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Différence tragédie et comédie

Étude de cas : Différence tragédie et comédie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Mai 2018  •  Étude de cas  •  2 035 Mots (9 Pages)  •  375 Vues

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Choix du texte

Le texte choisi est Phèdre de Racine (1639-1699), publié en 1688. C’est une tragédie car il en reprend les caractéristiques les plus évidentes, lesquelles sont énumérées ci-dessous.

Il s’agit d’une tragédie classique d’inspiration antique. Le choix de ce texte s’est fait en constatant que celui-ci respecte bien les directives présentes dans la Poétique d’Aristote. Elle respecte également toutes les caractéristiques du théâtre classique de son époque. De plus, il s’agit d’une pièce extrêmement connue et emblématique de son auteur.

Pourquoi peut-on dire que ce texte est une tragédie ?

Les raisons qui font de ce texte une tragédie sont énumérées ci-dessous.

La noblesse des personnages : Nous constatons d’emblée que les personnages sont d’origines nobles. Ils sont issus d’un milieu aristocratique. En effet, Phèdre, que l’on peut considérer comme l’un des personnages marquants, est la femme de Thésée, fils du roi d’Athènes. Elle est également la fille du roi légendaire de Crète, Minos. Elle est prise d’amour pour le fils que le roi, son propre mari, a eu d’une précédente union.

La grandeur d’âme, le courage, la témérité, obéissance face au devoir, dans une situation tragique : Phèdre, qui est face au désespoir de ne pas voir son amour aboutir, sachant celui-ci criminel et sans vertu et ayant déshonoré son époux, tente de se suicider a plusieurs reprises mais en est empêchée. De plus, c’est elle-même qui avoue son inacceptable amour à Hippolyte. A la fin du texte, elle finit toutefois par mettre effectivement fin à ses jours. Elle se comporte donc en manifestant un grand courage et une morale forte, préférant mourir plutôt que de vivre avec un amour malsain (car incestueux) qui déshonore son mari. La mort est donc pour elle préférable à la culpabilité et consitue une obligation morale. Elle fait donc preuve d’un courage et d’une vertu très grande et fait face à la fatalité.

Thésée, bien qu’étant en partie responsable de la mort de son fils, décide, finalement d’affronter cette mort et de le pleurer, ce qui constitue donc une repentance. Au lieu de fuir ou d’ignorer, il finit par rendre hommage à son fils. Dans sa grandeur d’âme, il adopte Aricie, une fois Phèdre disparue. Il tente donc de restaurer par le pardon l’ordre perturbé par les passions et les trahisons.

La tragédie doit être sublime, c’est-à-dire qu’elle doit exalter le lyrisme, la grandeur, le pathétique, le dépassement de la condition humaine, ainsi que la puissance des dieux.

Catharsis : La pièce véhicule le message moral que les humains doivent se libérer de leurs passions (la vengeance, la colère) par purgation (catharsis) et par procuration au théâtre. Cela est possible car le spectateur éprouve peur et pitié au travers du comportement excessif des personnages. Cela s’appelle la Catharsis et revêt d’une importance particulière selon Aristote. En effet, c’est une composante essentielle et propre à la tragédie. Dans la présente tragédie, c’est Phèdre qui transmet ces deux émotions au spectateur, de façon variante selon les scènes. La terreur et la pitié sont matérialisées par le fait que Phèdre est désespérée, maudite dès le début par Vénus (provoque la pitié), et au bord du suicide (provoque la terreur), comme c’est le cas à la scène 3.

Mimèsis ou vraisemblance : La pièce repose sur la mimèsis, telle qu’Aristote la comprenait. Il s’agit d’une réalité retravaillée pour donner la place à la création poétique et est crédible aux yeux du spectateur. Pour arriver à cela, il est nécessaire de respecter les trois unités d’action, ce qui est effectivement le cas dans Phèdre : Unité d’action : la passion interdite de Phèdre pour Hippolyte et l’amour de celui-ci pour Aricie, ainsi que les péripéties autour de Thésée. Celui-ci est mort puis fait son retour. C’est autour de lui que l’unité d’action se construit. Unité de lieu : Toute l’intrigue se passe à Trézène. Unité de temps : Le matin, Hippolyte se met à la recherche de son père. Le soir, Phèdre et Hippolyte meurent. Le tout se passe donc sur une journée et l’unité de temps est ainsi respectée. La vraisemblances est nécessaire pour que la catharsis opère (selon Aristote).

Lutte contre la fatalité : Phèdre tente de lutter contre une fatalité qu’elle ne peut pas maîtriser. Elle est face à un choix contradictoire qui débouche sur un dénouement funeste. Elle mène un combat dans lequel la situation est sans issue.

Plusieurs entités divines sont derrière cette fatalité : Les dieux sont invoqués à plusieurs reprises. C’est Neptune qui exauce le désir de vengeance de Thésée. A la scène III, Phèdre invoque Vénus et n’hésite pas à affronter la déesse qui pourtant la hait.

L’emprise de la passion est très forte, notamment celle de Phèdre pour Hippolyte, et dans une moindre mesure, celle d’Hippolyte pour Aricie. Le thème des passions est également évoquée par la soif de vengeance de Thésée ainsi que par la complicité d’Oenone avec Phèdre.

L’expression de la douleur : La pièce contient des supplications adressées aux divinités (Neptune et Venus). Phèdre exprime de la tristesse et de la culpabilité. On devine également la colère divine contre celle-ci.

Personnage principal (Phèdre) : elle n’est ni totalement vertueuse, à cause de son amour malsain pour Hippolyte ni totalement fautive, car son destin est maudit par Vénus. Cette caractéristique est souvent le cas des personnages principaux des tragédies : ils ne sont ni irréprochable, ni complètement mauvais.

Nemesis : Phèdre est dans l’excès à cause de sa passion et enfreint l’ordre moral, familial et social. Pour cette raison, elle est punie par Némésis, symbolisée ici par le déferlement des eaux de mer.

Règles de bienséance : L’auteur d’une tragédie classique du XVII veille à ne jamais blesser la bienséance et les sentiments élevés. Ainsi, Phèdre meurt d’une façon « propre », sans violence. La mort par empoisonnement est préférée dans la tragédie classique car elle ne heurte pas le spectateur. Quant à Hippolyte, sa mort n’est que rapportée, pas mise en scène pour ne pas choquer. De plus, le personnage calomniateur n’est pas Phèdre dont le rang serait trop élevée, mais sa servante, Eonone.

Mort du personnage (fin funeste) : Phèdre s’empoisonne et meurt à la fin de la pièce. Le registre tragique s’achève par la mort du héros. Celui-ci

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