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Commentaire linéaire La princesse de Clèves, scène de l'observation

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Par   •  21 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  1 453 Mots (6 Pages)  •  389 Vues

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La Princesse de Clèves : Visite nocturne

Cette scène est extraite de la quatrième partie de la Princesse de Clèves, dans celui-ci le duc de Nemours amoureux de la Princesse de Clèves et tentant de la séduire durant tout le roman s’est introduit dans son jardin et espionne cette dernière dans son intimité à son insu. La Princesse est elle aussi amoureuse du duc mais est constamment en train d’essayer de dissimuler sa passion au monde car elle est déjà mariée. Mais, ici se croyant à l’abri et isolé elle laisse libre cours à sa passion de s’exprimer. Qu’est qui dans cette scène traduit de l’intensité de la Passion de la Princesse et de celle du duc ?
Dans un premier mouvement le texte se concentre sur la Princesse épiée par le duc puis le texte se reconcentre sur le duc et ses sentiments profonds dans un second mouvement.

Le texte commence au moment où le duc parvient dans le jardin de la Princesse, l’adverbe sitôt premier mot du texte montre sa hâte à rejoindre la Princesse. Le duc est guidé par ses sentiments, il est comme poussé par un instinct amoureux et parvient tout de suite à localiser la Princesse « il n’eut pas de peine à démêler où était madame de Clèves ». La Princesse de Clèves est symbolisée ici par la lumière « il vit beaucoup de lumières dans le cabinet », elle est donc associée à la pureté, à des qualités positives pleine de vertu elle semble illuminer les lieux qui l’entourent. Cette lumière peut aussi être interprétée comme l’incarnation de sa passion si intense qu’elle se manifeste physiquement et illumine le cabinet tel une flamme. Cette scène a lieu la nuit et la pavillon de la Princesse est situé au milieu de la forêt, cette scène a donc un caractère surnaturel et prend une allure de conte, on imagine le duc errant dans la forêt seul dans l’obscurité attiré par la lumière du pavillon de la Princesse. Les fenêtres ouvertes symbolisent l’accessibilité de la Princesse, elle s’ouvre inconsciemment au duc. Le duc est submergé par ses émotions « un trouble et une émotion qu’il est aisé de se représenter », avec « qu’il est aisé de se représenter » la narratrice crée un lien avec le lecteur, ils épient ensemble le duc épiant à son tour la Princesse. Le duc se cache derrière une porte pour ne pas être vue de la Princesse et pouvoir l’épier à sa guise, la porte symbole les dernières résistances de la Princesse qui tente de résister à l’emprise du duc.
Cette dernière est seule dans son cabinet et se crois à l’abris, elle ne prend donc plus de précautions pour cacher sa passion. Elle est d’une « admirable beauté » pour le duc fou amoureux, ses sentiments sont si forts qu’ils vont jusqu’à lui causer un trouble physique et à lui faire faire perdre le contrôle de lui-même. La Princesse est à demi-dévêtue à cause de la chaleur, la scène revêt ainsi un caractère érotique avec l’admirant à sa guise, c’est la première fois qu’il la voit dans cet état. Chaleur peut aussi symbolisée la flamme de la passion suffoquant les personnages dans cet endroit clos. La Princesse est sur un lit, elle semble comme inviter le duc à se joindre à elle. Depuis le début de la scène, elle envoie inconsciemment des signes au duc : fenêtres ouvertes, demi-nudité, lit. Elle semble comme avoir conscience de la présence du duc ressentant sa passion intense à travers les murs. La Princesse est en train de jouer avec des rubans arborant les couleurs du duc, c’est encore un moyen de montrer sa passion au duc à travers une activité à priori banale. Puis elle va manipuler une canne ayant appartenu au duc, cela montre un désir de possession de ce dernier incarné par cet objet lui ayant appartenu. La Princesse n’a pas accès au duc donc se le représente à travers un objet, c’est sa manière de vivre sa passion sans avoir à se justifier moralement (symbole phallique ?). La Princesse de Clèves avait pris cette à la sœur du duc discrètement « sans faire semblant de la reconnaitre », cela rappelle l’épisode où le duc de Nemours dérobe un tableau de la Princesse à son insu. Ici les rôles s’inversent et c’est elle qui vole un objet ayant appartenu au duc, un parallèle se crée entre les 2 personnages montrant la réciprocité de leur passion. La Princesse achève son ouvrage avec « grâce » et « douceur » cette attention montre encore une fois sa passion, elle traite l’objet le représentant avec beaucoup de soin et de douceur ce qui traduit une véritable volonté de satisfaire le duc. Les sentiments de son cœur se répandent sur son visage, sa passion est si intense que ses sentiments se manifestent physiquement. Elle s’approche ensuite du tableau du duc avec un flambeau, le flambeau représentant la flamme de la passion qui semble s’intensifier au fur et à mesure qu’elle se rapproche de la représentation de son être aimé. La Princesse se croyant seule laisse transparaître ses sentiments ouvertement, elle contemple passionnément le portrait du duc, celui-ci contemplant la Princesse par derrière dans le même temps, cette situation présente une certaine ironie. La tension érotique de la scène arrive ici à son comble après une gradation avec d’abord le dévêtissement de la Princesse, les rubans aux couleurs du duc, la canne symbolisant ce dernier puis enfin son portrait. Le terme « Rêverie » présente cette situation comme un rêve, le duc est ébloui par cette vision et n’arrive presque pas à y croire, la scène a un caractère extraordinaire et semble comme irréelle. Mais ce terme est utilisé pour qualifier la passion de la Princesse, donc il montre que cette dernière n’est qu’un fantasme et n’est pas réalisable, ce n’est qu’un rêve, une idylle.

On peut ensuite repérer un deuxième mouvement dans le texte avec le deuxième paragraphe se concentrant plus sur la passion du duc.
A l’image de celle de la Princesse, elle aussi est intense.  « On ne peut exprimer ce que sentit M. de Nemours dans ce moment. » avec cette formulation on voit que même l’auteure peine à retranscrire la passion du duc. Cette passion va au-delà des mots, elle est indescriptible tant elle est forte. « Au milieu de la nuit » rappelle le cadre nocturne de la scène, moment de fantasmes, de levée des interdits, où le vrai caractère des personnages se révèle. L’hyperbole « le plus beau lieu du monde » montre bien l’apparence extraordinaire que revêt cette scène, on peut aussi penser que c’est la présence de la Princesse qui rend ce lieu « le plus beau du monde » pour le duc. Le verbe « adorait » montre encore une fois son attachement pour la Princesse. La répétition du verbe « voir » rappelle que cette scène est avant tout une vision du point de vue du duc. On observe la Princesse à travers les yeux de Nemours, cette scène n’est donc pas retranscrite d’un point de vue neutre. Certains éléments ont pu être rajoutés ou imaginés par le duc dans son excitement ce qui peut expliquer le caractère extraordinaire de la scène. La complexité de la construction grammaticale avec de nombreuses propositions enchâssées reflète la complexité de la situation amoureuse, les 2 personnages s’aiment passionnément mais sont séparés par un certain nombre de circonstances. Cette vision est vraiment exceptionnelle pour le duc qui ne reçoit habituellement aucunes marques d’affection de la part de la Princesse, celle-ci l’avait toujours traité de manière assez froide pour cacher sa passion. Il s’aperçoit ici de toute l’intensité de la passion qu’elle lui avait cachée depuis le début, il en est presque ému, cela le remplit d’un bonheur immense d’avoir enfin la confirmation d’être aimé. « C’est ce qui n’a jamais été goûté ni imaginé par nul autre amant. » souligne encore le fait que cet événement est unique, il ne s’est jamais produit avant et ne se reproduira jamais, les circonstances qui ont menés à la réalisation de cette vision sont exceptionnelles.

Pour conclure, dans cette scène tout les faits et gestes de la Princesse semble évoquer sa passion avec les rubans, la canne et le tableau, chaque nouvelle action de la Princesse vient reconfirmer cela et l’on observe une gradation. Cette scène possède aussi un certain caractère érotique et l’on sent le désir des deux amants qui est exprimé par leur attitudes et leurs réactions, leurs sentiments se manifestent de manière physique à de nombreuse reprises. Cette vision est extraordinaire pour le duc qui n’en revient pas, il est comme dans un rêve. On voit bien la réciprocité du sentiment amoureux.

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