Corpus sur l'esclavage: Jaucourt Et Montesquieu

Les deux extraits tirés des œuvres Traite des nègres et De l’esprit des Lois sont des textes argumentatifs, rédigés au XVIIIème siècle (siècle des Lumières), par deux philosophes dont Jaucourt et Montesquieu. Leur thème est commun car les deux traitent de l’esclavage et du commerce triangulaire. Leur organisation est aussi commune car ils sont présentés en paragraphes. Cependant, ils n’appartiennent pas au même genre car le texte de Jaucourt est un article et celui de Montesquieu est un pamphlet.

Les convergences de ces deux textes sont les suivants : les deux écrivains font part de leur mécontentement vis-à-vis de l’esclavage que subissaient les individus de couleurs noirs du XVIe au XIXe siècle en faisant un réquisitoire. Jaucourt contribue à l’Encyclopédie en rédigeant un article et Montesquieu compose un pamphlet. Ils évoquent le commerce triangulaire en citant des mots ayant un lien direct avec ce commerce et en employant un champ lexical de celui-ci : dans le texte de Jaucourt, on peut relever certains termes comme « européens » (l1) ou « colonies » (l2), et dans le texte de Montesquieu, on peut relever « Europe » (l3), « Amérique » (l4), et « Afrique », les trois continents concernés par ce commerce. Les registres aussi sont divers : l’extrait de Montesquieu est clairement satirique, par le recours constant à l’antiphrase qui caricature les esclavagistes et afin de mettre en évidence l’absurdité, «malheureux » (l2) et « infortunés » (l21), « ils ont dû mettre » (l3) et met en évidence des traits de bouffonnerie comme des arguments qui ne résistent pas à l’analyse « Le rapport entre la couleur de la peau et l'essence de l'âme » (l11), tandis que Jaucourt est dans un registre polémique, le ton est violent : « cet achat de nègres … viole la religion, la morale ». Les deux extraits ont pour but de faire réfléchir le lecteur à propos des esclaves en essayent de les sensibiliser et de les révolter. Dans le texte de Montesquieu, nous assistons à une argumentation indirecte. En effet, ce texte critique et dénonce de façon ironique l’esclavage des nègres. Nous remarquons que ce dernier, dans son premier paragraphe, présente la situation de communication sous forme d’hypothèse : « si j’avais à soutenir » (l1), ce qui entretient une ambigüité car cette hypothèse peut nous mener vers une confusion qui peut exprimer la réalité pour l’adversaire et l’irréel pour le lecteur tandis que Jaucourt nous transmet un avis clair et direct avec des affirmations et des négations, sans l’emploie d’antiphrases. Les deux auteurs composent leur extrait sous forme de paragraphes structurés et élaborés soutenant chacun une idée, par exemple, dans Traites de nègres, les deux derniers paragraphes abordent deux arguments qui sont la politique et religieux, ce cas est aussi le même dans De l’esclavage des nègres mais avec une utilisation de connecteurs logiques comme « Il faut conclure de là » (l17). Cependant, leur plan n’est pas commun, Jaucourt essaye d’aborder les sujets les plus importants avec un enchainement logique tandis que Montesquieu essaye d’aborder tous les sujets sans une progression logique, avec « sucre » (l6), « noir » (l8), «chrétiens » (l30), « âmes » (l12) Leur conclusion est donc celle-ci: la mauvaise foi, le détournement de la religion, l'égoïsme, le cynisme des esclavagistes,

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