Corpus Tableau de Paris de Louis Sébastien Mercier ,L' histoire de ma vie par George Sand et Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir

Quelle vision de la femme ressort de ces trois textes ?

Ce corpus est composé de trois textes, de différents auteurs, et venant de divers mouvements littéraires.

Le premier texte, sous forme d’essai, fût écrit par Louis-Sébastien Mercier, extrait de « Tableau de Paris », chapitre 845, en 1781, durant la période des Lumières. Le deuxième texte fût écrit par George Sand, un extrait de « l’Histoire de ma vie »  en 1855, au cours de la fin de la période romantique, sous la forme d’un texte autobiographique. Enfin, le troisième texte fût écrit par Simone de Beauvoir, et il est issu de l’ouvrage « Le deuxième sexe », en 1949, durant la période de l’existentialisme, sous la forme d’un essai.

Ces trois textes ont en commun la condition de la femme dans la société, à travers différentes époques, et selon différents points de vue. Tous les trois reprennent l’image sociétale de la femme soumise et inférieure à l’homme.

Pour L.S. Mercier, l’homme « redoute »  (ligne 6), « craint » (lignes 11 & 21) la femme et sa possible « supériorité » (ligne 7) dans certains domaines. Il préfère la maintenir dans « l’ignorance » (ligne 3), et  «  il aimera toujours mieux la beauté d’une femme que son esprit » (ligne 14). Pour George Sand, la femme est soumise à une « infériorité morale » (ligne 3 & 35), qu’une « mauvaise éducation » (ligne 6) a maintenue dans « l’ineptie et la frivolité » (ligne 5). Pour Simone de Beauvoir, la soumission de la femme est actée, car il lui est demandé de n’être qu’ « objet et proie » (ligne 6) pour accomplir sa féminité.

Dans le premier texte, « Tableau de Paris », l’homme modèle la femme tel qu’il souhaite la voir. Il la soumet et la « subjugue » (ligne 23) Il « chérit la modestie de la femme » (ligne 8), souligne son « humilité » (ligne 8). L’homme souhaite que la femme ait de l’esprit, mais uniquement pour l’entendre et l’admirer. Il idéalise la femme en mettant en avant sa beauté extérieure et ignore sa beauté intérieure.

Dans « Histoire de ma vie » George Sand souligne les particularités de la femme, à travers son ressenti. La femme est une « alternative de langueur et d’énergie » (ligne 12), imaginative, sensible, enthousiaste, et cependant « souffreteuse, nerveuse », (ligne 24). L’auteure reconnait les différences, mais souligne que la femme peut dépasser sa condition inférieure, et accéder à l’égalité, à travers l’éducation.

Dans le troisième texte, la société est dominée par « les réussites sociales et spirituelles » (ligne 4) de l’homme. La femme à travers la vision de Simone de Beauvoir se cherche une identité, car elle ne peut renoncer à sa féminité, qui est définie « par les coutumes et les modes » (ligne17) et qui s’imposent à elle.

Ne pouvant s’affranchir des conventions, au risque de s’isoler, affaiblie par ses ses contradictions, la femme ne peut pas accéder à l’égalité avec l’homme, dans une société dont il a défini les règles.

Des textes de ce corpus ressort une vision commune de la femme, soulignant son état d’infériorité et de soumission à l’homme. Cependant, la femme possède des qualités spécifiques, qui lui permettront, à travers l’éducation, de dépasser les barrières culturelles et sociétales, et d’améliorer sa condition vers plus de liberté et d’autonomie.

...