COMMENTAIRE SECONDE Abbé Grégoire,De la traite et de l'esclavage des noirs

L’abbé Grégoire est un acteur essentiel de la Révolution française. Dans le texte “De la traite et de l’esclavage des Noirs”, paru en 1815, l’abbé nous parle et cherche à nous interpeller sur lesconséquences qu’ont les puissances coloniales européennes, via la production de produits introuvable en Europe. Ce texte parait anonymement et est signé “par un ami des hommes de toutes les couleurs”. Nous pouvons nous poser la question : “Comment l’abbé Grégoire argumente-t-il pour dénoncer l’esclavage ?”. Pour cela nous allons nous intéresser d’abord à l’appel aux émotions puis à son raisonnement argumentatif rigoureux.

Dans cette première partie nous nous pencherons sur les conditions des esclaves décrites par l’abbé puis aux conséquences négatives sur les populations, les habitants des Empires Coloniaux.

Dans un premier temps, il y a une définition donnée par l'auteur de “la traite des nègres” qui est pour lui “voler où acheter des hommes en Afrique”. Il poursuivit en les décrivant comme “arrachés à leur terre natale, à tous leurs objets d'affection”. Cela porte déjà à faire réfléchir le lecteur à comment se passe le cheminement entre l'Afrique et les Antilles. Il raconte ensuite leur destin une fois arrivé aux Antilles. Là-bas, ils seront “vendus comme des bêtes de somme” puis il rajoute l'hyperbole “ils arroseront de leur sueur des champs”. L'exagération a pour but de, tout en décrivant, faire comprendre que ce ne sont pas de simple paysan, mais presque des machines, qui travaillent sans s'arrêter, transpirant, à tel point que leur “sueur pourrait arroser un champ”. Dans ce paragraphe, nous reconnaissons la tonalité pathétique qui démontre bien que l'auteur fait appel à nos émotions, en l'occurrence, la pitié. À la fin de ce paragraphe la métaphore "sans autre consolation {…} que d'avoir fait un pas de plus vers le tombeau” donne une résonance macabre au travail des esclaves. Comme s'ils n'avaient d’autres destins, que de mourir de labeur. Il y a aussi encore une fois, une vocation à susciter la pitié.

Deuxièmement, l'abbé essaye de nous interpeller sur notre empreinte morale. Il demande que « les puissances d'Europe, d'un concert unanime, déclarent que la traite étant, une piraterie, ceux qui tenteraient de la faire doivent être saisies, jugés et punis, comme forban ». On reconnaît ici une tonalité polémique dans ce dernier paragraphe. Il demande donc que, ceux qui ont où feront la traite soit condamnés et jugés. Pour cela, il prend l'exemple de Haïti. La France refusa d'inclure une clause concernant la traite et donc ne l'interdit pas. Ils déclarent donc que cela « souillera nos annales ». Il rajoute que « l'esclavage dégrade à la fois les maîtres et les esclaves, il endurcit les coeurs, éteint la moralité et prépare à tous des catastrophes ». Part là, il veut dire que quand l'esclavage est subit, il dégrade la condition même humaine, physique et mental de la personne et du point de vue des instigateurs de l'esclavage, leur propre morale, elle-même est souillée. De plus la gradation avec les 3 verbes « endurci », “éteins”, “prépare”, montre bien qu'il y a un appel à l'humanité profonde des Hommes.Mais aussi grâce à ces 2 expressions, à la fois ferme et critique, il met en cause la France, en tant qu'empire colonial, et essaie de nous faire réagir, en tant que français. Il parle donc de notre postérité car il pense que ces décisions entacheront en un sens, à la fois la France en tant que pays et aussi son peuple. L'auteur essaie donc de faire appel à nos sentiments en essayant presque de faire ressentir

...