Carnets d'orient, la colonisation de l'Algérie

                        Les couleurs de la colonisation d’Algérie

                                À travers Carnets d’orient

Carnets d’Orient est une bande dessinée, publiée en 2008, qui relate l’histoire de l’Algérie, de sa colonisation à la veille de son indépendance. Jacques Ferrandez, lui-même originaire d’Alger, en est l’auteur. Pour cette œuvre littéraire, il reçoit deux récompenses : le prix du jury œcuménique de la bande dessinée, ainsi que le prix spécial du jury de la revue historia. Cette bande dessinée retrace remarquablement bien l’histoire de l’Algérie à travers Joseph Constant, un des personnages principaux, qui amène une réflexion sur la peinture orientaliste et son influence dans l’histoire de l’art, et sa descendance. On retrouve sa fille Amélie et son compagnon Victor Barthélemy, puis les petits enfants de ces derniers Casimir et Paul deux frères nés en Algérie, et pour finir, la fille de Paul, Marianne.                                                                                                       La représentation des paysages arabes est inspirée des origines du dessinateur. Les dessins sont sublimement mis en scène. De plus les couleurs magnifiques et chaudes nous font voyager dans le monde arabe.                                                                                              « C’est absurde !... Le pacha est quelqu’un comme vous et moi … Je ne vois pas ce qui vous chiffonne … Si ce n’était sa religion, vous le verriez trinquer et boire l’absinthe comme nous en ce moment » (p.162) cette bulle est prononcée par le père de Paul et Casimir. L’auteur par cette phrase et par de nombreuses autres dans l’ouvrage nous montre que les différentes cultures n’ont pas réussi à vivre ensemble. Cette bulle nous montre aussi que deux opinions s’affrontaient : quelques personnes souhaitaient vivre avec les Arabes en acceptant leur culture et d’autres souhaitaient que les Arabes vivent selon les coutumes françaises.                                                                  Cette bande dessinée permet de retracer l’histoire de l’Algérie sous la colonisation française de manière claire à travers des personnages au passé riche, et intéressant. On observe l’histoire sous des points de vus différents, aux travers d’artistes, de paysans, d’enfants, de femmes. Le point négatif qu’on peut relever sur les personnages principaux, c’est qu’aucun d’entre eux n’est Arabe d’origine. Peu importe le point vue adopter, chaque personnage principal reconnait qu’il y a un manque d’égalité entre les Arabes et les Français. L’œuvre fait aussi réfléchir sur l’attitude des militaires français face aux Arabes et leurs diverses manières de les considérer, mais aussi de l’attitude des Arabes vis-à-vis des militaires français. On a aussi une réflexion sur la guerre, sur le fait que chaque camp considère ses actes comme justes et ceux de l’ennemi comme barbares. On peut réfléchir sur la condition des femmes, aux travers des personnages de Djemilah et de Marianne : Djemilah à travers la culture arabe et Marianne à travers la culture européenne. Djemilah est découverte dans un harem par Joseph Constant, il est très difficile pour elle de s’enfuir. Tandis que Marianne est un personnage principal, elle est indépendante mais elle subit des remarques sexistes par ses amis hommes.

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