Biographie du poète Ponge

I. La biographie du poète :

a). Sa vie :

Francis Ponge est un poète français, né le 27 mars 1899 à Montpellier et mort le 6 août 1988. Il est issu d’une famille bourgeoise protestante d’origine nîmoise, et ses parents sont Armand Ponge et Juliette Ponge. En 1901, naît sa sœur, Hélène Ponge, que le poète affectionnera beaucoup. Tout d’abord, le poète vécut dans le sud ses neuf premières années, à Avignon, puis, suite une mutation de son père, il déménagea avec sa famille dans le Nord, à Caen. C’était un homme très attaché à sa famille, et il fut bouleversé par la mort de son père, qui provoqua une perte de confiance chez le poète.

Ses études sont un mélange de réussite mais aussi d’échecs, il étudia au lycée Malherbe et obtient son baccalauréat latin-sciences-philosophie avec la mention très bien en juillet 1916. Puis, il s’inscrit en hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand et publie son premier poème intitulé « Sonnet » mais cette formation ne lui convient pas, il abandonne et rejoint l’année suivante la Sorbonne, et assiste aux cours de la faculté de droit. En 1918, il doit faire face à son premier échec à l’oral de la licence de philosophie. Ensuite, il échoue à l’oral d’entrée de l’Ecole normale supérieure et rompt alors temporairement avec sa famille et explore alors librement l’univers parisien, se rendant compte des réalités sociales.

Au début, en dehors de son écriture, Francis Ponge doit travailler notamment pour subvenir aux besoins de sa famille, après son mariage avec Odile Chabanel en 1931 puis la naissance de sa fille Armande en 1935. Ainsi, il est employé aux Messageries Hachette de 1931 jusqu’à son licenciement en 1937, et il se reconvertit par la suite dans les assurances en 1938. Puis en 1952, il est nommé professeur à l’Alliance française où il donne des conférences dans toute l’Europe mais il démissionnera en 1965. Toutefois, il continuera à donner des séminaires dans le monde entier. Francis Ponge a vécu pendant les deux guerres mondiales, mais chaque fois qu’il fut mobilisé pour la guerre il y avait un problème qui lui permettait de rester éloigner des fronts. Cette non-expérience de la guerre resta tout de même pour Francis Ponge une source de désarroi.

Francis Ponge manifesta un engagement politique très jeune, il participa par exemple, lors de ses cours à la faculté de droit, à quelques manifestations politiques. Puis, après avoir découvert les difficultés de la vie ouvrière, il pris part aux grèves du Front populaire et adhère ensuite au parti communiste en 1937. Mais, en 1947, il quitta le Parti communiste, devant l’évolution du régime stalinien et rédigea ensuite une série de texte traitant du communisme contemporain. Pour finir, il se rapprocha, dans les années 1960, du gaullisme avec lequel il partageait désormais certaines valeurs, comme l’envie de préserver le patrimoine français.

Les influences littéraires de Francis Ponge viennent tout d’abord du poète classique Malherbe, auquel il voue une admiration depuis la période où il fréquenta à Caen le lycée Malherbe. Ensuite, on peut remarquer qu’il s’engage contre la poésie lyrique comme celle d’Aragon et Eluard. Puis, à partir de 1943, Francis Ponge gagne en notoriété et fréquente de plus en plus le milieu intellectuel, il rencontre alors Albert Camus, Raymond Queneau ainsi que de nombreux peintres comme Fautrier Picasso ou encore Giacometti avec lequel il travaillerai pour ses écrits sur l’art. De plus, il est reconnu par les plus grands de la littérature français, tel Jean-Paul Sartre qui consacre au Parti pris des choses, en décembre 1944, un article de critique favorable au travail fait par Francis Ponge.

b). Son œuvre :

En plus d’avoir écrit Le Parti pris des choses, Francis Ponge a conçu d’autres œuvres :

- Proêmes (1948)

- La rage de l’expression (1952)

- Le Grand Recueil (1961)

- L’appareil du téléphone (1962)

- Pour un Malherbe (1965)

- Le Savon (1967)

- Entretiens avec Philippe Sollers (1970)

- La Fabrique du Pré (1971)

- Comment une figue de parole et pourquoi (1977)

- L’Atelier contemporain (1977), qui rassemble ses écrits sur l’art.

- Pratiques d’écriture ou l’inachèvement perpétuel (1984)

- Le Nouveau Nouveau Recueil (1992), qui reprend des écrits inédits du poète après sa mort.

Il a aussi beaucoup écrit dans la presse, par exemple dans la revue « Le mouton blanc », dans le journal « Le progrès de Lyon » ou encore dans le journal communiste « Action ».

Francis Ponge a des idées sur la poésie rebelles, notamment, il affirme dans ses Entretiens avec Philippe Sollers que c’est par dégoût du langage qu’il « en est venu à écrire » car il trouve qu’en utilisant les mots pour des banalités journalières ils perdent leur éclat. De plus, Francis Ponge regrette que les poètes aient sous toutes les formes et toutes les époques jamais cessé de parler de l’Homme, qu’il nomme « le ronron poétique ». Enfin, il se veut « anti-lyrique », et choisi des sources d’inspiration sans poésie particulière, telles « Le pain », « L’huître », « Le feu »,…, en proposant au lecteur des descriptions de réalités communes.

II. Lecture globale du recueil :

a). Contexte et circonstances de l’écriture :

Francis Ponge est l’auteur du recueil de 32 poèmes en prose Le Parti pris des choses, paru en mai 1942, qu’il écrit entre 1924 et 1939 et qui est sa première œuvre majeure. Dans cette œuvre, il décrit des « choses » banales de la vie quotidienne, dans l’objectif de sublimer ces objets. Francis Ponge écrit ce recueil quelques temps après la mort de son père, une période difficile pour le poète, qui perdra confiance dans son écriture. Le projet du Parti pris des choses, met fin à cette crise et s’accompagne d’une réorientation de l’inspiration vers le monde

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