Commentaire de la scène de vision Nocturne ( La Princesse de Clèves)

Durant l’époque classique, les règles de bienséances de la cour sont brutales et ne peuvent être transgressées et cela, en toutes circonstances . Dans le cas de Mme de Clèves, il s’agit d’une véritable barrière à son cœur qu’elle a elle même placée en faisant les mauvais choix. Ainsi, elle est obligé d’enfouir une passion afin qu’elle ne puisse être  dévoilée, seulement l’être qu’elle aime est réciproquement amoureux et fait son possible pour franchir les barrières de la société. Ainsi on peut se demander en quoi cette scène basée sur un jeu de regard complexe permet d’unir les amants sans entacher leurs vertu. Grâce à un tableau structuré nous découvrirons  alors la pénétration de l’amant dans dans l’intimité de la femme enclenchant ainsi l’hypothèse de leur union et cela, grâce à une vision remplacée par des actes.

L’extrait commence avec la pénétration clandestine de Nemours dans l’intime de la femme, Mme                de Clèves, par la dissimulation. En effet on observe une forte insistance de la nuit par des compléments circonstanciel « Sitôt que la nuit fut venue » (l.1) ; « Quoiqu’il fut obscur ». De plus, monsieur de Nemours s’approche avec discrétion, avec l’utilisation de verbe et d’adverbe bien choisi on peut ressentir une accentuation de la prudence et ainsi une mise en avant de l’ambiance : « Se glissant le long de », l.8 ; « il se rangea derrière »,l.10. En observant la structure des phrases on remarque une insistance avec les allitérations en « s » et « l » faisant apparaître une subtile référence au serpent se glissant avec discrétion : « en se glissant le long des palissades », l.8. On peut ainsi observer que Mr de Nemours observe Mme de Clèves à son insu mais c’est l’un des rares moments ou il peut l’observer loin de la cour.

Malgrès tout, les personnage sont dans deux endroits différents voir opposé. En effet, Mr de Nemours est associé à l’extérieur, un endroit sombre et naturel mais surtout public. Contrairement à Mme de Clèves qui elle, est en intérieur  dans son cabinet, soit un univers clos, intime (« seule », l.10) et lumineux. Ainsi, une frontière se dresse sur le chemin de Mr de Nemours qu’il doit une fois de plus dépasser pour parvenir à celle qu’il aime. Un parallèles à,la littérature médiéval avec le symbloe des épreuves pour parvenir à posséder une femme. Cette vision est alors présente dans le début du texte avec les palissades hautes («  les palissades était forts hautes »,l.4) et nombreuses ( « et il y en avait encore derrière », l.4) qu’il a doit franchir malgrès la difficulté («  pour empêcher qu’on ne pût entrer ; de sorte qu’il était assez difficile de se faire passage », l.4-5). De cette façon, monsieur de Nemours pénètre secrètement dans l’intimité de Mme de Clèves.

En pénétrant dans l’intimité de cette dernière, le lecteur, avec Mr de Nemours se retrouve à profiter d’un érotisme latent. En effet, on observe une nudité « elle n’avait rien sur sa tête et sa gorge », l.12, mettant alors à jour un érotisme de la peau nue, en proximité avec la poitrine. Le texte appui aussi sur la chevelure («  que ses cheveux confusément attachés »,l.12-13), attribut érotique féminin symbolisant d’un désir libéré. De plus, le texte mentionnent le « lit », l.13,  qui renforce encore l’aspect érotique et intime du moment. D’un autre ponit de vue on peut voir une référence au fantasme dans lalittérature de l’homme dissimulé observant la femme qui s’abandonne à elle même comme dans l’œuvre classique Suzanne au bain, dans la Bible, ou la mythologie gréco-romaine. Ainsi, cette scène rapproche les deux amants, mais obligatoirement avec le consentement de Mme de Clèves. Cette union doit donc avoir lieu à son insu.

Durant cet épisode on observe une forte proximité entre les deux amants qui se rapproche petit à petit, or, l’hypothèse d’une union possible reste tout de même en suspend. En effet les liens qui les unis sont encore flou, même si on commence à entrevoir leurs avenir. Du coté de mr de Nemours, on peut ressentir assez bien les sentiments qu’il entretient. En effet, dans cet extrait on voit travers ses yeux grâce aux verbes choisi : « il vit », « il remarqua ». Ceci donnant donc accès à ses émotions notamment grâce aux commentaires de la narratrice omnisciente (« il s’en [de la fenetre] approcha avec un trouble et une émotion qu’il était aisé de se représenter », l.8-9). On peut d’ailleurs observer clairement dans la ligne 11 que Mr de Nemours perd la maîtrise de soi à cause de son amour : « Mais il la vit d’une si admirable beauté, qu’à peine fut-il maître du transport que lui donna cette vue ». en observant la structure du texte, on remarque la beauté hyperbolique que rend l’adverbe d’intensité « si » et l’adjectif antéposé « admirable » donnant ainsi  l’impression d’une vision unique au monde, qui est probablement la plus belle jamais vue.  Pour Mr de Nemours, la tension amoureuse est palpable, et se retrouve en émoi face à elle… réciproquement.

En effet, Mme de Clèves cache ses sentiments mais semble prouver son amour de manière involontaire. Durant un des passages, on découvre que elle possède des ruban aux « même couleurs qu’il[Mr de Nemours]] avait porté au tournoi », l.15. Faisant références à un événement anterieur ou Mr de Nemours prouvait son amour en portant les couleurs de Mme de Clèves, ce qui en est une aussi de son coté puisqu’elle les arbores aussi. De plus, on découvre qu’elle possède une canne lui appartenant (l.16-17) ou encore un tableau, sur lequel il est représenté et qu’elle « regarde »,l.21 avec « attention »,l.21. Prouvant ainsi à Mr de Nemours un amour secret qui le conforte dans sa passion et le laisse espérer, à lui et au lecteur, une future union.

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