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En quoi le regard de Baudelaire dans ce sonnet parvient-il à transfigurer un groupe humain unanimement rejeté et méprisé ?

Fiche de lecture : En quoi le regard de Baudelaire dans ce sonnet parvient-il à transfigurer un groupe humain unanimement rejeté et méprisé ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Octobre 2022  •  Fiche de lecture  •  964 Mots (4 Pages)  •  210 Vues

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Commentaire Composé                                                                                                          « Les Fleurs du Mal »                                                                                                     Bohémiens en Voyage

Question problématisée : En quoi le regard de Baudelaire dans ce sonnet parvient-il à transfigurer un groupe humain unanimement rejeté et méprisé ?

Approche : Baudelaire était un passionné d’Antiquité et de ce fait attiré par les œuvres d’art comme la gravure « Les Bohémiens en marche : l’avant-garde » de Jacques Caillot. Cette gravure est en effet très similaire au poème numéro 13 des Fleurs du Mal, Bohémiens en voyage.

Introduction : Baudelaire présente ici une tribu prophétique livrée à son destin nous pouvons alors nous demander en quoi le regard de Baudelaire dans ce sonnet parvient-il à transfigurer un groupe humain unanimement rejeté et méprisé. Tout d’abord nous nous intéresserons à la description d’une tribu. Nous verrons ensuite sa hiérarchie puis avec un changement de point de vue nous analyserons la présence de la nature dans ce sonnet puis le destin de la tribu.

Développement :

  • 1er mouvement : Tout d’abord, nous pouvons remarquer que les bohémiens ont une vie nomade. En effet, ils ne savent pas de quoi demain est fait et ne vivent pas à un endroit fixe, bien au contraire. De plus, le terme « prophétique » met en valeur le mot « tribu » qui a un sens pourtant très primitif (communauté primitive), il la définit comme un groupe qui suit un prophète, ici leur destin. On peut également remarquer que durant toute cette strophe, Charles Baudelaire ne fait aucune différence entre les personnes de cette tribu avec l’utilisation des mots tels que « ses petits » (v.2) ou « des mamelles pendantes » (v.4). L’auteur fait ainsi preuve d’impersonnalité et fait référence au monde animal.
  • 2ème mouvement : Si l’on poursuit dans cette logique, nous pouvons, en analysant cette 2e strophe, remarquer le changement de procédé que fait l’auteur. En effet, Baudelaire fait maintenant preuve de personnalité dans ces quelques vers. Il utilise notamment « leurs armes » ou encore         « les leurs » où il fait ainsi référence aux membres de la tribu. Il est également indiqué qu’ils portent leurs armes, nous pouvons supposer qu’il y a de potentiels dangers du voyage. Ils sont donc en totale autonomie, ils se protègent, chassent entre eux. On remarque une impression de mouvement, on ressent que la tribu est en route avec l’utilisation de mots tels que « chariots ». A la fin de la strophe, l’auteur évoque une absence de rêve, d’avenir, en utilisant les « chimères absentes ». Les chimères étant des créatures magiques, on peut à nouveau faire le lien avec le monde animal, où ils vivent sans rêve, sans s’inquiéter de leur lendemain.
  • 3ème mouvement : C’est à travers cette troisième strophe que nous observons un changement de regard. En effet, les observateurs extérieurs qui étaient le premier type de regard devient alors un grillon et finit par devenir le regard de Cybèle. Nous observons également une certaine protection que la Nature exerce envers ce peuple du voyage. Cybèle, déesse de la Terre et de la fécondité, est ici citée comme une protectrice de la tribu car elle « les aime » et « augmente ses verdures » pour ces hommes. Elle est prête à accomplir des miracles « faire couler le rocher » et « fleurir le désert ». Charles Baudelaire fait ainsi des références bibliques notamment Moise qui a su faire jaillit de l’eau d’un rocherent. De plus, c’est au vers 10 qu’une allitération en « s » est faite faisant ainsi allusion au chant du grillon cité précédemment.
  • 4ème mouvement : Pour finir, les deux derniers vers de ce poème montrent à quel point Baudelaire est pessimiste sur l’avenir et est en proie au spleen tant évoquer durant l’œuvre intégrale des Fleurs du Mal. La tribu est ainsi en marche vers cet avenir, vers les « ténèbres futures » qui ont bien l’air d’être « familiers » pour eux. L’auteur semble bien faire référence à l’avenir qui ne peut être que ténèbres pour lui.

Conclusion : Nous pouvons donc voir que Charles Baudelaire utilise ici cette tribu méprisée pour la glorifiée. Il compare le groupe à des fidèles qui suivent leur prophète, leur avenir. Malgré leur manière d’être des nomades, ils sont des êtres autonomes qui savent se débrouiller. Charles Baudelaire fait ainsi usage de la transfiguration de la boue en or : une tribu qui est d’abord méprisée, finie par être mise en valeur et même par être protégée par une déesse grâce à la magnifique écriture de Charles Baudelaire.

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