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Dissertation sur le paradoxe du faux

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Par   •  24 Avril 2013  •  Commentaire de texte  •  1 847 Mots (8 Pages)  •  857 Vues

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F / dissertation

Victor Hugo a pu affirmer : « Le théâtre est le pays du faux, il y a du fard sur la joue, les arbres sont en carton, les bijoux sont en strass,.. le théâtre est le pays du vrai, il y a des cœurs sur la scène, il y a des cœurs dans les coulisses, il y a des cœurs dans la salle.

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Analyse du sujet : la notion de paradoxe vous était donnée par la question sur le corpus. Le sujet proposé l'élargit à l'essence du théâtre : le th est paradoxal dans le sens où c'est un art fait de multiples conventions, un art de l'illusion mais dont Hugo affirme qu'il est au service du vrai.

1/ Le pays du faux :

1.1 on pouvait partir du corpus et élargir à d'autres traits artificiels du jeu du comédien : en effet, le paradoxe du comédien est une bonne illustration de cette opposition entre le faux et le vrai.

♦« Le paradoxe sur le comédien », de Diderot « le comédien n'est pas le personnage, il le joue et le joue si bien que vous le prenez pour tel : l'illusion n'est que pour vous, il sait bien, lui, qu'il ne l'est pas ».
Un comédien peut très bien feindre un sentiment qu'il n'éprouve pas, et peut mal jouer un sentiment qu'il éprouve. Le jeu du comédien n'a rien à voir avec sa propre réalité (cf tx 1 qui va jusqu'à l'inversion). Il se produit un dédoublement qui permet une illusion de réalité sur le spectateur -> but. Le comédien est un « pantin merveilleux », tout l'art du comédien est de faire oublier que c'est un pantin.

♦ le jeu du comédien : face public. 
 Dans le théâtre à l'italienne ou en perspective frontale (spectateurs face aux comédiens), le comédien, pour mieux faire porter sa voix, doit se tourner directement vers le public, autrement dit lui faire face. Cependant, il faut aussi, dans le théâtre traditionnel, que le comédien soit un personnage, qu'il donne l'impression de parler aux autres personnages, donc qu'il se tourne vers eux. La technique consiste alors à ce que le comédien se place de trois quarts ; traditionnellement donc, la diction de dos est interdite. Dès lors, la posture face public a un sens particulier : celui de s'adresser directement au public sans nécessairement tenir compte de la fiction et de l'illusion, ni de l'idée de personnage. Même si le théâtre du Xxème explore d'autres dispositif (ex :, rond sonorisation par micro-HF) permettant aux comédiens de jouer de dos, c'est le face-public qui domine encore aujourd'hui.



♦ « du fard sur les joues » : exemples multiples/ le masque antique/ le théâtre Nô/le théâtre d'ombres / le costume (ex : comedia del arte)

1.2 : tout aussi artificielle, « fausse », la double énonciation propre à la parole entre les personnages : chacun accepte comme si cela allait de soi.

L'histoire du théâtre souligne, au contraire, le fait qu'elle soit codifiée, composée en vue de provoquer une illusion de vrai (ex facile personne ne parle en alexandrin cf Ruy Blas).

♦ prendre l'exemple d'une scène d'expositon classique et voir ce qu'elle a d'artificiel

♦ les monologues sans lesquels on ne saurait rien des pensées du personnage6. Autre artifice du même ordre : l'aparté qui oblige à croire que le personnage présent physiquement sur la scène n'a pas entendu. (Ex extrême le monologue délibératif de la Reine à l'acte II)

♦ la composition d'une tirade

1.3 Ces conventions sont liées à la nature même du théâtre dont la finalité est la représentation dans un espace-temps particulier, celui du théâtre

♦ On pouvait évoquer l'histoire littéraire : le calendrier du théâtre antique, l'attribution de différents espace dans l'amphythéâtre en fonction du rôle des comédiens, ou encore l'invention au XVII du rideau et des « trois coups » Ces derniers sont frappés avant le lever du rideau par un préposé, à l'aide du brigadier. Cette coutume permet essentiellement aujourd'hui d'établir le silence dans la salle et annonce au public l'imminence de la représentation. Mais la vocation de cet usage était tout autre sous l'ancien régime. Chaque coup possédait sa signification propre. Le premier coup était frappé en l'honneur du Roi, le deuxième en l'honneur de la Reine, et enfin le troisième honorait le public. Ils étaient précédés de 11, 12 ou 13 coups rapides suivant le type de pièce.

♦ les règles strictes, dont certaines sont dûes aux contraintes liées à la représentation dans un espace physique clos (Ex : dans les théâtres occidentaux (bâtiments fermés le plus souvent) on est confronté au problème de la disposition de la salle et de la séparation des acteurs (la scène mais aussi les coulisses, les loges) avec les spectateurs (les sièges mais aussi le hall d'entrée, le foyer, etc.) l'éclatement de la règle des trois unités tel que Hugo l'expose dans ses nombreuses préfaces, se fait au travers du blâme de l'artifice de telles conventions au nom de la vraisemblance, c'est-à-dire de l'illusion du vrai.

♦ « les arbres sont en carton » / le décor. Celui-ci est censé représenter un élément réel, alors que chacun voit bien qu'il est fictif. Les spectateurs (mais aussi les acteurs) feignent de croire à la réalité de morceaux de carton, de bois, de tissu. De même, ils feignent de croire que les éclairages sont ceux du soleil, du clair de lune etc. (ex : Dans le théâtre classique, on privilégie deux décors : « la palais à volonté » et « la place de ville » lieux propices aux rencontres / cf Racine)

Qu'est-ce donc que le faux au théâtre si ce n'est le théâtre lui-même tout entier? Du fait des nombreux facteurs qui interviennent dans la représentation, il nécessite, plus qu'un autre art, des conventions qui font éclater

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