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Extrait du roman Le colonel Chabert de Balzac

Mémoire : Extrait du roman Le colonel Chabert de Balzac. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Avril 2014  •  675 Mots (3 Pages)  •  1 966 Vues

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Texte A : Balzac, Le Colonel Chabert (1832)

Après dix ans d’absence, un homme que l’on a cru mort à la bataille d’Eylau (1807), revient à Paris et réclame ce qui lui revient de droit : sa femme et sa fortune. Cet homme se présente à l’avoué Derville et lui fait un récit poignant de sa disparition, lui expliquant pourquoi il n’a pas donné signe de vie pendant si longtemps. Il prétend être le colonel Chabert, un proche de Napoléon, laissé pour mort sur le champ de bataille. Sauvé in extremis par de braves gens, il est resté entre la vie et la mort pendant des mois et a perdu la mémoire. S’étant remis peu à peu, il a traversé l’Allemagne pour revenir en France mais partout où il racontait son

histoire, personne ne le croyait. Il a écrit plusieurs fois à sa femme qui n’a jamais répondu. Dès son retour à Paris, il va trouver l’avoué Derville pour obtenir gain de cause, en passant par la voie juridique. Derville, troublé par l’accent de vérité de cet homme qui ne paie pas de mine, décide de lui rendre visite dans son logis parisien, dans le faubourg Saint-Marceau1.

Derville découvre le lieu de vie du colonel

Arrivé là, Derville fut forcé d’aller à pied à la recherche de son client ; car son cocher refusa de s’engager dans une rue non pavée et dont les ornières étaient un peu trop profondes pour les roues d’un cabriolet. En regardant de tous les côtés, l’avoué finit par trouver, dans la partie de cette rue qui avoisine

le boulevard, entre deux murs bâtis avec des ossements et de la terre, deux mauvais pilastres en moellons, que le passage des voitures avait ébréchés, malgré deux morceaux de bois placés en forme de bornes. Ces pilastres soutenaient une poutre couverte d’un chaperon6 en tuiles, sur laquelle ces mots étaient écrits en rouge : VERGNIAUD, NOURICEURE. À droite de ce nom, se voyaient des

oeufs, et à gauche une vache, le tout peint en blanc. La porte était ouverte et restait sans doute ainsi pendant toute la journée. Au fond d’une cour assez spacieuse, s’élevait, en face de la porte, une maison,

si toutefois ce nom convient à l’une de ces masures bâties dans les faubourgs de Paris, et qui ne sont comparables à rien, pas même aux plus chétives7 habitations de la campagne, dont elles ont la misère sans en avoir la poésie. En effet, au milieu des champs, les cabanes ont encore une grâce que leur donnent la pureté de l’air, la verdure, l’aspect des champs, une colline, un chemin tortueux8,

des vignes, une haie vive9, la mousse des chaumes10, et les ustensiles champêtres ; mais à Paris la misère ne se grandit que par son horreur. Quoique récemment construite, cette maison semblait près

de tomber en ruine. Aucun des matériaux n’y avait eu sa vraie destination, ils provenaient tous des démolitions qui se font journellement dans Paris. Derville lut sur un volet fait avec les planches d’une enseigne : Magasin de nouveautés. Les fenêtres ne se ressemblaient point entre elles et se trouvaient bizarrement placées. Le rez-de-chaussée, qui paraissait être la partie habitable, était exhaussé11 d’un côté, tandis que de l’autre les chambres étaient enterrées par une éminence. faubourg

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