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Analyse « Stances à Marquise », Corneille

Commentaire de texte : Analyse « Stances à Marquise », Corneille. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Août 2021  •  Commentaire de texte  •  496 Mots (2 Pages)  •  6 330 Vues

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Analyse « Stances à Marquise », Corneille

  1. Le texte porté à l'étude est un poème écrit par Corneille en 1658 intitulé « Stances à Marquise », composé de huit quatrains d'heptasyllabes en rimes croisées. Les thèmes sont l'amour et la fuite du temps.
  2. Le « Carpe diem » est ici évoqué par plusieurs procédés :
  • une métaphore florale typique : « le temps saura faner vos roses », qui indique le temps destructeur de la beauté
  • une personnification du temps : « le temps aux plus belles choses se plaît à faire un affront », qui montre la même chose
  • un jeu d'oppositions (on parle de chiasme) : « on m'a vu ce que vous êtes/ vous serez ce que je suis » qui montre l'inversion des rôles avec le temps qui passe.
  1. Le champ lexical de l'amour et de la séduction, léger ici, « belles choses, vos roses, des yeux[...] doux », les apostrophes au début et à la fin « Marquise » et l'adjectif « belle » montrent que le poète s'adresse à la femme aimée. On peut ajouter la deuxième personne « vous ».
  2. La différence par rapport au poème traditionnels amoureux est qu'il n'y a que très peu de louanges de la personne aimée, très peu de mise en avant de ses qualités. Le poète l'oppose plutôt à lui. C'est singulier et cela semble osé.
  3. La marquise a la jeunesse et la beauté. Métaphore de la rose qui symbolise la beauté, lexique mélioratif, « belle, adore, doux ». Le poète a pour lui ses qualités d'écrivain, son talent de poète, qui ne craint pas le temps, au contraire : « quelques charmes qui sont assez éclatants », métaphore de sa capacité à écrire, et verbe « faire croire » et « aurai dit » qui montre la puissance de la parole du poète.
  4. C'est bien sûr Corneille qui est supérieur ici puisque son talent ne se « fanera » pas avec le temps au contraire. Ses textes traverseront les âges, comme le suggèrent l'hyperbole « dans mille ans faire croire ce qu'il me plaira de vous », la négation « n'avoir pas trop d'alarmes de ces ravages du temps » ou le verbe « durer ».
  5. Corneille alterne les pronoms entre le « je », le « vous » et la troisième personne du singulier : il montre ainsi le pouvoir que le poète a sur la femme aimée par rapport au regard des autres. Il la menace de ne pas la décrire positivement avec la négation restrictive « Vous ne passerez pour belle/Qu'autant que je l'aurai dit », assoyant le pouvoir de sa plume sur la beauté éphémère.
  6. On peut juger que l'utilisation que Corneille fait du carpe diem est plutôt goujate. Il use de manière honteuse de son pouvoir d'écrivain pour faire chanter une femme et tenter de la séduire. C'est assez maladroit. D'ailleurs, la Marquise ne s'y trompera pas.

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