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Commentaire littéraire Joseph Kessel, L'Equipage

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Par   •  18 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  741 Mots (3 Pages)  •  6 795 Vues

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Aviateur français pendant la Première Guerre Mondiale, Joseph Kessel tire de cette expérience un roman d’aventure qui relate la vie d’une escadrille : L’Equipage. Ecrit en 1923, cet hommage à ses camarades décrit, dans le chapitre 2, le premier vol d’Herbillon, un jeune aspirant, sous le commandement du capitaine Thélis. Quelle image de l’aviation de guerre renvoie cet extrait de l’Equipage ? Tout d’abord, c’est la description d’un équipage soudé grâce à leur capitaine, la célébration d’une cohésion de groupe à travers la joie de Jean Herbillon. D’autre part, c’est la célébration de l’aviation de guerre, l’ivresse d’un vol, la beauté des armes.

En premier lieu, on remarque le rôle galvanisant du capitaine Thélis. En effet, les énumérations «  les essais des moteurs, les départs, les atterrissages, les gestes des mécaniciens », « des hangars aux appareils, aidant à lancer une hélice, à vérifier un carburateur », le pronom indéfinis « chacun » et l’adverbe « partout » mettent en évidence la bienveillance du leader envers tous. Ces attentions permettent au groupe d’être soudés derrière lui comme une meute de loups. Joseph Kessel renforce d’ailleurs cet effet de cohésion animale grâce aux métaphores : « ruches monstrueuses », « allégresse animale » et « sa voix qui mordait ».

Cependant, la bienveillance de Thélis angoisse Herbillon, et son sourire le conforte. La métaphore «  lien que tressait le capitaine » oblige Herbillon à ne pas décevoir Thélis. Le stress de l’aspirant est traduit par l’adverbe « anxieusement » et l’adjectif « crainte ». Il agit avec « rapidité »  « dans la crainte de retarder le départ ». Mais la reconnaissance du capitaine, « il sourit à l’aspirant » emplit Herbillon de fierté. Symbole populaire d’héroïsme épique, l’aviation lui permet de s’affranchir de sa peur : après le vol l’aspirant «  se sentait beau ». Son auto-admiration narcissique est mise en valeur par la gradation « beau, ardent, grave ». L’aviateur est à son apogée avec la déification « splendeur d’archange ». C’est son heure de gloire grâce à l’aviation.

En effet, ce texte offre une vision méliorative de l’armée de l’air et célèbre la différence entre rester à terre et voler. Tant que l’avion est à terre il roule « avec de rapide cahot » tandis qu’ en vol c’est un « glissement doux ». La comparaison avec le départ en mer d’un marin, « ivresse du large qui grise les marins », évoque la liberté de voyager, d’explorer. De plus, voler permet aux aviateurs de se sentir supérieur. On remarque que le champ lexical de l’aviation est très présent pour décrire le cadre spatio-temporel à terre : « moteurs », « carlingue », « avion ». Le lecteur est oppressé par l’accumulation d’engin tandis qu’en vol, les hangars sont comparés à des feuilles blanches, le vide du ciel permet de souligner l’importance de l’homme, d’exalter sa puissance.

Par ailleurs, la guerre est décrite comme un jeu agréable. L’association des mots «  des cartes qu’il emportait et de la crosse des mitrailleuses jumelées » place implicitement la mitrailleuse à la même place qu’un jeu de carte. Lorsqu’Herbillon essaie ses armes, l’auteur utilise des adjectifs mélioratifs pour décrire leurs effets : «  net, joyeux ». Kessel n’évoque pas les morts ou les blessés. Il a recourt à l’adjectif « lumineuses » pour symboliser que les balles apportent la lumière et non le chaos. La synecdoque «  deux trainées rouges fusèrent vers le ciel » révèle la joie du aux tirs et rappelle les lueurs d’un feu d’artifice associé normalement à une fête. De plus, les métaphores « le chant des balles », « le rythme du moteur » et le vocabulaire du son, « crépitement », « mesure », « chanter » amène l’idée d’un divertissement, que les armes ne seraient que des instruments de musique. La métaphore « une fusillade lui répondit » renforce l’idée que les avions se répondent comme dans un orchestre où les voies sont organisées.

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