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Commentaire composé sur le poème Rêve Parisien De Charles Baudelaire

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Par   •  28 Mai 2015  •  2 458 Mots (10 Pages)  •  52 947 Vues

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Commentaire composé de « Rêve parisien »

« Rêve parisien » est l’avant-dernier poème de la section des « Tableaux parisiens » ajoutée lors de la seconde édition des Fleurs du Mal parue en 1861. Le titre du poème pose d’emblée une double signification : il s’agit d’un rêve dont le contenu est parisien mais aussi qui est fait à Paris et est provoqué par la capitale. Le poème se présente en deux parties numérotées de longueur inégale : la première partie, la plus longue, comporte treize quatrains, la seconde ne compte que deux quatrains. Les vers sont des octosyllabes à rimes alternées féminines et masculines. [situation dans l’œuvre, thème, présentation rapide]

[lecture]

La bipartition du poème semble claire : au rêve de la première partie succède le réveil de la dernière. Nous pouvons toutefois nous interroger sur le sens de cette structure et l’image finalement que le poète présente de la ville : Baudelaire respecte-t-il l’opposition romantique entre rêve et réalité ? Le poète dresse-t-il le tableau d’une ville idéale dans la première partie à laquelle s’opposerait la ville réelle dans la seconde ? [problèmatique]

Nous étudierons tout d’abord la structure du poème qui voit se succéder le rêve et le réveil, puis le tableau d’une ville tout à la fois merveilleuse et inquiétante, et enfin le statut du poète pris entre création et volupté. [annonce de plan]

I- La succession du rêve et du réveil. [ce titre ne doit pas apparaître comme tel dans le commentaire écrit]

Il s’agit dans un premier temps d’examiner la structure du poème pour évaluer dans quelle mesure Baudelaire respecte ou non l’opposition romantique entre rêve et réalité. L’examen s’attachera successivement aux deux parties du poème. [annonce des sous-parties]

1) La première partie du poème : les indices du rêve.

La première partie du poème, la plus longue, met en place dans les quatre premiers vers les indices sur lesquels le lecteur peut s’appuyer pour interpréter le tableau de la ville comme étant le récit d’un rêve. [annonce des points de la sous-partie]

L’expression « Ce matin encore » (v. 3) rattache le verbe « ravit » (v. 4) au présent d’énonciation. Le poème se présente comme le récit d’un rêve, d’une « image » (v. 3) onirique. Le mot « sommeil » (v. 5) confirme cette hypothèse.

De plus, la dissémination dans le premier quatrain du phonème [v] « vit » (v. 2), « vague », « ravit » (v. 4) et du son vocalique [ε] « jamais » (v. 2) ici mis en valeur à la césure et « lointaine » (v. 4) renvoie au mot du titre « Rêve ».

Les références directes au rêve disparaissent de la suite de cette première partie et le temps employé est désormais l’imparfait associé à la description. [transition avec la sous-partie suivante]

2) La deuxième partie du poème : l’horreur du réveil.

La deuxième partie du poème est consacrée au réveil dont l’horreur est d’autant plus grande que le réveil est brutal et qu’il est synonyme de retour à une réalité sordide.

Le passé composé « J’ai vu » (v. 55) qui apparaît dans le quatorzième quatrain détonne au milieu des imparfaits précédents et marque le brutal retour au temps de l’énonciation. Le changement de temps confirme le réveil et le retour à la réalité annoncé par le vers 53 : « En rouvrant des yeux pleins de flamme ». Le réveil est d’autant plus brutal que le lecteur a eu le temps d’oublier en raison de la longueur de la première partie que la description de la ville est celle d’un rêve.

Le réveil est ensuite synonyme de retour à une réalité sordide exprimée par l’emploi systématique dans le dernier quatrain de termes à la connotation nettement péjorative : « l’horreur », « taudis », « soucis maudits », « funèbres », « brutalement », « ténèbres », « triste », « engourdi ». L’horreur évoquée est non seulement celle du cadre, mais aussi celle de l’état d’esprit du poète. Il y a là une correspondance entre le poète et son environnement. L’horreur semble universelle puisqu’elle semble s’étendre à tout l’univers : « Sur le triste monde engourdi » (v. 60).

Ainsi la brève partie consacrée au réveil semble confirmer l’opposition romantique entre une réalité misérable et le rêve. Il reste toutefois à examiner dans quelle mesure le tableau de la ville rêvée présente celle-ci comme une ville idéale opposée à la misère de la ville réelle.

II- Le tableau d’une ville merveilleuse et inquiétante.

La description de la ville est l’objet de la plus longue partie du poème. Le mot « tableau » (v. 9) fait écho au mot « paysage » (v.1) : le poète se livre ici à la description d’un paysage bien particulier puisqu’il s’agit d’un paysage urbain. La ville rêvée apparaît d’emblée comme une ville merveilleuse qui échappe à l’ordre de la nature et dans laquelle peuvent se produire des « miracles » grâce aux pouvoirs du « sommeil » (v. 5). Elle présente toutefois dans le même temps un autre visage plus inquiétant.

1) Une ville merveilleuse qui échappe à l’ordre de la nature.

C’est tout d’abord une ville qui constitue à elle-seule une merveille et échappe à l’ordre de la nature en raison de la richesse de ses matériaux en grande partie minéraux, de la variété de ses formes architecturales et de la confusion des formes qui en résulte.

La ville se distingue tout d’abord par son extrême minéralité de laquelle est absente la nature : « J’avais banni de ces spectacles / Le végétal irrégulier » (v. 7-8). Les « arbres » sont remplacés par des « colonnades » (v. 21). Les matériaux présents sont cités au vers 12 : le « métal », le « marbre » et l’ « eau ». Cette dernière est assimilée à une pierre puisque les « cataractes » (v. 17) sont comparées à du cristal : « Comme des rideaux de cristal » (v.18). La ville est uniquement composée de matières nobles et riches : « or » (v.16), « pierres inouïes » (v. 29), « pierreries » (v. 39).

La ville présente par ailleurs une richesse dans la variété de ses couleurs – brun de l’or, bleu de l’eau, rose et vert des « quais », « la couleur noire » (v. 41) – et de ses formes architecturales : « escaliers », « arcades » (v. 13), « murailles » (v. 20), « colonnades » (v. 21), « quais » (v. 26), « gouffres » (v. 36), «

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