LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Culture générale & expression

Commentaire de texte : Culture générale & expression. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Février 2016  •  Commentaire de texte  •  2 248 Mots (9 Pages)  •  1 105 Vues

Page 1 sur 9

Culture générale & expression                                                                Devoir n°01

Partie 1 : synthèse

Selon Roland Barthes : « L’objet est le meilleur messager de la surnature : il y a facilement dans l’objet, à la fois une perfection et une absence d’origine, une clôture et une brillance, une transformation de a vie en la matière (la matière est bien plus magique que la vie), et pour tout dire un silence qui appartient à l’ordre du merveilleux ». A ce propos, Emmanuel Pages et Roland Barthes analysent tous deux la portée symbolique de la voiture, le premier dans un article de blog en 2009 et le dernier dans « Mythologies », un recueil de textes publié en 1957, tandis que Dino Buzzati décrit dans sa nouvelle « Suicide au parc »,1967, le comportement excessif d’un homme atteint par le virus de l’automobile. Enfin, une image d’une ancienne pub pour la Renault 5vient compléter ce dossier et souligne à quel point une simple voiture peut marquer toute une génération. Quelle est la place de la voiture aujourd’hui ? Nous verrons comment un objet devient sujet, puis nous verrons de quelle manière cette objet est un intégrateur social ; enfin, nous examinerons la voiture comme emblème d’une époque.

On peut tout d’abord analyser comment un objet, ici la voiture, peut être l’objet d’affection.

Tous les auteurs s’accordent à dire que la voiture peut être le réceptacle de sentiments, ainsi Stéphane dépeint par Dino Buzzati, atteint par le virus de l’automobile : «  Stéphane en quelques jours seulement devint l’esclave de son idée fixe et ne savait plus parler d’autre chose. L’automobile. ». Cette maladie atteint des milliers d’hommes, Stéphane lui, en vient à traiter sa voiture comme il traiterait sa femme, l’auteur utilise dans son texte le champ lexical du toucher pour personnifier le véhicule : «  il étreignait voluptueusement le cercle du volant, il caressait le pulpeux levier de changement de vitesse, son pied sur l’accélérateur allait et venait avec la tendresse de celui qui effleure un corps aimé. Et la voiture, à chaque geste palpitait de façon juvénile, glissait avec souplesse. ». De la même manière, Barthes analyse la sortie de la DS Citroën, on note le jeu de mots DS/Déesse ; dans les halls d’exposition, la voiture témoin : « est visitée avec une application intense, amoureuse […] les tôles, es joints sont touchés, les rembourrages palpés, les sièges essayés, les portes caressées, les coussins pelotés … », le champs lexical de l’auteur pour décrire la découverte tactile de la DS est presque obscène, d’ailleurs il remarque : « L ‘objet est ici totalement prostitué, approprié ». Sur l’image Renault, on peut remarquer le public faisant la queue  pour grimper dans la voiture, qui est comme exposé.

On remarque un autre élément : une sensation de faire corps avec l’objet, de ne faire qu’un, comme l’écrit Emmanuel Pages « la voiture est le seul objet qui nous absorbe entièrement et qu’on manipule de l’intérieur a notre gré », lorsque l’on s’installe à bord, nous faisons corps avec le véhicule, il devient notre seconde peau ; on dit : « je suis en panne », « j’ai crevé »… nous parlons comme si nous étions notre voiture, selon M. Pervanchon, nous le sommes indéniablement. Ce lien intime explique nos petites attentions, car elle est une extension de soi, nous la bichonnerons, la personnifierons… d’objet elle devient sujet.

De quelle manière une voiture peut-elle vous intégrer socialement ?

Alors qu’au XIXème siècle, on faisait Paris-Brest en 87h en diligence, aujourd’hui nous sommes capable, pour la même destination de le faire en 5h30 minutes. Les moyens de transports contemporains et tout particulièrement la voiture, que nous pouvons posséder contrairement à un A380 ou un TGV, ou tout du moins très peu d’entre nous le peuvent, nous sont indispensables. Le premier pas vers l’indépendance, c’est le permis, malgré un coût élevé plus de la majorité des jeunes passeront par cette étape, en 2007, 60,4% des moins de 25 ans possédaient un véhicule et donc le fameux papier rose. Le permis de conduire est, pour les jeunes, un des « rites » qui symbolisent l’entrée dans l’âge adulte et dans la société des adultes, pour tous, il est le garant d’une autonomie plus grande, d’une facilité de déplacement et un élément indispensable notamment dans le monde du travail.

Selon Pages, la voiture est le moyen de déplacement le plus pratique, elle assure notre intégration dans la collectivité, en effet, comme l’auteur nous le rappelle, avoir une voiture c’est exister socialement tant dans la mobilité qu’elle offre que par ce qu’elle représente et cela concerne tous les citoyens, Friedmann dit : «  Vivre sans avoir le droit reconnu de conduire une automobile, ce n’est pas être citoyen à part entière dans la société industrielle ». Dans une de ces analyses Boltanski révèle que l’on peut effectuer un repérage social sur la route à partir du véhicule d’un individu, un point sur lequel M. Pervanchon est d’accord car la voiture comme les vêtements, le logement, etc. est un signe extérieur de richesse, elle est un des objets qui reflète le statut social du possesseur. Dans la nouvelle de Buzzati, Stéphane qui possédait alors une 600, se met à rêver plus grand, obsédé par des voitures d’élites, belles, puissantes, etc. à faire se retourner les milliardaires dans la rue ; une voiture de race, de luxe est : «  un symbole de succès, affirmation de la personnalité, domination du monde, agrandissement de soi-même, instrument d’aventures, emblème, en somme, du bonheur codifié de notre temps ». Stéphane veut non seulement une voiture de race mais aussi un meilleur statut dans l’échelle sociale.

Une voiture peut-elle être un symbole ?

Dans son analyse, Roland Barthes montre clairement quel impact la Citroën DS a eu sur la population, voiture qui à l’époque était perçue comme très innovante et dont la sortie avait provoqué une grande curiosité ; selon l’auteur l’automobile peut-être l’équivalent des grandes cathédrales gothiques, c’est-à-dire synonyme d’une époque, d’un temps comme la Ford T au début du XXème siècle, la DS, elle, a fait une impression du fait de sa différence par rapport aux véhicules présent sur le marché jusque-là : elle est plus ménagère, plus moderne et épuré, la DS est faite plus pour le confort, le plaisir de conduire que pour la performance.

...

Télécharger au format  txt (13.8 Kb)   pdf (156.5 Kb)   docx (13.7 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com