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Exemple de dissertation critique sur: A toi, pour toujours ta Marilou de Michel Trembley.

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Par   •  3 Avril 2014  •  1 060 Mots (5 Pages)  •  3 669 Vues

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Exemple de dissertation critique dialectique

Sujet : Léopold est un personnage résigné à son sort. Discutez cette affirmation.

Michel Tremblay met souvent en scène, à travers ses personnages de théâtre, le misérabilisme qui caractérise la vie des citadins sous le régime obscurantiste de Duplessis. L'action du monologue de Léopold, dans À toi pour toujours, ta Marie-Lou, se situe en 1961, période charnière entre la passivité d'un peuple aliéné depuis de nombreuses générations et la Révolution tranquille, symbole de la libération. Léopold, représente bien cette période dans la mesure où, en digne victime du système social, il se résigne à son sort. Sa condition d'ouvrier pauvre et ignorant le prive des moyens nécessaires à l'action. La frustration engendrée par la médiocrité le pousse cependant à une révolte sourde qu'il exprime par la crudité de son langage et son rejet de la religion. Tristement impuissant à réagir pour lui-même, Léopold laisse tout de même présager des changements pour le futur.

Effectivement, nous pouvons affirmer que Léopold est un personnage qui semble résigné à son sort d'ouvrier misérable. Il est, en effet, tellement accablé par la vie qu'il mène, qu'il se sent incapable de réagir. Lorsqu'il évoque, avec ironie, le nombre d'années passées au service du même patron, qu'il déteste, il montre son impuissance à se sortir de sa douloureuse condition d'esclave : « C'est quasiment drôle quand tu penses que t'as commencé à travailler pour un gars que t'haïs à l'âge de dix-huit ans pis que t'es encore là, à le sarvir... » La relation déshumanisante qu'il entretient avec sa machine le prive de ses moyens et réprime toutes ses forces. La démesure avec laquelle il en parle témoigne de son déchirement. Il la personnifie de manière à la rendre menaçante et dominatrice :

[...] tu fais partie de ta tabarnac de machine ! C'est elle qui te mène ! C'est pus toé qui watches quand a va faire défaut, c'est elle qui watche quand tu vas y tourner le dos pour pouvoir te chier dans le dos, sacrement !

Il n'est pas étonnant, dès lors, qu'il se sente effondré et anéanti par son travail ingrat. La comparaison qu'il évoque est, à ce titre, on ne peut plus éloquente : « J'ai déjà l'air d'une loque. » Un peu comme une bête de somme, il se sent enchaîné à sa machine depuis trop longtemps : « Quand j'me suis atelé à c'te ciboire de machine-là, j'étais quasiment encore un enfant. » On comprend que Léopold est usé de s'être astreint à un travail répétitif, monotone et dégradant depuis tellement d'années et que, à cause de cela, il ne possède pas la force nécessaire pour changer sa condition.

Pourtant, Léopold laisse poindre une grande révolte dans son monologue. La violence de ses paroles prouve qu'il accepte mal sa dure réalité de père pourvoyeur. Il s'en prend à sa famille qu'il décrit comme des êtres avides, voraces et exigeants envers lui. Il utilise la métaphore animale pour exprimer sa profonde frustration : « Quatre grandes yeules toutes grandes ouvertes, pis toutes prêtes à mordre quand t'arrives, le jeudi soir ! Pis quand t'arrives pas tu-suite

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