Atelier d'ecriture

« Bon sang, quelle soirée ! Il y avait un bout de temps que je ne m’étais pas amusé comme ça ». Il est 23h30 et Steph rentre chez lui. A bientôt 43, il habite seul maintenant dans l’appartement partagé avec sa mère jusqu’à ce que la maladie d’Alzheimer la gagne davantage l’obligeant à la placé dans un établissement spécialisé. Il traverse la hall de l’immeuble et presse sur le bouton d’appel de l’ascenseur. « Ce soir je ne prendrai pas l’escalier, je crois que j’ai encore trop bu ».

En attendant de voir la cabine arriver, son regard se tourne vers toutes ces petites portes carrées, alignées comme des boites de conserve, dont certaines sont taguées où débordent de prospectus. «Ça fait combien de jours que je n’ai pas regardé ? » Ses mains se glissent alors dans la poche de son pantalon d’où il en ressort un trousseau de clés. C’est le numéro 53 qu’il l’entrouvre, il en saisit le contenu et le referme rapidement avant de s’engouffrer dans la cage qui vient d’arriver. Lorsqu’il rouvre les yeux, c’est que la sonnerie vient de retentir pour lui annoncer qu’il est bien arrivé au niveau 5. Le palier traversé, il entre dans son appartement, sans allumer la lumière et pose ses clés sur la tablette fixée au dessus du radiateur. Il lâche le contenu de l’autre main sur la table avant de s’écrouler sur le canapé. « Je suis crevé et dire qu’il faut reprendre le taff demain ». La tête dans les coussins, il fixe le regard vers le plafond et pense à la semaine qui l’attend. Stéphane travaille au service contentieux d’une grande compagnie d’assurance, et comme des milliers de parisiens, il pratique le rituel « métro, boulot, métro, dodo ». Chaque jour les mêmes virages, les mêmes bonjours, le même sandwich à la cafet’, « j’en ai marre de cette vie de c**, heureusement qu’il y a des week end comme celui là ». Le radio réveil programmée sur 06h30 lâche son flot d’informations du matin. « C’est pas vrai, j’ai dormi là ! » La bouche paeuse et l’air encore un peu hagard, le grand garçon se redresse et s’étire de tout son long sans perdre de temps il démarre la machine à expresso, et sans attendre la préparation, il se rasseoit. Naturellement, il se saisit de la pile de documents qu’il a remontés la veille avant d’en faire le tri. Une belle enveloppe d’un papier soigné, ornée d’un joli timbre attire son attention.

« Cabinet notarial Mahoru Atsano, Papete Polynésie Française ». « C’est quoi ça ? ». Une lame de couteau se glisse dan sl’espace libre et sectionne d’un coup bref le liseret .

Monsieur,

En qualité de représentant testamentaire de M. Moéhau Samahibité, j’ai le devoir de vous informer que mon client, aujourd’hui décédé, vous a désigné en reconnaissance de paternité en date du 27/09/12. Etant le seul désigné, vous héritez à ce titre de tous ses biens. Pour se faire, vous voudrez bien vous mettre en rapport avec mon étude….

« Mais je délire ou quoi, c’est surement une erreur de destinataire ». Il reprend le document et le relis une deuxième fois et n’entend même plus la machine qui lui indique que son café est prêt. « Vous mettre en rapport avec mon étude, cordialement Maitre ATSANO ». Sans réfléchir, il saisit son portable et frappe avec instance le numéro de téléphone mentionné en bas du

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