Ce que permet l'Argumentation

Le XVIIe et le XVIIIe siècle, sont remplies de bouleversements politiques (révolution française, etc. …) créant ainsi de nouvelles questions humanitaires comme par exemple la légitimité de l’esclavage. Les moralistes du XVIIe, suivies par les philosophes des Lumières critiquent les mœurs de la société sous une forme d’argumentation subtile introduite dans les textes littéraires. Il s’agit d’une argumentation indirecte dans une « littérature engagée ». Il est donc légitime de se demander si cette argumentation indirecte est vraiment efficace pour convaincre et persuader. Nous discuterons le fait qu’habituellement les écrivains arrivent à nous faire adhérer aux idées qu’ils défendent, mais que cependant, on peut s’interroger si la complexité des moyens mis en œuvre n’est pas un frein pour le lecteur.

La littérature est un bon moyen de convaincre et persuader. L’argumentation se manifeste dans divers genres littéraires comme la fable, le poème, la pièce de théâtre, le conte, la lettre et même le roman.

Tout d’abord, le terme « convaincre » correspond à faire appel à la raison du lecteur. L’auteur cherche à démontrer et ainsi à amener le lecteur à reconnaître qu’un point de vue, qu’une proposition est irréfutable. C’est l’exercice de la raison qui prend le dessus, la notion de « docere » est bel et bien utilisée. Cependant, l’argumentation dans les textes littéraires permet aussi de plaire au lecteur, l’auteur n’appliquant pas une argumentation simple et directe qui pourrait être rébarbative. Elle est bien plus distrayante. Montesquieu par exemple, philosophe des Lumières, utilise ce procédé dans De l'esclavage des nègres tiré de son essai « De l’esprit des Lois ». Il décrit ironiquement tous les bienfaits de l’esclavagisme. La raison du lecteur, alarmée, est supposée remarquer à qu’elle point ceci est contre nature. Cette manière d’argumenter permet des textes plus variés. Effectivement, deux siècles plus tard, George Orwell, de la même manière que Montesquieu, démontre dans son roman les travers des régimes communistes en mettant en scène les animaux d’une ferme.

Mais convaincre n’est pas le seul type d’argumentation utilisé par les écrivains. « Persuader » en est un aussi : il s’agit de toucher les sentiments du lecteur en jouant sur les émotions, la pitié généralement. Des arguments précis ne sont pas forcément avancés, le genre est purement subjectif. Le ton employé est souvent plus lyrique. Le chapitre dix-neuf de Candide de Voltaire met en scène un esclave malheureux, sans bras ni jambes : « C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe ». Voltaire joue ici sur la culpabilité du lecteur. Diderot applique aussi cette stratégie argumentative dans la Religieuse. Cette jeune fille au destin tragique affectera le lecteur qui ralliera sa cause. Le texte théâtral, parce qu’il s’adresse très directement à des spectateurs présents dans une salle, joue peut-être encore davantage sur la persuasion. En effet, le théâtre est un lieu où se trouvent réunis des personnes qui éprouvent collectivement des émotions semblables. On peut citer en exemple Tartuffe de Molière, personnage rendu extrêmement antipathique par l’auteur afin de servir son idéologie contre une certaine forme de l’Eglise.

On peut toutefois

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