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Comment Emporter L'adhésion Du Lecteur ?

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Par   •  15 Mai 2015  •  1 577 Mots (7 Pages)  •  2 744 Vues

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« Lorsqu'on aborde des notions abstraites ou morales, quelles stratégies littéraires vous semblent les plus efficaces pour emporter l'adhésion du lecteur ? »

Au cours des siècles, et ce depuis l'Antiquité, les écrivains ont cherché à faire passer des idées plus ou moins abstraites ou morales. Pour arriver à leurs fins, ils utilisèrent deux techniques divergentes sur bien des points, mais toutes les deux à visée didactique : imaginer une fiction ou rapporter le réel. Quels sont les avantages et les inconvénients de ces deux procédés ? Lequel est le plus efficace et pourquoi ?

La fiction est une approche pédagogique : elle détourne les éléments du réel pour mieux les mettre à la portée de tous.

On retrouve ce procédé chez Jean de La Fontaine, qui s'inspira du grec Esope pour écrire ses Fables en 1693. En donnant la forme d'animaux à des humains, et en les transposant dans des situations stéréotypées, il donne à ses textes un ton satirique. Il y dénonce la cour hypocrite, la justice corrompue, les moeurs sociales égocentrique et méprisantes vis-à-vis des pauvres. Par exemples, dans "Les animaux malades de la peste", il dénonce le procès truqué de son ami Nicolas Fouquet que le roi, jaloux des fastes de Vaux-le-Vicomte, fit enfermer pour des "soi-disant" détournements de fonds. La fable lui permit de ne pas être censuré, mais aussi d'exprimer ses idées en sous entendant de nombreuses pensé qu'a eut l'auteur. Il fit donc "lire entre les lignes" aux courtisans, leurs faisant ainsi ouvrir les yeux devant leur bêtise et leur montrant qu'ils étaient démasqués, qu'il n'était pas dupe. Cette visée morale est également présente dans les paraboles qui se trouvent principalement dans La Bible. Par de petites histoires courtes et vraisemblables pour la plupart, elle entend éduquer les gens en leur inculquant les préceptes du dogme religieux. La simplicité de ces récits, dont la morale est souvent implicite, donne son caractère universel à ce livre vénéré depuis des millénaires.

Le conte philosophique, quant à lui, est un genre bien particulier : sous ses airs naïfs et enfantins, il contient en réalité une morale sociale, politique ou philosophique. Si l'on prend l'exemple de "l'Homme à la cervelle d'or", tiré des Lettres de mon Moulin d'Alphonse Daudet, nous retrouvons bien cette idée. Après une courte nouvelle commencée, comme le veut la tradition, par "il était une fois", il conclut sur une morale plus ou moins implicite, ce qui en fait un apologue. Dans notre exemple donc, il déplore le manque de considération accordée aux intellectuels, dont l'ambition est de vivre de leur génie. L'inspiration vient alors à leur manquer, et ils finissent par mourir, seuls, abandonnés des hommes. Ce conte est malheureusement toujours d'actualité, puisque aujourd’hui la simple création intellectuelle ne suffit pas pour vivre, et l'étude de la littérature s'efface au profit des sciences. Contrairement à Daudet, Voltaire prône le progrès technique qui amènera, d'après lui, l'homme à la connaissance universelle. Pour cela, il utilisera le même procédé en écrivant Candide. L'épopée de ce jeune homme qui porte bien son nom, cache, sous des dehors fantaisistes et un peu niais, des vérités cinglantes sur la société, aussi bien au temps de Voltaire qu'au notre.

Les récits utopistes où cités idéales vivent en parfaite harmonie détiennent également ce caractère universel et atemporel, puisqu'elles n'ont jamais réellement existé. L'une des plus célèbres est l'Utopie de Thomas More, écrite au XVIème siècle. Celui-ci décrit les moeurs pacifiques des habitants. Leur système judiciaire et politique est équitable et juste, leurs valeurs morales honorables. Il servît sans doute de modèle à Emile Zola dans son Travail où les habitudes de la Cité nouvelle sont aussi raisonnables et pleines de bon sens. Ces utopies ont cependant l'inconvénient de rendre le lecteur incrédule, car le bonheur, poussé ainsi à l'excès, devient improbable si nous l'adaptons à notre monde. De plus, il est rare qu'elles n'aient pas de faille. Par exemple, le passage sur l'"Abbaye de Thélène" dans Gargantua de Rabelais est loin d'être honnête : les pensionnaires sont tous nobles, riches et de bonne éducation. Ces précautions préalables expliquent la bonne entente qui règne en ce lieu paisible et idyllique. A l'opposé, on retrouve la dystopie où les moeurs actuelles sont poussées à l'extrême, engendrant un régime autoritaire et totalitaire. Dans ce point de vue plus engagé, on retrouve de nombreux auteurs comme George Orwell avec 1984 ou Aldous Huxley avec Le Meilleur des mondes. Ce dernier roman, dont le titre est bien entendu ironique, illustre le combat nature/culture qui s'accentue de siècles en siècles. Il tente, par l'accentuation de nos mentalités, de nous montrer vers où notre monde tend petit à petit pour basculer dans une situation irrévocable. A cela se rattache la pièce de théâtre Rhinocéros de Ionesco, qui en utilisant comme La Fontaine la métaphore animale, illustre le régime nazi et l'instinct grégaire

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