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Corpus, misère d'hier et d'aujourd'hui

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Par   •  31 Décembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 460 Mots (6 Pages)  •  1 601 Vues

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,Misère d’hier et d’aujourd’hui

        Les documents proposés sont des textes extraits d’œuvres appartenant à divers genres littéraires. Il s’agit de « Les Caractères » ; « De l’esprit » ; « Petits poèmes en prose » et « La Sauvage », respectivement écrits par Jean de La Bruyère, Claude-Adrien Helvétius, Charles Baudelaire et Jean Anouilh entre 1688 et 1938. Ces textes ont pour thème commun la misère. Dans cette réponse synthétique, nous analyserons la structure argumentative de chaque extrait, afin de déterminer, dans un second temps, quel texte est le plus convaincant.

        Le texte de Charles Baudelaire, extrait de l’œuvre Petits poèmes en prose, s’intitule « Les yeux des pauvres ». Il se divise en quatre parties : l’introduction (l.1 à l.10), la description du café (l.11 à l.23), la description de la misère (l.24 à l.37) et les réactions de l’auteur et de sa bien-aimée (l. 38 à 49). Le texte se dirige à la bien-aimée de Baudelaire : « vous voulez savoir pourquoi je vous hais ». L’argumentation de l’auteur se base sur le témoignage ; il raconte une journée passée avec sa conjointe. Le deuxième paragraphe (l.11 à l.23) raconte l’arrivée du couple au café, qui symbolise la richesse. L’auteur décrit les somptuosités du lieu grâce à diverses figures de style, comme le champ sémantique de la lumière : « étincelait » ; « éclairait » ; « éblouissantes » ou l’énumération : « les murs aveuglants de blancheur, les nappes éblouissantes des miroirs, les ors des baguettes et des corniches… ». Les paragraphes qui suivent (l.24 à l.37) narrent l’arrivée de trois personnages misérables devant la vitrine du café. Le poète a alors recours à une série de figures de style pour décrire la misère de la famille. À la ligne 32, il utilise une anaphore qui a pour but de renforcer l’idée « d’admiration égale » qu’il évoquait à la ligne 30 : « Les yeux du père […] que c’est beau ! Que c’est beau ! […] Les yeux du petit garçon […] que c’est beau ! Que c’est beau ! ». On note également l’emploi d’une phrase nominale (l.28) : « Tous en guenilles. » ; elle a pour but de traduire avec force l’idée de misère. Le contraste entre les deux paragraphes est choquant : Baudelaire décrit coup sur coup la richesse et la misère. Dans le dernier paragraphe (l.38 à l.49), l’auteur exprime ses sentiments face à la scène qui se déroule sous ses yeux. Il se dit attendri et honteux (l.40 et l.41). Pour désigner les personnages qui lui font face, il parle de « famille d’yeux » ; il s’agit là d’une synecdoque, qui a pour but d’intensifier le sentiment de fascination des personnages. Afin de renforcer le sentiment de honte qui l’envahit, il a recours à une comparaison et à une métonymie : « honteux de nos verres et de nos carafes, plus grands que notre soif ». À la fin du poème, la bien-aimée de l’auteur prend la parole : Baudelaire nous présente alors la figure de la richesse méprisant la pauvreté. Contrairement à l’auteur, qui désigne les personnages par les termes « brave homme […] petit garçon […] petit être trop faible pour marcher », ce qui laisse deviner une certaine compassion, la femme parle de « ces gens-là ». À  mon avis, ce dernier paragraphe est primordial, puisqu’il permet de persuader totalement le lecteur.

        À l’instar de Baudelaire, Jean Anouilh cherche à persuader le lecteur au travers d’une fiction. Il s’agit d’une argumentation indirecte. L’extrait de sa pièce La Sauvage commence in medias res, c’est-à-dire que l’action a déjà commencé. Il s’agit d’un dialogue entre deux personnages principaux, Thérèse et Florent, et un personnage secondaire, Tarde, le père de Thérèse. Les personnages de Florent et Thérèse sont des allégories ; Florent représente la richesse et Thérèse la misère. De fait, dès les premières lignes, on constate une totale opposition entre les protagonistes : « non » ; « si ». Dans ses répliques, Thérèse reproche à Florent de ne pas appartenir à la même classe sociale qu’elle. Afin d’insister sur la sa condition misérable, elle emploie divers procédés stylistiques, comme l’énumération et le rythme ternaire : « Tu ne sais pas ce que c’est de se noyer, se salir, se vautrer… » ; « Tu n’as jamais été laid, ni honteux, ni pauvre… » ; « Si tu avais été méchant déjà, ou faible, ou lâche […]). Elle a également recours à des questions rhétoriques et à des métaphores : « Ces rides, quelles peines les ont donc tracées ? ». Elle se compare sans cesse à son fiancé, renforçant ainsi l’idée d’opposition entre eux. À la ligne 19, elle crée une sorte de chiasme : « Tu n’as jamais […] Moi j’ai […] J’ai […] Tu n’as jamais […] ». Par ailleurs, elle a également recours à un polysyndète, qui permet d’accélérer le rythme de la phrase « et j’étais grande et je disais merci et je riais » ; ce-dernier est brutalement rompu par l’adverbe « mais » ; c’est comme si la misère ruinait tous ses efforts et l’empêchait d’atteindre ses objectifs (c’est le cas de son mariage avec Florent, gâché par la différence de classe sociale).  À la ligne 39, elle fait une comparaison entre la misère et un grand « manteau qui vous collerait à la peau par endroits », et duquel il est quasiment impossible de se débarrasser.

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