Analyse de l'Acte IV Scène 3 de la pièce de théâtre Britannicus de Jean Racine

Britannicus est la première tragédie historique de Jean Racine, écrite en 1669, dont le cadre est emprunté à l’histoire romaine. Elle raconte les premières années du règne de Néron, au moment où le jeune empereur s’affranchit de la tutelle de sa mère, Agrippine, pour s’engager dans la voie de la tyrannie et du crime, aidé en cela par le perfide Narcisse. Dans l'acte 4 scène 3, nous nous intéresserons au cas de Burrhus, le gouverneur de Néron. Comment Burrhus fait-il pour mettre en garde Néron et dans quelle mesure peut-on dire qu'il est dévoué à son empereur ? Dans un premier temps nous aborderons le discours délibératif de Burrhus ainsi que la tension qu'il y a entre les deux personnages mais qui ne dissout pas le lien qui les unit.

Tout d'abord, Burrhus, fidèle gouverneur de Néron, s'engage dans un discours assez persuasif. En effet, l'argumentation est omniprésente, notamment au travers de différents bienfaits que pourrait conquérir Néron si il ne tue pas Britannicus, aux vers 57-58 « quel plaisir de penser et de dire en vous même / partout, en ce moment, on me bénit, on m'aime » ces vers sont des exemples que ce que Néron était avant, et c'est ce que voudrait Burrhus, rétablir un certain équilibre et revoir cet empereur clément qu'il était. Il évoque aussi le contraire en développant le malheur qu'il ferait en mettant en œuvre son projet.

Ce qui nous mène à une élocution engagée de la part de Burrhus, digne d'un orateur pour convaincre Néron. En effet, Racine utilise ici un fait historique sur Néron, au vers 70 « je voudrais, disiez vous ne pas savoir écrire » dans le contexte historique, Néron avait prononcé cette phrase car c'est l'empereur qui devait signer les condamnations à mort, et il souhaitait ne pas savoir écrire pour ne pas à signer ces condamnations, car d'un certain point de vue, il était responsable de la mort de ces personnes. Dans la tirade, Burrhus prononce ainsi cette phrase pour contraster ce que Néron était, et ce qu'il sera : il disait ne pas vouloir la mort de personne, mais pourquoi devient il alors le bourreau de Britannicus ? C'est ce que Burrhus veut lui faire comprendre, ainsi le peuple n'aura plus confiance en lui, et ne le voudra plus comme empereur.

Le but de cette tirade est de convaincre que le projet de Néron est cruel , mais il n'est pas le seul à engager ce projet puisque l'entourage de Néron alimente aussi cette cruauté. Néron l'avoue seul au vers 33 « soumis à tous leurs vœux, à mes désirs contraire » nous apercevons ici l'autre facette de Néron, l'empereur moins sûr de lui, celui qui écoute et qui exécute les conseils des autres, notamment ceux de Narcisse. Il est en effet tiraillé par des désirs d'Agrippine et ceux de Narcisse. Il n'arrive pas à trouver le moyen de satisfaire tout le monde. Nous comprenons que Néron est ainsi un bon empereur puisqu'il fait de son mieux, mais que la pression de son entourage l'empêche d'agir correctement. Nous sommes face à un autre Néron, et cette confidence aboutie à la tirade de Burrhus qui le pousse à agir comme il le veut, aux vers 37-38 « c'est à vous de choisir » « vertueux jusqu'ici, vous pouvez toujours l'être » Burrhus, contrairement à Narcisse ou Agrippine, lui donne des conseils et ne lui dicte pas ce qu'il doit faire.

Enfin, cette tirade crée

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