LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Comment Balzac Décrit-il La Scène ?

Note de Recherches : Comment Balzac Décrit-il La Scène ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Janvier 2014  •  1 622 Mots (7 Pages)  •  730 Vues

Page 1 sur 7

Introduction

Au XIXe siècle, un mouvement littéraire prend l'ascendant : c'est le réalisme. Loin de l'idéalisation, la mission de l'écrivain est maintenant de rapporter la réalité, de plonger le lecteur dans une époque réelle décrite de façon détaillée et a priori objective. Le roman devient une sorte de "miroir" de la société, de l'homme. Balzac est ainsi l'un des maîtres de cet art et déclare vouloir "faire concurrence à l'état civil" avec ses œuvres regroupées dans La Comédie humaine. Son roman La Femme de trente ans plonge le lecteur dans le XIXe siècle en peignant la vie rocambolesque de Julie de Chatillon. Publié en 1842, l'ouvrage révèle le réalisme de l'auteur et ce notamment lorsqu'il décrit une cérémonie officielle précédant le départ des troupes de Napoléon en campagne dans le premier chapitre. Mais comment ce texte traduit-il la manière dont Balzac aborde la légende napoléonienne ? Dans une première partie, nous verrons que Balzac décrit la scène et son atmosphère en détail. Puis nous étudierons l'évolution du statut des spectateurs avant de voir comment l'auteur exprime son engagement pour Napoléon.

I – La description réaliste d'une cérémonie officielle et publique

A - Une cérémonie en grande pompe

La cérémonie est solennelle.

– Elle attire beaucoup de gens dans l'enceinte du palais des Tuileries → étymologie de "multitude" : du latin multus, qui signifie nombreux.

– Tous les corps de l'armée sont présents → champ lexical de l'armée : "colonels", "cavaliers", "grenadiers" (soldats d'élite), "régiments".

– Les soldats sont habillés en tenue traditionnelle de combat, rappelant le caractère officiel de la manifestation → énumération : "les troupes bariolées d'argent, d'azur, de pourpre et d'or", cela suggère un certain éclat.

– Le silence domine dans la population et parmi les soldats → l'oxymore du "sourd murmure de la foule" révèle une austérité et permet de palper une certaine tension + la métaphore du "palais de la Belle au bois dormant" pour désigner le palais impérial exprime également l'idée de calme.

– Le moment est grave, car les enjeux de la campagne militaire sont importants → l'euphémisme des "adieux [...] éternels" pour évoquer la mort renvoie à cette réalité.

B - La discipline militaire perceptible

Les régiments suivent une disposition particulière et très rigoureuse.

– Les soldats se regroupent dans des "fronts", des "masses" ou des "régiments" → indications spatiales pour marquer les différents plans : les "six infatigables cavaliers polonais" se trouvent "derrière les masses de ces troupes", "les colonels" sont "devant les fronts".

– On distingue la hiérarchie militaire → les "colonels" = officiers supérieurs chargés de commander un régiment + comparaison des cavaliers avec des "chiens conduisant un troupeau le long d'un champ", le chien symbolise la fidélité au maître.

– Les soldats restent impassibles, à la fois silencieux et immobiles → image poétique : "la brise du printemps qui passait sur les bonnets à longs poils des grenadiers attestait l'immobilité des soldats" pour mettre en valeur cette attitude.

C - La peinture réaliste de la scène

Balzac peint la réalité de son époque, le xixe siècle.

– Les lieux sont réels → le palais des Tuileries est désigné par le "palais impérial", bâtiment détruit aujourd'hui + "l'arc de triomphe" du Carrousel = entrée officielle de la cour d'honneur, "l'enceinte" du palais impérial, "le péristyle du château".

– Le personnage principal de la cérémonie est un personnage historique : Napoléon, empereur français qui se prépare à partir pour la campagne d'Allemagne.

– Le réalisme se manifeste à travers la description → imparfaits descriptifs : "le soleil [...] jetait profusément sa lumière" et il "éclairait pleinement ces innombrables figures basanées" + vocabulaire précis en accord avec l'époque : "un chapeau chinois", "bonnets à longs poils des grenadiers" + indicateurs temporels : "parfois", "les périls à venir".

– Les sens sont mis à contribution : la vue avec les couleurs des uniformes composées d'"argent, d'azur, de pourpre et d'or", celles des banderoles françaises "tricolores" et le verbe de perception "apercevoir" ; l'ouïe avec le "retentissement", des "échos" ou "la grosse caisse" et le toucher avec le frisson provoqué par "la brise du printemps".

II – Le changement du statut des spectateurs

A - La population d'abord rejetée

La population a été admise dans l'enceinte du palais, mais elle apparaît d'abord comme un intrus.

– Une impression d'indiscrétion → connotation de "curieux" : des personnes qui cherchent à apprendre des choses qui ne les regardent pas.

– La foule est seulement spectatrice, elle se montre passive face à la scène → antithèse entre "foule" et "petit espace" pour insister sur le peu de place "concédé" aux gens par les organisateurs de la cérémonie + connotation péjorative de "concédé" qui marque l'abandon de cet espace à la foule.

– L'attitude des spectateurs contraste avec celle des soldats → antéposition : "À ces mouvements près, on aurait pu se croire dans le palais de la Belle au bois dormant", cela met en valeur le manque de tenue de la foule.

B - Une communion entre l'armée et la population

Les spectateurs et les soldats réunis dans un même lieu se rallient ensuite autour de Napoléon.

...

Télécharger au format  txt (10.9 Kb)   pdf (123.4 Kb)   docx (13.6 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com