Dissertation Sur Le Discours Indirect

Les œuvres littéraires ne possèdent pas toutes les mêmes types d’argumentation.

Il existe l’argumentation indirecte, que nous allons étudier particulièrement ici : Dans cette argumentation, l’auteur n’argumente pas personnellement mais a recours à une fiction pour faire passer son message. C’est donc à travers un narrateur ou un personnage de théâtre, ou de conte ou de fable plus particulièrement ici, que l’auteur transmet son message. Mais ce message est implicite, il n’est pas donné directement au lecteur, il doit déduire le message de la fiction racontée. Nous trouvons ce type d’argumentation dans l’apologue, car un apologue est un récit qui sert à illustrer une morale, notamment dans « Candide » dont nous étudierons certains chapitres de ce conte philosophique.

Mais il existe aussi l’argumentation directe : L’auteur argumente lui-même, personnellement, sans utiliser d’intermédiaire. Il ne fait pas passer son message à travers un récit ou une fiction. Mais le message est explicite, la thèse est clairement formulée contrairement à l’argumentation indirecte. Nous trouvons ce type d’argumentation le plus souvent dans les essais.

Nous verrons dans quelle mesure l’argumentation indirecte est-elle efficace pour offrir au lecteur une réflexion sur l’homme et son comportement en société.

Nous étudierons à travers cette dissertation l’argumentation indirecte qui est le but de notre sujet, mais nous la comparerons ensuite à l’argumentation directe.

I. Argumentation indirecte

L’argumentation indirecte est présente le plus souvent dans les œuvres littéraires possédant une morale, comme dans les fables ou les contes.

En effet, nous pouvons commencer par étudier « Candide », conte philosophique du XIXe siècle, écrit par Voltaire. Intéressons nous plus particulièrement au chapitre 30. Ce chapitre 30 de Candide nous montre bien que c’est un apologue ; une morale se présente au fur et à mesure de ce chapitre, avec notamment Candide qui va dire à la toute fin du chapitre « Cela est bien dit, mais il faut cultiver notre jardin. » Voltaire nous montre la morale de son conte dans ce chapitre mais indirectement : Voltaire va se mettre dans la peau de Candide. Ceci nous montre bien la présence de l’argumentation indirecte.

Ensuite, un autre écrivain connu de tous, ou plus précisément un fabuliste, Jean de La Fontaine met en scène ce type d’argumentation car une fable est un récit mais composé aussi d’une morale, explicite ou implicite. Aussi, le but des fables de La Fontaine est de faire passer un message : Placere et le Docere, qui signifie plaire et instruire. Ici nous sommes dans le cas d’une morale implicite. Par exemple ici dans « Les obsèques de la lionne », tout d’abord La Fontaine met en scène sa fable avec des animaux, ce qui permet de mettre en avant les stéréotypes et caractères humain pour ainsi dénoncer les travers de ses contemporains tout en échappant à la censure. Ceci montre clairement la présence de l’argumentation indirecte car ce n’est pas La Fontaine lui-même qui est présent dans sa fable. Ensuite, comme toute fable, ce texte possède une morale, mais cette morale, fidèle au reste du texte, est mise en scène par l’argumentation indirecte car cette morale est implicite « Amusez les Rois par des songes, Flattez-les, payez-les d’agréables mensonges, Quelque indignation dont leur cœur soit rempli, Ils goberont l’appât, vous serez leur ami. » La Fontaine explique implicitement comment sympathisé avec quelqu’un et devenir son « ami ». Nous pouvons comparer cette fable de La Fontaine à une autre fable du même type de ce même auteur qui est « La cour du lion ». Cette fable est le même type que ce texte que nous venons d’étudier, met en scène des animaux avec à la fin, une morale implicite.

Aussi nous pouvons étudier « Le Misanthrope » de Molière, datant de 1666, et plus particulièrement la scène 1 de l’acte 1. Tout d’abord cette œuvre de Molière est une pièce théâtrale. Le théâtre met en scène des personnages, assez fictifs. C’est donc un moyen de plus pour faire passer un message. Cette pièce du Misanthrope met en scène Alceste et son ami Philinte qui débattent sur les exigences de la vie en société. Alceste lors de sa dernière intervention conclue de son point de vue, et surement de celui de Molière « Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre […] Ne se masquent jamais sous de vains compliments. » Encore une fois la « morale » de ce texte est implicite, Molière donne son avis à travers le personnage d’Alceste dans cette pièce.

Enfin, nous pouvons terminer

...