Devoir sur une narration
TD : Devoir sur une narration. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar gaga06 • 16 Février 2013 • TD • 442 Mots (2 Pages) • 775 Vues
se mouche comme un vilain3; cinquièmement, en ce qu’il est plumé comme un galeux ; sixièmement,
en ce qu’il a toujours une quantité de petits grès carrés dans la bouche qu’il n’a pas l’esprit de cracher
ni d’avaler ; septièmement, et pour conclusion, en ce qu’il lève en haut tous les matins ses yeux, son
nez et son large bec, colle ses mains ouvertes la pointe au ciel plat contre plat, et n’en fait qu’une attachée,
comme s’il s’ennuyait d’en avoir deux libres ; se casse les deux jambes par la moitié, en sorte
qu’il tombe sur ses gigots ; puis avec des paroles magiques qu’il bourdonne, j’ai pris garde que ses
jambes rompues se rattachent, et qu’il se relève après aussi gai qu’auparavant. Or, vous savez, Messieurs,
que de tous les animaux, il n’y a que l’homme seul dont l’âme soit assez noire pour s’adonner
à la magie, et par conséquent celui-ci est homme. Il faut maintenant examiner si, pour être homme, il
mérite la mort.
Je pense, Messieurs, qu’on n’a jamais révoqué en doute que toutes les créatures sont produites par
notre commune mère, pour vivre en société. Or, si je prouve que l’homme semble n’être né que pour la
rompre, ne prouverai-je pas qu’en allant contre la fin de sa création, il mérite que la nature se repente
de son ouvrage ? « La première et la plus fondamentale loi pour la manutention4 d’une république,
c’est l’égalité ; mais l’homme ne la saurait endurer éternellement : il se rue sur nous pour nous manger
; il se fait accroire que nous n’avons été faits que pour lui ; il prend, pour argument de sa supériorité
prétendue, la barbarie avec laquelle il nous massacre, et le peu de résistance qu’il trouve à forcer
notre faiblesse, et ne veut pas cependant avouer à ses maîtres, les aigles, les condors, et les griffons,
par qui les plus robustes d’entre eux sont surmontés. Mais pourquoi cette grandeur et disposition de
membres marquerait-elle diversité d’espèce, puisqu’entre eux-mêmes il se rencontre des nains et des
géants ?
Encore est-ce un droit imaginaire que cet empire dont ils se flattent ; ils sont au contraire si enclins à
la servitude, que de peur de manquer à servir, ils se vendent les uns aux autres leur liberté. C’est ainsi
que les jeunes sont esclaves des vieux, les pauvres des riches, les paysans des gentilshommes, les
princes des monarques, et les monarques mêmes des lois qu’ils ont établies. Mais avec tout cela ces
pauvres serfs ont si peur de manquer
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