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Commentaire Composé sur le poème Les fenêtres de Charles Baudelaire

Mémoire : Commentaire Composé sur le poème Les fenêtres de Charles Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Mai 2015  •  1 934 Mots (8 Pages)  •  3 425 Vues

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Introduction

· A partir du XIX ème siècle, le vers mesuré et la rime ne constituent plus des critères essentiels de l'écriture poétique. Ainsi, nombre de poètes se libèrent des contraintes formelles de la poésie traditionnelle et composent des poèmes en prose

· Après la découverte du recueil Gaspard de la Nuit d'Aloysius Bertrand, Baudelaire s'est aussi attelé au genre du poème en prose. Il écrivit Le Spleen de Paris publié en 1869 après sa mort. Avec Les Fleurs du Mal, il est considéré comme le précurseur de la poésie moderne.

· Quand Baudelaire a écrit les poèmes en prose, il se trouve à Bruxelles où, usé par la drogue et par l'alcool, il voit encore devant lui se fermer toutes les portes. Fatigué de lutter pour une vie qu'il n'aime pas, il trouve dans ce poème, grâce à une prose poétique et à la définition d'un paysage, le pouvoir d'analyser ses états d'âme.

· Ce poème en prose « Les Fenêtres » présente sous une forme simple l'un des éléments essentiels de la poétique baudelairienne. C'est à partir d'une expérience quasi anecdotique – l'observation d'une vieille femme derrière sa fenêtre – que le poète dégage une des grandes lois de son esthétique. Un mouvement d'identification transporte son moi vers les autres et en retour, nourrit le moi baudelairien et l'aide à être pleinement.

· Nous verrons tout d'abord que ce poème répond à une recherche de simplicité. Puis nous verrons quels procédés rendent compte du rôle de la poésie selon Baudelaire.

Lecture

Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée d'une chandelle. Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vit, rêve la vie, souffre la vie.

Par delà des vagues de toits, j'aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec presque rien, j'ai refait l'histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.

Si c'eût été un pauvre vieux homme, j'aurais refait la sienne tout aussi aisément.

Et je me couche, fier d'avoir vécu et souffert dans d'autres que moi-même.

Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu'importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m'a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que suis ?

Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose

Etude

I/ La recherche de la simplicité

1/ La simplicité du titre

· La simplicité du texte est exprimée tout d'abord par la modestie du titre.

· Son caractère banal et familier est dû à l'article défini « Les » et au nombre pluriel.

· On peut d'ailleurs mettre en rapport la modestie du titre de ce poème avec la modestie du titre du recueil d'où il est tiré : Petits poèmes en prose.

2/ La fermeté de la composition

· Ce poème se caractérise aussi par la fermeté de sa composition.

· On peut distinguer deux parties nettement délimitées dans ce poème en prose.

· Dans la première partie (correspondant au premier paragraphe), le propos du poète prend une valeur généralisante. L'analyse des indices d'énonciation révèle l'absence du pronom personnel « je ».

· Dans la seconde partie, le « je » du poète et son expérience sont mis en avant.

3/ Le registre didactique

· Ce poème recourt aussi au registre didactique comme le montre le recours à des indéfinis à caractère généralisant : « celui qui », « ce qu'on peut voir ».

· L'emploi du présent de vérité générale dans les paragraphes deux et trois renforce aussi le registre didactique du texte qui délivre un message valable à toutes les époques.

· Le poète emploie aussi de nombreuses antithèses : « fenêtre ouverte » / « fenêtre fermée » ; « ce qu'on peut voir au soleil » / « ce qui se passe derrière une fenêtre ». Ces antithèses renforcent la fermeté de la composition.

· Enfin l'objection finale formulée dans le dernier paragraphe : « Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » suivie de la réponse du poète forment un système lié, à la fois réflexif et fortement conclusif.

4/ La simplicité dans les attitudes

· La simplicité se rencontre aussi dans les attitudes et les postures banales et quotidiennes.

· C'est pourquoi le poète emploi des verbes très communs : « j'aperçois », « j'ai refait » (noter que ce verbe est volontairement terne alors qu'il traduit ici l'activité poétique), je me la raconte à moi-même » (comme si le poète était lui-même son premier lecteur), « je me couche ».

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