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Anthologie Poétique

Commentaire de texte : Anthologie Poétique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Mars 2015  •  Commentaire de texte  •  839 Mots (4 Pages)  •  633 Vues

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Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo

Quand vous serez bien vieille

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,

Assise auprès du feu, dévidant et filant,

Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :

Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.

Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,

Déjà sous le labeur à demi sommeillant,

Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,

Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serai sous la terre et fantôme sans os :

Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :

Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.

Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :

Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.

Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1587

Politique

Dans Sainte-Pélagie, 

Sous ce règne élargie, 

Où, rêveur et pensif, 

Je vis captif, 

Pas une herbe ne pousse 

Et pas un brin de mousse 

Le long des murs grillés 

Et frais taillés. 

Oiseau qui fends l’espace ... 

Et toi, brise, qui passe 

Sur l’étroit horizon 

De la prison, 

Dans votre vol superbe, 

Apportez-moi quelque herbe, 

Quelque gramen, mouvant 

Sa tête au vent ! 

Qu’à mes pieds tourbillonne 

Une feuille d’automne 

Peinte de cent couleurs, 

Comme les fleurs ! 

Pour que mon âme triste 

Sache encor qu’il existe 

Une nature, un Dieu 

Dehors ce lieu. 

Faites-moi cette joie, 

Qu’un instant je revoie 

Quelque chose de vert 

Avant l’hiver !

Gérard Nerval

Liberté

Sur mes cahiers d’écolier

Sur mon pupitre et les arbres

Sur le sable sur la neige

J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues

Sur toutes les pages blanches

Pierre sang papier ou cendre

J’écris ton nom

Sur les images dorées

Sur les armes des guerriers

Sur la couronne des rois

J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert

Sur les nids sur les genêts

Sur l’écho de mon enfance

J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits

Sur le pain blanc des journées

Sur les saisons fiancées

J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur

Sur l’étang soleil moisi

Sur le lac lune vivante

J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon

Sur les ailes des oiseaux

Et sur le moulin des ombres

J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore

Sur la mer sur les bateaux

Sur la montagne démente

J’écris ton nom

...

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