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Amplifier une oeuvre littéraire

Commentaire de texte : Amplifier une oeuvre littéraire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Mai 2020  •  Commentaire de texte  •  1 395 Mots (6 Pages)  •  470 Vues

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UAA. 5 – Amplifier une oeuvre littéraire

Tu as lu le roman de Jean Molla, Sobibor. Tu as pu constater lors de ta lecture que le roman est un mélange entre le récit de la narratrice, Emma et le journal de son grand-père. Tu as donc eu accès aux souvenirs de Jacques Desroches.

Si Jacques Desroches ou Mamouchka avaient décidé de laisser à Emma une lettre posthume (après leur mort). Qu’auraient-ils écrit ?

Imagine cette lettre (au choix une lettre de Jacques ou de Mamouchka), son style, son contenu. Attention, veille à donner à ton texte une forme de lettre et n’oublie pas les conventions lorsque tu dois rédiger une lettre ou un mail.

Le contenu de ta lettre devra refléter ta connaissance de l’histoire de Jacques et Anna.

Á toi d’imaginer dans quel but ils pourraient avoir décidé d’écrire à Emma. Des excuses, des regrets, des explications, l’amour de leur petite fille, leur honneur, etc. ? Tu es libre de donner le sens que tu désires à ta lettre.

Ta lettre devra faire entre 250-300 et 500 mots. Une lettre trop courte n’aurait aucun sens. Une lettre trop longue ne serait plus vraiment une lettre. Au-delà de 500 mots, une marge de 10% sera tolérée.

Tu peux écrire à la suite de ce fichier (page 5) ou transmettre un nouveau fichier. Nomme ton fichier de la manière suivante NOM-PENOM-SOBIBORUUA5.

Le fichier sera à déposer dans la zone de transfert pour le lundi 25 mai 23h59 au plus tard.

Aux pages suivantes tu trouveras différents documents qui permettent de prolonger la réflexion autour du secret, du mensonge, des crimes Nazis et de la justice. Les atrocités de la Shoa soulèvent beaucoup de grandes questions philosophiques. N’hésite pas à te plonger dans ce que l’espèce humaine à fait de pire. Primo Levi, rescapé des camps Nazis, disaient : “aucune expérience humaine n'est dénuée de sens ou indigne d'analyse.”

Saut de page

Un extrait de roman aux mêmes thématiques

Le film The Reader est inspiré du roman de Bernhard Schlink, Le Liseur. En voici un extrait dans lequel tu reconnaitras Michaël parlant de Annah.

Écrivain allemand, Bernard Schlink (né en 1944) a commencé par écrire des romans policiers, mais son premier livre en français, celui qui l’a fait connaitre, est un roman en partie autobiographique, Le Liseur.

Pourquoi suis-je aussi triste, quand je repense à ce temps-là ? Est-ce le regret du bonheur passé ? Car je fus heureux les semaines suivantes, durant lesquelles je me suis vraiment abruti de travail, réussissant à ne pas redoubler, et durant lesquelles nous nous sommes aimés comme si rien d’autre au monde ne comptait. Est-ce de savoir ce qui vint ensuite, et que ce qui se révéla ensuite était en fait déjà là ?

Pourquoi ? Pourquoi ce qui était beau nous paraît-il rétrospectivement détérioré parce que cela dissimulait de vilaines vérités ? Pourquoi le souvenir d’années de mariage heureux est-il gâché lorsque l’on découvre que, pendant tout ce temps-là, l’autre avait un amant ? Parce qu’on ne saurait  être heureux dans une situation pareille ? Mais on était heureux ! Parfois le souvenir n’est déjà plus fidèle au bonheur quand la fin fut douloureuse. Parce que le bonheur n’est pas vrai s’il ne dure pas éternellement ? Parce que ne peut finir douloureusement que ce qui était douloureux, inconsciemment et sans qu’on le sût ?

Je repense à ce temps-là et je me vois. Je portais les costumes élégants qu’avait laissés à sa mort un oncle qui était riche ; ils m’étaient échus avec plusieurs paires de chaussures de deux couleurs, noir et brun, noir et blanc, daim et box. J’avais les jambes et les bras trop longs, non pour les costumes, que ma mère avait rallongés, mais pour coordonner mes mouvements. Mes lunettes étaient d’un modèle bon marché remboursé par la caisse maladie, et mes cheveux étaient une touffe hirsute, quoi que je fisse. Au lycée, je n’étais ni bon ni mauvais ; je crois que beaucoup de professeurs ne me voyaient pas vraiment, tout comme les élèves qui donnaient le ton dans la classe. Je n’aimais pas mon physique, ni ma manière de m’habiller et de me mouvoir, ni ce que j’arrivais à faire ni ce que je valais. Mais  quelle énergie il y avait en moi ! Quelle confiance d’être un jour beau et intelligent, supérieur et admiré ! Quelle espérance, mise dans mes rencontres avec des personnes et des situations nouvelles !

Est-ce cela qui me rend triste ? Ce zèle et cette foi qui m’habitaient alors et arrachaient à la vie une promesse qui ne put jamais être tenue ? Quelquefois, je vois le même zèle et la même foi dans les visages d’enfants et d’adolescents, et je les vois avec la même tristesse que je me revois moi-même à l’époque. Cette tristesse est-elle la tristesse tout court ? Est-ce elle qui nous accable lorsque de beaux souvenirs rétrospectivement se détériorent, parce que le bonheur dont on se souvient ne tenait pas seulement à la situation, mais à une promesse qui n’a pas été tenue ?

Elle —je devrais commencer à l’appeler Hanna, comme je commençai à le faire à l’époque —, elle à vrai dire ne vivait pas d’une promesse, mais de la situation et d’elle seule.

Je lui des questions sur son passé et, pour me répondre, on aurait dit qu’elle fouillait dans un coffre plein de poussière. Elle avait grandi en Transylvanie, était arrivée à Berlin à dix-sept ans, entrée comme ouvrière chez Siemens, et s’était retrouvée dans l’armée à vingt et un ans. Après la fin de la guerre, elle s’en était sortie en faisant toutes sortes de jobs. Dans son métier de receveuse de tramway, qu’elle exerçait depuis quelques années, elle aimait l’uniforme et le mouvement, la variété du spectacle et le roulement sous les pieds. Sinon, elle ne l’aimait pas. Elle n’avait pas de famille. Elle avait trente-six ans. Tout cela, elle en parlait comme si ce n’était pas sa vie, mais celle de quelqu’un

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