) et L'Insurgé (1886). L'Enfant raconte la vie de Jacques Vingtras, de ses cinq ans à l'obtention de son baccalauréat.

Trois thèmes développés dans le récit

1. La mémoire

L'autofiction permet à l'auteur de s'impliquer dans son récit tout en restant témoins. Tous les noms des personnages ont changé par rapport à la réalité. Il est à noter cependant que les sonorités sont proches, et que le héros a gardé ses initiales. En outre, la chronologie des événements et les lieux sont identiques à la vie de l'auteur. Le point de vue narratif est interne, et le « je » est constant. Le récit est un camaïeu de souvenirs, bons ou mauvais, où se mêlent les odeurs, les paysages, les sons... «[...] Ce que nous faisons ? … Nous sommes heureux, heureux comme je ne l'ai jamais été, comme je ne le serai jamais. J'enfonce jusqu'aux chevilles, dans les fleurs et je viens d'embrasser deux joues qui sentaient la fraise. « 

Le point de vue étant celui d'un enfant, les situations sont teintées d'une fausse candeur que dénonce l'auteur. Celui qui a subi. «Je donnerais beaucoup pour recevoir une gifle ; ma mère est contente quand elle me donne une gifle – cela l'émoustille, c'est le frétillement du hoche-queue, le plongeon du canard – elle s'étire et rencontre la joue de son fils […] c'est lui, c'est mon enfant, […] cette joue est à moi, - clac ! »Certaines scènes deviennent même burlesque, avec des situations et des personnages tournés en ridicule.

Mots-clefs

Je, se rappeler (très fréquemment utilisé, au présent de l'indicatif), souvenirs, venir de, oublier, le temps, quelquefois, souvent, fini, vie, rester, jamais, retrouver, « un acte de ma vie », secret, aimer, haïr,

2. La maltraitance

Elle est en filigrane, tout au long du récit. Même dans les bons moments. Elle concerne essentiellement l'éducation que Jacques Vingtras a reçue de ses parents. L'ouverture de l'incipit est la phrase la plus citée, la plus tristement célèbre du roman : « Ai-je été nourri par ma mère ? Est-ce une paysanne qui m'a donné son lait ? Je n'en sais rien. Quel que soit le sein que j'ai mordu, je ne me rappelle pas une caresse du temps où j'étais tout petit ; je n'ai pas été dorloté, tapoté, baisoté ; j'ai été beaucoup fouetté. ». La plus violente car la plus contre-nature est la maltraitance maternelle. Elle à la fois physique et psychologique. Tous les chapitres foisonnent de ces sombres souvenirs.

Dans la seconde partie du roman, alors que Jacques devient un adolescent, la violence de la mère tend à s'amoindrir, et le père qui était très effacé auparavant prend la relève. « Ma mère m'a lâchée, mon père m'empoigne. Il me sangle à coups de cravache, il me rosse à coups de canne sous le moindre prétexte, sans que je m'y attendre ; bien souvent, je le jure, sans que je le mérite. »

Toute cette violence subie dans le giron de la famille est lié au désir des parents d'atteindre les classes sociales supérieures. Plusieurs fois, sa mère lui rappelle comment il faut se comporter pour être un « Monsieur »... Quant à son père, il a réussi grâce à l'instruction. Il est particulièrement inquiété par sa réputation : « Vas-tu retomber dans tes rêvasseries, fainéant? L'inspecteur doit arriver dans quelques temps, il ne s'agit pas de me faire honte, comme l'an passé, et de nous faire souffrir tous de ta paresse ! ». Il est évident qu'il désire que son fils soit sa fierté. La maltraitance est donc une méthode d'éducation... Bien souvent justifié par l'enfant blessé. « […] Chez moi, je n'ai jamais vu pleurer, jamais de rire : on geint, on crie. C'est qu'aussi mon père est un professeur, un homme du monde, c'est que ma mère est une mère courageuse qui veut m'élever comme il faut. »

Mots-clefs :

fouetté, suif, frapper, crier, fessée, saigner, prison, piqué, bosses, soins, insulter, obéir, toilette, ordre, exécuter, irrité, pleurer, inquiétude, peur, cassé, insulter, bagarre, avorton, se moquer, ombre, sourire jaune, supporter, douleur, gifle, puni, peine, calotter, pincé, balaffré, tamponné, bourré, souffleté, frotté, canné, idiot, contrefait, bossu, bancal, bandit, gredin... Et 200 de plus.

3. Portrait de la société

Ouvriers, artisans, paysans, et bourgeois...

Les mondes ouvriers et paysans sont très valorisés, et sans cesse comparés aux valeurs bourgeoises qui paraissent ridiculement tristes. Jacques Vingtras exprime très souvent le plaisir qu'il

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