LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

David Frost & Anthony Jay, To England with Love

Compte Rendu : David Frost & Anthony Jay, To England with Love. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Avril 2013  •  2 326 Mots (10 Pages)  •  1 782 Vues

Page 1 sur 10

David Frost & Anthony Jay, To England with Love (1967)

La deuxième moitié des années soixante est une période marquée par les Swinging Sixties ou Swinging London qui voient se développer une certaine remise en cause de la société héritée de l’ancienne génération : la société devient plus permissive, une culture jeune émerge creusant l’écart entre les générations et la vie politique devient l’objet d’une satire favorisée par l’avènement de la télévision. David Frost (né en 1939) s’inscrit totalement dans cette période. C’est un auteur, présentateur de télévision et pionnier de la satire à la télévision anglais avant d’être un journaliste très respecté dans les années soixante-dix suite à des entretiens avec de grands noms de la politique. En 1961, il débute sur ITV sa carrière de présentateur, puis présente sur BBC « That Was The Week That Was », programme satirique et arrêté après une saison car trop insolent. Il tournait notamment en dérision la famille royale, l’Église et les hommes politiques. Toutefois, ce programme lui permet d’introduire la satire à la télévision britannique ce qui lui permet, en 1962 et 1963, de réitérer son expérience en se glissant dans la peau d’un interviewer agressif dans « The Frost Programm ». A la date de ce texte, David Frost est toujours présent à la télévision dans « The Frost Report » où il discute chaque jour d’un sujet particulier ayant souvent attrait aux problèmes sociaux contemporains. Les années 1966-1968 sur ITV sont pour lui une vraie phase de transition entre le présentateur satirique et le journaliste sérieux. Anthony Jay, co-auteur du livre, est un personnage plus méconnu : il semblerait qu’il soit comme David Frost issu du milieu de la télévision des années soixante, est un anti-MacMillan, et c’est également un scénariste dans les années quatre-vingt. Il a notamment co-écrit le scénario du film satirique Yes, Prime Minister de 1988. Le livre To England with Love est annoté d’une légende le décrivant comme un livre jetant un regard irrévérencieux sur l’Angleterre et ses institutions, sur les attitudes des Anglais envers leur système de classes et leurs voisins européens. L’extrait dont on dispose s’attache davantage au regard envers leur système de classes sociales. En 1967, Harold Wilson, leader du parti travailliste, est Premier Ministre depuis 1964, et jusqu’en 1970. Il marque la décennie de son empreinte à tel point qu’il lui donne son nom : The Wilson Years. Il se dit prêt à relever les défis du futur (les avancées scientifiques et technologiques, progrès du niveau de vie et de la consommation, l’essor des médias et d’une société « permissive ». Dans cet extrait, les auteurs semblent faire l’éloge du changement opéré dans leur pays ayant pour conséquence d’avoir totalement détruit l’ancien système social profondément enraciné. Il convient alors de s’interroger sur l’évolution qu’a connu l’Angleterre entre la société d’avant les années soixante et l’état actuel de la Nation en 1967. On s’arrêtera d’abord sur le constat que nous livre les auteurs sur l’état antérieur du pays et sur ses réalités sociales pour ensuite s’intéresser de plus près au processus de prise de conscience des Anglais et aux changements effectifs.

Les auteurs se félicitent du changement opéré en Angleterre et soulignent le fait que ce changement est nécessaire : « It was a happy day for England when she dismantle her old class system » (ligne 1), sous-entendant que ce système était archaïque et plutôt pénalisant pour la Nation. Ils citent d’abord le cercle vicieux que constituait les rapports entre classes sociales encore au début du siècle : « The insolence to the upper to the middle class ; the vicious indifference of the middle to the lower ; the obsequiousness of the lower to both » (l. 4-5). Cette pyramide archaïque comme il est dit ligne 13 est directement héritée du dix-neuvième siècle avec l’émergence de la Working class suite aux révolutions industrielle. Les aristocrates dénigrent les nouveaux riches des middle class au style de vie vulgaire, la middle class, attachée à l’ordre des classes sociales dans un perpétuel idéal de respectabilité, méprisent les populations issues de la working class, lesquelles éprouvent envers les deux classes supérieures un sentiment de mépris également. En 1967, la working class est traditionnellement composée d’ouvriers, la middle class de salariés comme les professeurs et la upper class d’aristocrates. Cependant, et de plus en plus, la société est perçue comme scindée en deux : d’une part les travailleurs manuels constituant la sous couche populaire et de l’autre les travailleurs non manuels formant une certaine élite sociale. Reste les aristocrates au langage distinctif comme nous le dit les lignes 15 à 17. A partir de ses divergences, s’opère inévitablement un climat de tension et de défiance entre les différentes couches sociales dû à des préjugés, mais aussi à des inégalités.

Les auteurs font part de l’omniprésence de l’inégalité à la ligne 4. Là aussi, ce système inégalitaire auquel il est fait allusion est un système directement hérité du dix-neuvième siècle encore très élitiste malgré ses efforts d’amélioration. Est ici remis en cause l’accès à l’éducation, la possibilité d’ascension sociale quasi nulle, la hausse des salaires (grâce à la deuxième guerre mondiale), le développement du Welfare State : autant de causes chères à la working class. Face à la difficulté de vie de cette tranche de la population avant la deuxième guerre mondiale, les upper classes mène une existence paisible ce qui contraste de manière indécente avec les réalités ouvrières.

Cette structure sociale serait la raison selon les auteurs du déclin de l’Angleterre aux lignes 1 à 4 : « The divisions [...] had [...] been the cause of enmity and bitterness inimical to the health of the nation ans the individuals who comprised it ». Il est fait allusion ici au déclin du prestige international de la Grande Bretagne au lendemain de la deuxième guerre mondial considéré alors comme « l’homme malade de l’Europe » et comme incapable de contrôler les événements (on pense alors à la crise de Suez de 1956). Il est vrai que la période de la fin des années cinquante est marquée par une crise ressentie très fortement par la population (taux bancaires augmentant de 7%, déficit du pays...), mais le raccourci ici fait entre la crise et le schéma des classes sociales est quelque peu hâtif et peut vouloir parodier les systèmes de pensées trop simplistes des working classes. Dans les années 1960 survit l’idée du dix-neuvième siècle qui veut que la Grande Bretagne

...

Télécharger au format  txt (14.7 Kb)   pdf (144 Kb)   docx (13.7 Kb)  
Voir 9 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com