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Étude de la pièce de théâtre Dom Juan de Molière: Le défi à Dieu

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Par   •  9 Mai 2013  •  1 281 Mots (6 Pages)  •  1 119 Vues

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DOM JUAN DE MOLIèRE (1662)

Dom Juan et la religion : le défi à Dieu

La grande originalité du Dom Juan de Molière par rapport au mythe, c'est l'aspect religieux : Dom Juan, non content de contester par son existence même les valeurs morales aristocratiques, le sacrement du mariage et le respect dû au père, s'attaque au fondement même de la société. C'est un libertin, non seulement au sens moral que le mot prendra au 18ème siècle (Valmont, dans les Liaisons Dangereuses, ou les personnages de Sade sont des "libertins"), mais au sens fort que prend le mot au 17ème siècle : athée, ou sacrilège.

Dom Juan est-il athée ?

Acte III, 1 : Dom Juan affirme ne croire ni au ciel, ni à l'enfer, ni à une vie au-delà de la mort : "je crois que deux et deux sont quatre..." On pourrait donc penser que Dom Juan est un athée conséquent, ou du moins un agnostique.

Or plusieurs scènes vont à l'encontre de cette affirmation :

• La scène du Pauvre (III, 2) : Dom Juan se moque cruellement de l'ermite, et de l'inefficacité de ses prières, qui le laissent dans le dénuement.

Il l'oblige à jurer, c'est à dire à commettre un sacrilège.

Or le Pauvre est un être sacré : c'est donc une attaque directe contre Dieu, comme le confirme la dernière phrase : "je te le donne pour l'amour de l'humanité". Dans la formule normale, on attend "pour l'amour de Dieu".

Est-ce une attaque contre la religion (institution purement humaine), ou contre Dieu ? Dans ce cas, attaque-t-on ce à quoi on ne croit pas ?

• La scène du tombeau (III, 5) témoigne du même mépris pour le sacré. Dom Juan n'est pas ou peu ébranlé, même par le "miracle" qui terrifie Sganarelle... mais il marque une impatience nouvelle.

• Dom Juan face à son père (IV, 4-5), puis à Donne Elvire (IV, 7) : Dom Juan est insensible à leur prière et à leurs objurgations.

• Les scènes d'hypocrisie (V, 1, 2 et 3) s'accompagnent d'un discours sur la religion, la cabale et les hommes pieux, qui sont soit hypocrites, soit dupes : ces scènes sont conçues comme l'injure ultime à la religion.

• Le duel final avec le Ciel (V, 4-5) : affrontement direct

L'affrontement est donc de plus en plus direct entre Dom Juan et Dieu. Il y a gradation dans le crime, qui prend de plus en plus l'allure d'un défi au Ciel. Ce n'est pas l'attitude d'un athée : on ne défie pas ce qui n'existe pas !

Les défenseurs de la religion :

Sganarelle.

Si la pièce de Molière avait uniquement pour but de dénoncer la démesure d'un athée, Dom Juan trouverait en face de lui des défenseurs conséquents de la religion, comme Tartuffe a eu en face de lui Cléante. Or le défenseur le plus présent est... Sganarelle !

Sganarelle représente le double et le contraire de Dom Juan ; défenseur de la religion, il est aussi poltron, menteur, et surtout crédule. Dans la scène où il discute sérieusement (?) avec Dom Juan, il est en habit de médecin, ce qui chez Molière discrédite totalement le discours. Par ailleurs, il met Dieu et le "moine bourru" sur le même plan :

"Il n'y a rien de plus vrai que le Moine Bourru, et je me ferais pendre pour celui-là".

Sa morale relève du bon sens, sans grandeur. Il condamne l'immoralité de Dom Juan... mais rudoie le Pauvre avec lui dès la scène suivante (III, 2) : "va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal". Et il se comporte de même à l'égard de Monsieur Dimanche.

Ses arguments ne sont pas grotesques en soi : la beauté de la nature, l'origine de l'homme, sa liberté... mais il n'est pas capable de les tenir jusqu'au bout, il il "leur casse le nez". Et l'on verra dans la suite que c'est le surnaturel qui convainc

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