Caricature Et Pouvoir: comment la caricature influe-t-elle sur le rapport de force?

Dans la caricature, il convient de distinguer la satire de situation, dans laquelle des événements réels ou imaginaires mettent en relief les mœurs ou le comportement de certains groupes humains et le portrait caricatural à proprement parler qui utilise la déformation physique ou se contente de mettre en exergue les défauts physiques d’une personne afin de parvenir à une imitation grotesque de l’individu quel qu’il soit. Ainsi les « grandes figures » incarnant pour l’opinion publique une sorte de noblesse et un pouvoir certains sont démystifiées. L’être préalablement dominé parvient à s’insérer dans ce système social et ne plus faire office de figurant. En outre, cette dénonciation a un effet didactique, elle enseigne la politique, les idéologies et les valeurs le tout saupoudrée d’une touche d’humour. Entre réalisme et surréalisme, la caricature véhicule des informations, qui par ce biais, deviennent plus accessibles.

La caricature attire par son audace et son « politiquement incorrect ».

Rembrandt : auto-caricature

On peut donc légitimement nous demander comment la caricature influe-t-elle sur le rapport de force.

I. La caricature, histoire et procédés

a) Naissance de la caricature

Les premiers éléments du satyre graphique sont nés au sein des sociétés grecque et romaine lorsque le maniement de l’art du dessin se perfectionnait. On peut supposer qu’à l’époque où la recherche du «beau» primait (Platon) les artistes réfléchissaient à la possibilité d’y concevoir une nouvelle forme d’art antithétique. En effet, les empires grec et romain ont tous deux manipuler la déformation de la physionomie : Pauson, dont le nom est cité par Aristophane et Aristote, est l’auteur de graffitis retrouvés sur les murs de Pompéi et d’Herculanum. De même, les romains ont retrouvés une peinture sur une muraille du palais des Césars au Palatin, Jésus y a été représenté crucifié incarnant ainsi une satire contre les premiers chrétiens. Cependant, la notion à proprement parler de Caricature (du latin populaire « caricare » signifiant charger, exagérer) n’apparait qu’en 1646 dans la préface d’un album d’Annibal Carrache. Le mot traduit apparaîtra pour la première fois dans les Mémoires de d’Argenson en 1740.

b) Procédés plastiques de la caricature

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