Bel-Ami de Maupassant

La vision pessimiste de Maupassant

De François de La Rochefoucauld à Louis-Ferdinand Céline, de nombreux écrivains ont voulu désillusionner la nature humaine à travers leurs écrits. C’est la cause pour laquelle ces auteurs sont souvent reproché d’avoir une vision pessimiste de l’humanité. Le pessimisme de Guy de Maupassant apparait fortement dans tous ses écrits. Dans son deuxième roman, Bel-Ami, paru en 1885, se voit cette vision de l’humanité même si, à première vue, le roman raconte l’histoire d’une ascension sociale réussite. Maupassant dénonce corruption, mensonge et tricherie au travers du roman. Il les dénonce au travers du journalisme et par la vision des femmes dans le récit.

En premier lieu, le journalisme est un élément central du roman. L’ascension de Duroy au journal de La Vie Française montre le mensonge et la corruption faite dans les médias. Tout d’abord, Charles Forestier et Georges Duroy, deux journalistes de La Vie Française, voit leur article rédiger par Madelaine Forestier tout prenant les droits d’auteur de l’article. Au début du roman, Duroy a de la difficulté à écrire ses « Souvenirs d’un chasseur d’Afrique » (p.41) et va demander conseil à Forestier. Ce dernier lui conseille d’aller voir sa femme en lui disant : «… elle t’arrangera ton affaire aussi bien que moi. Je l’aie dressé à cette besogne là. » (p.46) Dans cette citation, Forestier avoue avoir été aidé par sa femme dans ces articles sans tout fois lui donner du crédit pour l’acte. Donc, quand Duroy discute de la problématique avec Madelaine et elle lui dit : « Oui, je vais vous arrangerai la chose. Je ferai la sauce, mais il me faut le plat. » (p.49) Maupassant fait une métaphore dans cet extrait. Il compare l’aventure de Duroy en Afrique avec un plat principal et l’écriture de ce périple avec une sauce. C’est ainsi que Mme Foresti mettra en mot l’aventure de Duroy en Afrique. Par la suite, Maupassant démontre que les journalistes ne sont pas libres d’écrire sur ce qu’ils veulent. Dans le cas du récit, les plus au gradé dans l’échelle sociale, Laroche-Mathieu ou Mr. Walter, décide des sujets couverts par les journalistes. Toutefois, le journaliste ne le fait pas gratuitement. Par exemple, Duroy écrivait des articles pour Laroche-Mathieu car « il ne faisait que continuer d’ailleurs l’œuvre commencée par Forestier, à qui Laroche-Mathieu avait promis la croix, quand serait venu le jour du triomphe. » (p.219) Forestier écrivait donc des articles en faveur de Laroche-Mathieu en échange d’une décoration d’honneur. Toutefois, ce dernier étant décédé, la croix reviendra à notre Bel-Ami, le nouveau mari de Madelaine. Bref, le journalisme est un milieu plein de mensonge et de corruption selon Maupassant.

En deuxième lieu, les femmes sont abordées régulièrement dans le roman. Maupassant démontre leur naïveté face à l’homme et dénonce leur infidélité. En effet, certaines femmes de ce roman tombent sous les manipulations du Bel-Ami qui ne fait que les utilisé pour son intérêt personnel. On le voit clairement lorsqu’il dit avoir de sentiments pour Suzanne.

Il prononça, comme si on lui eût arraché un secret du fond du cœur :

" J'ai... j'ai... j'ai que je suis jaloux de lui. "

Elle s'étonna modérément :

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